La France a connu, à quelques heures d’intervalle, deux attaques qui présentent toutes les caractéristiques d’attentats menés par des apprentis djihadistes, en réponse à un appel lancé par le porte-parole de l’Etat islamique : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen -en particulier les méchants et sales Français- ou un Australien ou un Canadien, ou tout (…) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l’État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n’importe quelle manière« .
Les médias ne s’y sont pas trompés et ont immédiatement évoqué cette piste. Il est vrai que tout s’y prêtait et rappelait des attaques similaires dans d’autres pays occidentaux, notamment en Israël où des attaques à la voiture bélier ont été lancées contre des soldats ou des piétons, ou encore plus récemment en Australie.
Puis très vite, des associations de musulmans de France sont montées au créneau pour dénoncer la diffusion en boucle sur les chaines d’information de l’affaire du commissariat de Joué-les-Tours dans laquelle Bilal Nzohabonayo, un Burundais d’origine récemment converti à l’Islam intégriste, avait été abattu après une attaque au couteau contre trois policiers. Ce rappel régulier de la confession de l’auteur de l’attentat (ce qui est normal sur une chaine d’information en continu qui diffuse en boucle) et du fait qu’il ait commis son méfait aux cris de « Allah Akhbar » a quelque peu agacé ces associations qui ne voyaient pas l’intérêt de préciser ce détail, secondaire à leurs yeux et qui tendrait à les stigmatiser. Certains allaient même jusqu’à soupçonner un complot visant à les accuser.
En réponse, pour leur être agréable, le ministre Bernard Cazeneuve a très vite laissé filtrer des informations laissant entendre qu’on n’avait peut-être pas affaire à un djihadiste, contrairement à ce que l’on pensait au début de l’affaire, mais à un déséquilibré ayant des problèmes psychologiques graves dus à des troubles familiaux. Informations bien évidemment reprises par la presse…
Le même phénomène s’est reproduit hier soir après l’attentat de Dijon. Les premières dépêches d’agence, les premiers articles de journaux ont immédiatement évoqué la piste djihadiste, le conducteur de la Clio ayant à cinq reprises, à chaque fois qu’il fonçait sur des piétons, crié « Allah Akhbar« , avant de hurler aux policiers lors de son arrestation qu’il avait agi pour défendre « les enfants de Palestine« . Mais depuis ce matin, on assiste à une nouvelle tentative de manipulation du gouvernement, docilement relayée par la presse, pour tenter de nous faire croire qu’il ne s’agit pas de l’oeuvre d’un « fou de Dieu« , mais de celle d’un déséquilibré qui avait récemment effectué un séjour en hôpital psychiatrique !
Loin de moi l’idée de mettre tous les Musulmans dans le même panier. J’ai bien conscience que l’énorme majorité, la quasi-totalité des Musulmans de France, pratique sa religion dans un esprit d’amour et de paix. Mais le problème vient de l’infime minorité qui reste. Même si cette minorité ne compte que quelques %, la communauté musulmane est aujourd’hui assez nombreuse pour que cela représente plusieurs milliers d’individus.
Et ce n’est rendre service à personne de cacher cet état de fait. Les vrais musulmans devraient condamner beaucoup plus fortement les dérives de certains, voire même les dénoncer à la police. Il n’est plus tolérable que sur le territoire français, certains de ses représentants, comme Houcine Goumri, le président de l’Union des musulmans de Lunel (ville d’où sont partis deux jeunes djihadistes en Syrie) puissent déclarer sur France Inter le 13 décembre dernier que ceux-ci étaient « super« , « serviables« , « aimés de toute part« . Avant d’ajouter : « Je ne condamne pas du tout ces départs. Les gens sont libres de partir ou de rester : il y a des gens qui pensent que c’est un jihad, d’autres qui pensent que là-bas il y a une injustice à combattre. La mosquée n’a pas à condamner ou ne pas condamner ces départs-là. Elle ne dira pas « c’est des héros, c’est des martyrs ». Elle ne dira pas « c’est des zéros ». Nous, on n’a pas à les juger. Seul Dieu les jugera, en espérant qu’il les accueille dans son paradis s’ils avaient une bonne intention« .
Pour conclure, j’aimerais faire la synthèse entre ceux qui voient dans ces attentats l’oeuvre de djihadistes et ceux qui pensent au contraire qu’il ne s’agit que de l’action de déséquilibrés. Et si, pour mettre tout le monde d’accord, nous disions qu’il faut être totalement déséquilibré pour avoir l’idée complètement folle de tuer des gens innocents au nom d’une religion?