Le secouriste s’approche pour tenter de lui venir en aide, mais l’individu, calme au début de l’intervention, s’énerve lorsqu’il comprend, qu’il ne pourra pas rentrer chez lui par ses propres moyens. Deux pompiers entrent dans la voiture pour l’aider et, sans aucun signe avant-coureur, il met un coup de poing au visage à un des secouristes. L’homme du SDIS se verra décerner une ITT de trois jours.
Les policiers interviennent rapidement puis l’interpellent. Déjà connu pour des faits de violence, le trentenaire est placé en garde à vue et, compte tenu de son casier judiciaire, présenté en comparution immédiate ce vendredi. « J’étais à une fête, je suis parti me reposer et après, je me suis retrouvé au cachot. C’est tout ce dont je me souviens », donne-t-il pour seule explication à la barre. Refusant le test d’alcoolémie, il est relevé un taux de 0,48 mg/l d’air à 9h30, soit pratiquement 9h après les faits.
Pour la procureure de la République « il est là – en comparution immédiate -, car il y a deux circonstances aggravantes ». Puis d’insister : « Ce n’est pas n’importe qui dont il s’agit (la victime ndlr), c’est un pompier ! Il est là pour porter secours avec la meilleure volonté du monde. Il pensait qu’il avait fait un malaise et il se prend un coup sans explication. C’est inacceptable ! Il ne reconnaît pas les faits, mais selon moi, il se souvient de ce qui l’arrange. Je demande une peine de 8 mois de prison assortie d’un mandat de dépôt ainsi que la mise à exécution de sa contrainte pénale pour une durée de 4 mois ».
« Dans ce type d’affaires, c’est toujours le même élément qui est commun : L’alcool. C’est ce qui le démolit. Il lutte depuis 3 ans contre ce fléau, ce qu’il lui faut, ce sont des soins appropriés. Il ne se souvient de rien. Il s’en prend à lui, car il n’était plus en capacité de penser, pas parce qu’il est pompier. Même si ce geste est déplorable, la prison ne résoudra rien. Il sait qu’il a un problème d’alcool – le prévenu reconnaît boire 5 bières fortes et une bouteille de whisky par jour – et s’il pouvait s’en sortir tout seul il le ferait. Je vous demande de ne pas prononcer de mandat de dépôt » plaide l’avocate de la défense.
Le tribunal condamne le prévenu à une peine de 8 mois de prison ferme et prononce l’exécution de 3 mois de contrainte pénale, le tout assorti d’un mandat de dépôt. Il écope également de 500€ de dommages et intérêts à verser au pompier qui s’est constitué partie civile.