OSAKA
Nous attendions beaucoup de cette partie de notre parcours. Tant pour le MMA que pour le Judo. Mais c’était aussi pour moi l’occasion d’intégrer les entrainements de l’équipe d’Osaka de baseball. Malheureusement pour cette dernière partie, une semaine avant d’arriver on nous a annoncé que la personne qui devait me recevoir a dû partir hors Japon.
Le rêve Japonais
Les Japonais sont connus et reconnus pour leur discipline très stricte. Rien n’est laissé au hasard et tout doit être parfait. De ce fait si une venue n’est pas programmée il est très difficile de pouvoir ne serait-ce que s’entrainer, donc ne parlons pas de pouvoir dormir chez eux. Car ils préféreront refuser de vous recevoir, plutôt qu’envisager faire une erreur sur la façon de vous accueillir.
Par chance notre ami Jean-Pierre (du dojo Huang à la Réunion) nous a permis d’avoir le contact d’un petit club de judo. Nous franchissons les portes du dojo de Sensei Matsuura. La salle n’est pas très grande mais l’ambiance y est familiale. À l’étage se trouve son cabinet médical, il est entre autre acupuncteur (j’aurai la chance de bénéficier d’une petite séance en fin d’entrainement), qui fait aussi office de vestiaire.
Nous arrivons pour le cours des plus jeunes, et les filles sont invitées à s’entrainer avec le groupe. Certains pourraient nous prendre pour des fous. Les filles ont débuté le judo il n’y a que quelques semaines et nous les parachutons sans aucun remords sur les tatamis japonais. Elles se sont vraiment bien défendues, nous sommes très fiers de l’attitude qu’elles ont eu sur le tatami, malgré quelques belles boîtes ( des jolis Ippon) elles se relèveront et retourneront au combat à chaque fois, elles réussiront même, elles aussi, à faire chuter. Je pense qu’à ce jour, elles n’imaginent pas la chance qu’elles ont eu d’avoir eu cette opportunité de s’être entrainées au Japon. Peut être plus tard lorsque le judo aura pris une plus grande importance pour elles, elles réaliseront qu’elles ont accompli l’un des plus grand rêve de judoka.
Une fois leur entrainement terminé c’est à notre tour. Petit échauffement libre et c’est parti pour une heure de randoris (combats d’entrainement). Nous sommes une dizaine, essentiellement des garçons, mais dans des catégories légères, ce qui me permet de faire aussi les combats. À mon tour je prends quelques jolis plats dos, Gael quant à lui se débrouille bien mieux. Le judo y est d’une souplesse, d’une technicité et d’une force absolument enviable.
Le début pour les filles.
Après plus de 2 mois et demi sans gymnastique (ce qui en soi a été une bonne chose car elles ont découvert les joies du judo). Anais après de nombreuses recherches à trouvé un club de gymnastique. Là encore ce n’est pas chose facile lorsque l’on a pas de contact direct car les recherches sur internet nous amènent automatiquement sur des salles de fitness et non des clubs de gymnastique artistique. Mais à force d’acharnement elles ont trouvé.
Nous nous rendons donc dans cette salle. La première chose, assez impressionnante, c’est que cette salle se situe au 6ème étage d’un immeuble. Etonnante découverte. C’est l’entraineur principal qui nous reçoit, après quelques minutes de discussion il accepte que les filles viennent s’entrainer, c’est donc parti pour trois jours d’entrainement intensif avec le groupe compétitrices.
Tout d’abord nous sommes, non pas surpris, mais frappés par la rigueur que le groupe d’enfants de 4/5 ans présente (entre autre, car tous les groupes observent la même attitude de travail). Ce n’est pas, comme on pourrait peut-être l’imaginer, enseigné d’une façon militaire où les enfants ne sont qu’en souffrance. Non loin de là. Tous les enfants exécutent les exercices avec justesse et application, pas de petit bambins qui se dissipent mais tout ça dans la bonne humeur et la rigolade.
Au fil des entrainements nous constatons que tout est super bien structuré et optimisé. Les plus grandes sont rodées et s’échauffent toutes seules. Le même échauffement et renforcement tous les jours. Celui-ci durera près de 2h00. Certaines qui ont un programme nouveau ou spécifique travaillent sur vidéo. Un Ipad comme professeur, on observe avec elles les instructions communiquées par la vidéo. L’agencement des barres fixes permet à au moins 6 filles de travailler et répéter (encore et encore durant près de 1h30 sans pause) leurs games techniques. Nous prenons la dimension de la qualité de ce club d’Osaka, tout d’abord par le niveau très élevé des gymnastes, par la rigueur et les rouages du fonctionnement, mais aussi car le centre bénéficie au sein même de la salle d’un caisson de récupération et d’analyse des tissus fibreux.
