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Au Chaudron, après les échauffourées : « Les jeunes, restez tranquilles! »

Au lendemain des échauffourées au Chaudron, les habitants du quartier énumèrent les dégâts. De prime abord, la vie du quartier suit son cours. Mais quand on y regarde de plus près, les stigmates des violences commises par une poignée de jeunes individus la nuit dernière sont encore là. Quelques poubelles brûlées, des traces de barrages […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 31 janvier 2014 à 12H43

Au lendemain des échauffourées au Chaudron, les habitants du quartier énumèrent les dégâts. De prime abord, la vie du quartier suit son cours.

Mais quand on y regarde de plus près, les stigmates des violences commises par une poignée de jeunes individus la nuit dernière sont encore là. Quelques poubelles brûlées, des traces de barrages sur le bitume, des voitures brûlées…

Le Chaudron n’en est pas à ses premières échauffourées, et Monsieur Ah-Fat, emblématique tenancier d’un bar PMU du quartier depuis 37 ans, en a fait une nouvelle fois les frais. « Depuis 1991, cela fait plus d’une dizaine de fois » que son commerce est dégradé et que des voleurs s’y introduisent, nous explique-t-il. Hier soir, aux alentours de 22 heures, une bande de casseurs est venue piller son magasin.

 

« Ils ont cassé le mur du bâtiment pour entrer et voler les cigarettes. C’était vraiment les cigarettes qui les intéressaient. Dans ce malheur, j’ai de la chance encore, ils n’ont pas mis le feu », explique Monsieur Ah-Fat.

Prévenu depuis son domicile par son alarme via téléphone, le commerçant est arrivé sur les lieux une vingtaine de minutes plus tard. Il était trop tard, le mal était fait. Le préjudice matériel est évalué à « 2.000 ou 3.000 euros »  et le montant des cigarettes dérobées s’élève à « 4.000 euros« . Un ami venu donner un coup de main s’exclame : « ce ne sont pas forcément des jeunes du quartier qui viennent faire ça. Ces jeunes viennent faire chier le monde et se défouler« , explique-t-il.

 

A quelques pas de là, le magasin Jumbo Score est ouvert et les clients s’affairent. L’enseigne a également subi le courroux des jeunes. Derrière la devanture du supermarché, au niveau de l’entrepôt, c’est l’heure de l’évaluation des dégâts. Une camionnette, un générateur, un local d’accueil et un container ont été brûlés. Et la façade endommagée par la fumée.

Les passants qui passent, eux, sont à la fois choqués et habitués. « A chaque fois, ils s’en prennent au Jumbo« , s’écrie une riveraine prénommée Monique. Cette retraitée a « tout vu » depuis son appartement situé à quelques dizaines de mètres dans une des barres d’immeubles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est énervée.

Certains commerçants se préparent au cas où…

« Les jeunes, restez un peu tranquilles et laissez les gens travailler !,ajoute-t-elle. Si vous avez envie de casser, cassez dans votre case mais pas le travail des gens. On n’a pas peur (de nouvelles émeutes, ndlr) mais c’est énervant. Il faut penser aux gens qui travaillent le matin. Les poubelles des immeubles, c’est nous qui payons ! » (voir la vidéo pour écouter la suite des propos de Monique).

Depuis son appartement, elle, qui n’a pas dormi de la nuit, a pu apercevoir les jeunes jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Et se réfugier dans les immeubles aux alentours pour tenter de semer la police. Les gaz lacrymo lancé par les forces de l’ordre n’atterrissent pas loin.

Si la vie du quartier suit son cours, certains pensent déjà à la nuit prochaine au cas où de nouveaux débordements éclateraient. Les commerçants, surtout. Un tenancier de snack nous explique : « Autant la nuit dernière, je n’étais pas là. Mais la nuit prochaine, je serai présent, comme d’autres commerçants. On va se relayer pour surveiller les magasins. Quand on est présent, généralement, ils ne cassent pas« .

Des habitants du quartier estiment que les médias en font déjà un peu trop. « Les dégâts sont minimes« , estime-l’un d’entre-eux. « Ils jouent au chat à la souris avec la police, mais c’est pas plus que ça. Ils profitent de la grève dans les stations, des manif’ dans les lycées. Il n’y a rien de grave. On a connu pire dans le quartier », conclut-il

 

Au Chaudron, après les échauffourées :

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