
Jean-Patrice Dosité, 32 ans, a succombé en moins de 15 minutes (DR)
Une fois n'est pas coutume, c'est une femme qui se trouve ce lundi, et jusqu'à demain mardi, dans le box des accusés de la cour d'assises. Alison Rato, née en 1995 à Saint-Benoit, est accusée d'avoir mortellement poignardé son amant de passage, Jean-Patrice Dosité. Le trentenaire qui partageait momentanément la vie amoureuse de la Bénédictine a reçu un unique coup de couteau mortel, le 9 avril 2019 en début d'après-midi.
"J'ai jamais eu l'intention de le tuer", a déclaré l'accusée dès les premières minutes de l'audience criminelle. La veille du drame, Alison se trouvait chez son amie Muriel dans le quartier de Petit Saint-Pierre. Elle avait invité son compagnon occasionnel qu'elle connaissait depuis longtemps et fréquentait depuis deux mois à se joindre à elles pour partager une soirée faite d'alcool et de stupéfiants.
Perturbée par une enfance dépourvue d'affection et ponctuée de traumatismes, Alison Rato avait l'habitude de faire appel aux paradis artificiels pour masquer son désenchantement et sa personnalité décrite par les experts comme "antisociale". Par deux fois dans le passé, la vingtenaire s'est retrouvée derrière les barreaux à cause de ses accès de violence favorisée par la consommation massive d'alcool.
Paradis artificiels
Toute la nuit qui a précédé la tragédie, les protagonistes ont mélangé des alcools forts, du zamal, du Rivotril et de l'ecstasy. Mais ce n'était pas suffisant. Au petit matin, Jean-Patrice Dosité était allé acheter du whisky à la demande d'Alison. Ils avaient consommé toute la bouteille. Muriel était ensuite partie se coucher. Elle avait été réveillée par une dispute. Alison venait de passer du temps au téléphone avec son compagnon officiel. "Il était en prison alors c'est pour ça que j'ai eu une autre relation". Relation dont la victime se montrait régulièrement jalouse. "On se prenait souvent la tête à cause de ça quand on avait bu. Mais après quand on était à jeun, ça allait mieux", a expliqué l'accusée interrogée dans l'après-midi. Vêtue d'une robe blanche à gros motifs noir imitant une marque de prêt-à-porter connue, Alison Rato s'est montrée coopérative. Elle n'a jamais cherché à se dérober face à ses juges et aux jurés.
Il se vide de son sang, elle est comme possédée
Dans la cuisine de chez Muriel, la dispute entre le jeune couple avait dégénéré. "Je lui ai donné une gifle parce qu'il m'insultait et qu'il me frappait", a poursuivi Alison Rato. Cette dernière s'était emparée du plus grand couteau de la maison qui se trouvait en train de sécher sur l'évier. Menacé, Jean-Patrice Dosité avait quitté la maison et avait été poursuivi dans la cour puis, dans la ruelle. Trois témoins directs ont chacun raconté leur version de la scène. Revenu dans la cour, le couple s'était fait face et Muriel avait tenté de s'interposer en vain.
Alison Rato avait porté un coup au thorax. Le poumon gauche avait été touché, provoquant une hémorragie interne fatale. "Il s'est vidé de son sang" a diagnostiqué le médecin légiste. "Elle était hors d'elle, comme possédée", a témoigné Muriel.
Une tradition de violence féminine
A l'issue de son interrogatoire, Alison Rato a essuyé quelques larmes. Derrière son physique corpulent aux allures masculines, la jeune femme au visage poupin est une sensible. L'expert psychiatre qui l'a examinée a très bien su décrire ses ambivalences. La jeune femme a vécu au sein d'un couple de parents violents et a toujours vu sa mère très remontée contre son père.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la grand-mère d'Alison a tué son grand-père. "C'est une tradition de violence féminine que cette jeune femme a vécue. C'est ce qui explique ses addictions. Là, en prison, il n'y a ni alcool ni drogue et tout se passe bien. Mais si elle devait reprendre, ses comportements pourraient de nouveau avoir des conséquences tragiques", a développé le psychiatre.