Quelle chance et quel bonheur pour Anaïs et Maïna. Elles sont tout de suite acceptées par les filles du groupe, qui les prennent en charge pour l’échauffement (de 2h). La reprise est difficile, même très difficile. Les repères se prennent tout doucement. Mais quel courage ont mes filles. Faire une reprise dans le meilleur club de la région où le niveau est très élevé et où les filles sont super entrainées.
Même si l’expérience est belle, il faut en avoir du cran pour se laisser guider par un groupe qui parle uniquement Japonais. Malgré tout, il se passe quelque chose d’énorme et les filles arrivent à se faire comprendre et à créer des liens. Et là encore nous constatons que peu importe l’âge, peu importe la discipline, le sport est un vrai langage.
TOKYO
Nous disons au revoir à Osaka, et c’est en direction de Tokyo que notre bus de nuit nous emmène.
KODOKAN
Le Kodokan, le rêve suprême de tout judokas. Après avoir envoyé un mail pour s’inscrire aux entrainements, nous nous rendons sur place. Nous prenons les renseignements nécessaires. On nous invite à monter au 8ème étage de cet immeuble pour observer depuis les tribunes l’entrainement auquel nous devrions participer dès le lendemain. Le cours doit débuter à 18h, c’est la cession randoris (le randori consiste en un combat d’entraînement lors duquel une personne affronte un partenaire), mais c’est avec le plus grand étonnement que nous constatons qu’à 18h20 le tatami est toujours vide ou presque. Seuls 5 ou 6 judokas tournent au sol (cela signifie qu’ils font des combats au sol).
Nous apprenons par la suite par un judoka bulgare lui aussi venu s’entrainer, que l’équipe nationale est au repos car le grand slam de Tokyo ( un tournois international) débute le vendredi et du coup ils ne s’entraineront pas de la semaine. (Et bien évidemment nous nous partons le jeudi du Japon). Et là je ne vous cache pas la grande déception que nous avons ressentie avec Gael. Aucun interêt de payer pour un entrainement avec personne sur le tatami. Le Kodokan ne sera pas pour nous cette fois-ci. Nous passons à côté d’une des grande chose que nous avions envisagée sur le Japon.
Le MMA
Le MMA a connu ses heures de gloire au Japon avec le Pride et malgré cela très peu de salles dédiées à cette discipline; sûrement dû à la place importante des Arts traditionnels nous explique Teddy Klopfenstein spécialiste des voyages sportifs « Roll-life ».
Lors de notre dernière visite à la tour de Tokyo la veille de notre départ, le destin met sur notre chemin une petite salle qui laisse apparaitre ses pans de Cage. Nous nous aventurons à aller demander des informations malgré le manque de temps et la barrière de la langue encore plus présente au Japon. Une dynamique petite femme d’une cinquantaine d’année visiblement en fin d’entrainement nous accueil avec un peu de Français dans son approche et un parfait Anglais (quelle chance). Elle nous explique que c’est bien là, une salle de MMA avec des enseignants qui sont toujours des combattants professionnels évoluant respectivement à l’UFC, Pancrace Japan…
L’un des coachs en plein cours vient à notre rencontre et avec l’aide de notre nouvelle traductrice, Gaël ne résiste à l’envie de demander de pouvoir s’entrainer le lendemain juste avant notre départ.
Voilà comment Gaël se retrouve à faire un entrainement quelques heures avant notre départ pour l’aéroport. Avant la séance le coach raconte à Gaël qu’ils ont combattu le même redoutable adversaire Japonais Yuya Shirai. C’était donc la rencontre des victimes de Yuya, le monde est petit !
Cet entrainement fut la preuve que le langage de la même passion suffi pour communiquer. Un moment bref mais avec beaucoup de messages. Cave MMA fait parti désormais de nos contacts et amis sportifs dans le monde.
Gymnastique
Nous n’avons pas retrouvé de club de gymnastique pour les filles. Les entrainements se font donc en course à pieds. Et dans les parc de jeu où nous improvisons des parcours et des agrès de gymnastique.
La leçon
Le Japon est un pays où tout est bien organisé, bien rodé. Il est vrai que nous constatons une discipline incroyable du peuple Japonais. Mais fondamentalement personne n’a besoin de dévié des règles ou du système car le sentiment qui en ressort c’est que tout est fait pour le bon déroulement des choses, sans aucune perversion.
Mais toute expérience, qu’elle soit positive ou négative nous permet de retirer une leçon. Nous nous efforçons désormais à organiser un peu plus nos prochains pays. Nous souhaitons toujours conserver cette part de rencontre et d’inattendu pour nous laisser guidé, mais nous souhaitons le faire avec un peu plus de contrôle. Cela sert aussi à ça le voyage, donner des leçons de vie et forger l’expérience.