Le président de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CAM), Bernard Picardo est arrivé ce matin à l’aéroport de Gillot. Il revient de la conférence interrégionale des métiers et de l’artisanat d’Outre-mer (Coirema) qui s’est tenue pour la première fois à Paris.
« L’artisanat, moteur du développement endogène de l’Outre-mer »
A l’occasion de cette onzième édition, les onze chambres des métiers des régions ultra-marines se sont concentrées sur « l’artisanat, moteur du développement endogène de l’Outre-mer ». Une réunion qui a permis à chacun « d’expliquer l’avenir économique de l’artisanat et d’établir des objectifs en commun », précise le président de la chambre des métiers de La Réunion.
En effet, il a été observé qu’il y a « deux fois plus d’entreprises artisanales en régions ultra-périphériques », assure Bernard Picardo. « L’artisanat a toute sa place dans le développement endogène de notre département car il est une économie de proximité qui n’est pas délocalisable et il faut l’aider, dans une logique de cohésion sociale ».
Lors de cette table ronde qui a eu pour but d’aboutir sur des décisions communes quant au développement du réseau, il a été question des statuts des entrepreneurs dans un contexte économique global difficile. L’accent a été mis sur le régime EIRL dont les décrets définitifs ont été arrêtés il y a quelques mois.
Le régime EIRL permet aux entrepreneurs individuels de limiter l’étendue de leur responsabilité en constituant un patrimoine d’affection dédié à leur activité sans établir de société. Pour Bernard Picardo, « c’est un dispositif qui engendre beaucoup d’attentes mais qui est pour le moment mal connu. Il s’agira d’aider les entrepreneurs à trouver le juste équilibre entre l’artisan qui s’inscrit à la chambre des métiers et l’auto-entreprenariat ».
Une campagne de communication nationale est prévue courant 2012 afin d’informer les entrepreneurs sur les avantages de ce statut juridique. Par ailleurs, Bernard Picardo rappelle que les entrepreneurs qui souhaitent obtenir un financement pour leur projet de développement d’entreprise peuvent être soutenus par la Siagi (Société de caution mutuelle de l’artisanat et des activités de proximité) : « un outil financier qui facilite l’accès aux crédits auprès des banques », qui sont encore frileuses étant donnée la conjoncture économique défavorable.
Un observatoire des crédits
Frédéric Lefèbvre, Secrétaire d’État chargé du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation a fait des annonces mardi dernier lors de l’assemblée générale des chambres des métiers et de l’artisanat.
Le gouvernement ayant encouragé les banques à soutenir les entreprises pendant cette crise financière, un observatoire des crédits régis par l’Iedom sera rapidement mis en place dans chaque région de France. Le but étant de connaître le nombre de crédits dont le montant se situe entre 20.000 et 30.000 euros accordés aux entreprises, « ce qui correspond en général à la demande de financement des TPE », indique Bernard Picardo.
Evolution du RSI
De plus, la cotisation des travailleurs indépendants au RSI (Régime social des indépendant) ne se calculera plus sur les résultats comptables de l’année N-2 mais de l’année N-1 ou de l’année en cours, toujours selon les déclarations de Frédéric Lefebvre.
Des objets d’art à l’aéroport de Gillot
Enfin, Bernard Picardo fait part de son souhait d’entreprendre un travail sur la mise en valeur des métiers d’art dans l’aéroport de Gillot. « C’est ce qui se fait déjà dans les aéroports de Paris et pourquoi pas à La Réunion ».