
Etat, Région, Département, professionnels du secteur touristique se sont donnés rendez-vous au Moca à Montgaillard. Le but ? Assister aux rendus des ateliers dans le cadre des Assises du tourisme qui se sont tenues entre le 14 et le 18 février. Des Assises "territoriales" qui tombent une semaine après le rapport "cinglant" de la Cour des comptes sur le tourisme dans les départements d'Outre-mer.
L'Etat a décidé de déclarer grande cause nationale le tourisme en France. L'objectif de ces Assises à la Réunion est de trouver les solutions pour améliorer la stratégie touristique dans notre île. Les rendus seront transmis au gouvernement avant la fin du premier semestre de cette année.
"Trois ateliers se sont réunis et ont travaillé avant cette séance. Objectif, donner l'image la plus remarquable pour la destination Réunion", explique le préfet Jean-Luc Marx en introduction. Plusieurs thématiques ont été abordées comme la stratégie internet, le développement de la stratégie basée sur l'environnement et l'identité de la Réunion ou encore comment renforcer la gouvernance territoriale. Les billets d'avion, les visas ou la capacité hôtelière ont été également au centre des discussions. "La Réunion est la 25e région française (sur 26 ndlr) en terme de capacité d'accueil", a rappelé le préfet. Il y a encore du travail et les acteurs en sont conscients.
Après une "interlude" concentrée sur les travaux du COST (Comité d'organisation du tourisme) et les axes de réflexions menées (période 2014-2020 ndlr) en concertation entre l'Etat, la Région et le Département, la question des 600.000 touristes a été abordée. Le cap 2015 a été définitivement écarté, le COST parle désormais de l'horizon 2020 avec un objectif supplémentaire, celui de créer 10.000 emplois dans le futur à la Réunion.
La Réunion baptisée "Secret Island" par des experts touristes
Place à la présentation des ateliers sur les Assises du tourisme. Rien de neuf sous le soleil. Après un exposé en trois temps pendant près de trois heures sous forme de liste à la Prévert, comme le souligne un participant, entrecoupé de prises de parole des uns et des autres, un sentiment général de malaise se dégage. Celui de tourner en rond depuis des années. Parmi les axes développés dans les ateliers, il est encore question de savoir si la Réunion doit être vendue pour son côté "bleu" (tourisme nautique ndlr) ou "vert" (tourisme nature ndlr).
Dans l'assistance, la présidente du club tourisme, Katherine Chatel, résume la situation: "Il faut une image cohérente sur une période donnée. On change d'image tous les deux ans. Il faut valoriser le bleu et le vert et ne pas opposer les couleurs, la nourriture et notre patrimoine. Récemment des experts en tourisme sont venus à la Réunion et on baptisé l'île, Secret island. Soyons cohérents et fiers de l'île en s'inscrivant dans la durée et non pas à chaque fois en fonction des appels d'offres", lâche-t-elle.
Autre point soulevé et symptomatique d'un flottement au sein de l'assistance par les intervenants de l'atelier baptisé "Quelle offre touristique pour la Réunion?", la mise en produit du "Patrimoine mondial" en déclinant ses valeurs. Pour rappel, le classement Unesco de la Réunion remonte au 2 août 2010 soit près de quatre ans après.
Prix des billets et visas
Au milieu de tout ça surnagent quelques propositions, qui retiennent toutefois, l'attention des 150 intervenants présents dans la salle. La question des visas et du prix des billets identifiés comme les freins principaux à l'expansion du tourisme à la Réunion. Si certains évoquent la possibilité d'ouvrir le ciel réunionnais à des compagnies étrangères ou encore la nécessité pour la Réunion d'intégrer l'espace Schengen pour faciliter l'entrée de touristes chinois ou indien, dans la pratique rien n'est acquis.
Du côté d'Air Austral on met en avant le risque de voir la compagnie, tout juste sortie de problèmes financiers, se retrouver dans une situation délicate. "Si il y a perte de marché, il y aura des variables d'ajustements à opérer chez Air Austral", avance Jean-Marc Grazzini, directeur commercial chez Air Austral. On voit mal les collectivités locales sacrifier la compagnie régionale, Air Austral, dans laquelle ils sont actionnaires.
Pour le préfet, le rapport de la cour des comptes sur le tourisme sera d'une grande utilité, notamment pour aller plaider sa cause à Paris sur la question des visas. "Pour la Chine et l'Inde, nous avons la chance d'avoir les consuls généraux à la Réunion. La question des visas n'a pas été le moindre de nos échanges. Nous travaillons sur ce dossier et nous allons nous servir de ce qui a été écrit dans les rapports de la cour des comptes", prévient le préfet. Mais rien n'est fait. La présidente de l'IRT, Jacqueline Farreyrol, rappelle qu'elle a adressé 27 courriers au ministère de l'Intérieur pour assouplir la question des visas. Pour le moment sans succès.
