A lire le JIR d’hier et d’aujourd’hui, le torchon brûlerait entre la Région et l’État à la veille des Assises du Tourisme.
Paul Vergès a d’ores et déjà fait savoir qu’il refuserait de signer la Charte de développement de la destination Réunion en présence d’Hervé Novelli, le Secrétaire d’Etat au Tourisme.
Diantre! Voilà qui est grave! D’autant que c’est l’IRT, une association dépendant fortement de la Région, qui a en charge la promotion de l’île au plan touristique…
Alors, quelles sont les raisons de ce clash?
Ce matin, les conseillers régionaux de l’opposition comptaient demander des explications à Paul Vergès. Déception, le président n’était pas là. Il est à Paris, où il doit rencontrer Yves Jego.
C’est donc son Directeur de Cabinet, Idriss Omarjee, qui a répondu aux questions de Thierry Sam-Chit-Chong. Selon lui, la position de la Région s’explique par les raisons suivantes:
1) L’absence de concertation de l’État qui aurait joué « perso » et qui n’aurait transmis la Charte à la Région qu’il y a huit jours…
2) « L’affaire des visas »: La Région souhaite un assouplissement de la politique de l’État en la matière, afin de permettre à des touristes étrangers de venir plus facilement dans l’ile. Interrogé sur « quels touristes? », bizarrement, Idriss Omarjee a essentiellement pris comme exemple les touristes chinois. Ne fait-il que refléter là l’obsession de son Président pour cette région du monde? Ou n’était-ce qu’un hasard? Nul n’a la réponse pour le moment.
Une chose est sûre: il peut paraître puéril de refuser de signer un document aussi important pour l’avenir de notre île uniquement à cause de ce problème qui peut paraître bien mineur, au regard des enjeux en cause.
3) Le rapport ODIT France, soutenu par le gouvernement, préconise un « package » Réunion/Maurice, afin que la Réunion profite de l’afflux de touristes se rendant dans l’île sœur. Problème: le rapport préconise également l’arrivée d’une 3ème compagnie sur la ligne, de façon à y amener une véritable concurrence. Et là, on touche à un sujet tabou: Air Austral! La Région ne peut tolérer qu’on s’en prenne à SA compagnie. Re-blocage, donc…
A noter enfin le « pétage de plomb » de Jocelyne Lauret, en fin de séance, qui a apostrophé ses collègues: « Quand on a tapé sur moi, à l’époque, zot toute la cautionné. Quand sé un autre que lé visé, zot y réveille« … Avant de demander le départ du Préfet Pierre-Henry Maccioni!
Je vous laisse deviner de qui elle parlait quand elle a évoqué « l’autre que lé visé« …