Ce mardi, l'audience reprendra avec les réquisitions de l'avocate générale et les plaidoiries. Le verdict devrait tomber en fin de matinée. Alison Rato encourt 30 ans de réclusion criminelle.
"J'ai jamais eu l'intention de le tuer", a déclaré l'accusée dès les premières minutes de l'audience criminelle. La veille du drame, Alison se trouvait chez son amie Muriel dans le quartier de Petit Saint-Pierre. Elle avait invité son compagnon occasionnel qu'elle connaissait depuis longtemps et fréquentait depuis deux mois à se joindre à elles pour partager une soirée faite d'alcool et de stupéfiants.
Perturbée par une enfance dépourvue d'affection et ponctuée de traumatismes, Alison Rato avait l'habitude de faire appel aux paradis artificiels pour masquer son désenchantement et sa personnalité décrite par les experts comme "antisociale". Par deux fois dans le passé, la vingtenaire s'est retrouvée derrière les barreaux à cause de ses accès de violence favorisée par la consommation massive d'alcool.
Paradis artificiels
Toute la nuit qui a précédé la tragédie, les protagonistes ont mélangé des alcools forts, du zamal, du Rivotril et de l'ecstasy. Mais ce n'était pas suffisant. Au petit matin, Jean-Patrice Dosité était allé acheter du whisky à la demande d'Alison. Ils avaient consommé toute la bouteille. Muriel était ensuite partie se coucher. Elle avait été réveillée par une dispute. Alison venait de passer du temps au téléphone avec son compagnon officiel. "Il était en prison alors c'est pour ça que j'ai eu une autre relation". Relation dont la victime se montrait régulièrement jalouse. "On se prenait souvent la tête à cause de ça quand on avait bu. Mais après quand on était à jeun, ça allait mieux", a expliqué l'accusée interrogée dans l'après-midi. Vêtue d'une robe blanche à gros motifs noir imitant une marque de prêt-à-porter connue, Alison Rato s'est montrée coopérative. Elle n'a jamais cherché à se dérober face à ses juges et aux jurés.
Il se vide de son sang, elle est comme possédée
Dans la cuisine de chez Muriel, la dispute entre le jeune couple avait dégénéré. "Je lui ai donné une gifle parce qu'il m'insultait et qu'il me frappait", a poursuivi Alison Rato. Cette dernière s'était emparée du plus grand couteau de la maison qui se trouvait en train de sécher sur l'évier. Menacé, Jean-Patrice Dosité avait quitté la maison et avait été poursuivi dans la cour puis, dans la ruelle. Trois témoins directs ont chacun raconté leur version de la scène. Revenu dans la cour, le couple s'était fait face et Muriel avait tenté de s'interposer en vain.
Alison Rato avait porté un coup au thorax. Le poumon gauche avait été touché, provoquant une hémorragie interne fatale. "Il s'est vidé de son sang" a diagnostiqué le médecin légiste. "Elle était hors d'elle, comme possédée", a témoigné Muriel.
Une tradition de violence féminine
A l'issue de son interrogatoire, Alison Rato a essuyé quelques larmes. Derrière son physique corpulent aux allures masculines, la jeune femme au visage poupin est une sensible. L'expert psychiatre qui l'a examinée a très bien su décrire ses ambivalences. La jeune femme a vécu au sein d'un couple de parents violents et a toujours vu sa mère très remontée contre son père.
Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la grand-mère d'Alison a tué son grand-père. "C'est une tradition de violence féminine que cette jeune femme a vécue. C'est ce qui explique ses addictions. Là, en prison, il n'y a ni alcool ni drogue et tout se passe bien. Mais si elle devait reprendre, ses comportements pourraient de nouveau avoir des conséquences tragiques", a développé le psychiatre.
Ce mardi, l'audience reprendra avec les réquisitions de l'avocate générale et les plaidoiries. Le verdict devrait tomber en fin de matinée. Alison Rato encourt 30 ans de réclusion criminelle.