Après tous ces échanges, ces problématiques maintes fois entendues, l'impression de déjà vu est omniprésente. A la sortie, certains professionnels ne cachent pas leur déception.
L'Etat a décidé de déclarer grande cause nationale le tourisme en France. L'objectif de ces Assises à la Réunion est de trouver les solutions pour améliorer la stratégie touristique dans notre île. Les rendus seront transmis au gouvernement avant la fin du premier semestre de cette année.
"Trois ateliers se sont réunis et ont travaillé avant cette séance. Objectif, donner l'image la plus remarquable pour la destination Réunion", explique le préfet Jean-Luc Marx en introduction. Plusieurs thématiques ont été abordées comme la stratégie internet, le développement de la stratégie basée sur l'environnement et l'identité de la Réunion ou encore comment renforcer la gouvernance territoriale. Les billets d'avion, les visas ou la capacité hôtelière ont été également au centre des discussions. "La Réunion est la 25e région française (sur 26 ndlr) en terme de capacité d'accueil", a rappelé le préfet. Il y a encore du travail et les acteurs en sont conscients.
Après une "interlude" concentrée sur les travaux du COST (Comité d'organisation du tourisme) et les axes de réflexions menées (période 2014-2020 ndlr) en concertation entre l'Etat, la Région et le Département, la question des 600.000 touristes a été abordée. Le cap 2015 a été définitivement écarté, le COST parle désormais de l'horizon 2020 avec un objectif supplémentaire, celui de créer 10.000 emplois dans le futur à la Réunion.
La Réunion baptisée "Secret Island" par des experts touristes
Place à la présentation des ateliers sur les Assises du tourisme. Rien de neuf sous le soleil. Après un exposé en trois temps pendant près de trois heures sous forme de liste à la Prévert, comme le souligne un participant, entrecoupé de prises de parole des uns et des autres, un sentiment général de malaise se dégage. Celui de tourner en rond depuis des années. Parmi les axes développés dans les ateliers, il est encore question de savoir si la Réunion doit être vendue pour son côté "bleu" (tourisme nautique ndlr) ou "vert" (tourisme nature ndlr).
Dans l'assistance, la présidente du club tourisme, Katherine Chatel, résume la situation: "Il faut une image cohérente sur une période donnée. On change d'image tous les deux ans. Il faut valoriser le bleu et le vert et ne pas opposer les couleurs, la nourriture et notre patrimoine. Récemment des experts en tourisme sont venus à la Réunion et on baptisé l'île, Secret island. Soyons cohérents et fiers de l'île en s'inscrivant dans la durée et non pas à chaque fois en fonction des appels d'offres", lâche-t-elle.
Autre point soulevé et symptomatique d'un flottement au sein de l'assistance par les intervenants de l'atelier baptisé "Quelle offre touristique pour la Réunion?", la mise en produit du "Patrimoine mondial" en déclinant ses valeurs. Pour rappel, le classement Unesco de la Réunion remonte au 2 août 2010 soit près de quatre ans après.
Prix des billets et visas
Au milieu de tout ça surnagent quelques propositions, qui retiennent toutefois, l'attention des 150 intervenants présents dans la salle. La question des visas et du prix des billets identifiés comme les freins principaux à l'expansion du tourisme à la Réunion. Si certains évoquent la possibilité d'ouvrir le ciel réunionnais à des compagnies étrangères ou encore la nécessité pour la Réunion d'intégrer l'espace Schengen pour faciliter l'entrée de touristes chinois ou indien, dans la pratique rien n'est acquis.
Du côté d'Air Austral on met en avant le risque de voir la compagnie, tout juste sortie de problèmes financiers, se retrouver dans une situation délicate. "Si il y a perte de marché, il y aura des variables d'ajustements à opérer chez Air Austral", avance Jean-Marc Grazzini, directeur commercial chez Air Austral. On voit mal les collectivités locales sacrifier la compagnie régionale, Air Austral, dans laquelle ils sont actionnaires.
Pour le préfet, le rapport de la cour des comptes sur le tourisme sera d'une grande utilité, notamment pour aller plaider sa cause à Paris sur la question des visas. "Pour la Chine et l'Inde, nous avons la chance d'avoir les consuls généraux à la Réunion. La question des visas n'a pas été le moindre de nos échanges. Nous travaillons sur ce dossier et nous allons nous servir de ce qui a été écrit dans les rapports de la cour des comptes", prévient le préfet. Mais rien n'est fait. La présidente de l'IRT, Jacqueline Farreyrol, rappelle qu'elle a adressé 27 courriers au ministère de l'Intérieur pour assouplir la question des visas. Pour le moment sans succès.
Après tous ces échanges, ces problématiques maintes fois entendues, l'impression de déjà vu est omniprésente. A la sortie, certains professionnels ne cachent pas leur déception.