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Assises : Vers un acquittement de Joël Gardebien ?

Les faits semblaient simples au début du procès aux Assises, hier matin. A écouter l’acte d’accusation, Joël Gardebien était le responsable de la mort de son co-locataire, Grégory Béraux, en avril 2015 à l’Entre Deux. Tout plaidait contre lui : sa toxicomanie, la réputation d’homme violent qu’on a réussi à lui coller, les traces de […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 08 juin 2018 à 08H09

Les faits semblaient simples au début du procès aux Assises, hier matin. A écouter l’acte d’accusation, Joël Gardebien était le responsable de la mort de son co-locataire, Grégory Béraux, en avril 2015 à l’Entre Deux. Tout plaidait contre lui : sa toxicomanie, la réputation d’homme violent qu’on a réussi à lui coller, les traces de griffures (ou de coupures) sur ses bras, sa jalousie de voir Grégory lui préférer un autre de leurs amis, mais surtout sa propension à mentir tout le temps, pour la moindre broutille, et alors même qu’il s’agissait de fait sans aucune importance.

Au point que l’avocat général, de façon très humaine il faut le signaler, l’a interpellé à la reprise des débats en début d’après-midi : « Pourquoi mentez-vous tout le temps? » Ce à quoi, comme à son habitude, Joël Gardebien n’a rien trouvé à répondre, se contentant de baisser la tête. Un peu plus tard, il a cependant fini par lâcher qu’il avait avoué aux gendarmes parce que la mère de sa fille était aussi en garde à vue et qu’il pensait que ses aveux lui auraient permis de sortir plus vite.

Deux témoignages déterminants

Les choses ont cependant basculé dans un sens beaucoup plus favorable à l’accusé en fin de soirée, avec deux témoignages qui vont se révéler probablement déterminants et qui, on l’a senti, ont ébranlé la conviction des magistrats et des jurés.

Selon l’accusation, Joël Gardebien se serait donc battu avec Grégory Béraux, lui aurait porté un coup de poing fatal, puis l’aurait porté (un corps de 60 à 70 kg quand même!) sur une distance d’un kilomètre pour aller l’abandonner à proximité du bassin Sassa.

Le problème, c’est que ce scénario s’est révélé totalement impossible au vu du témoignage de son ex-femme.

Selon cette dernière, Joël Gardebien serait resté devant son domicile depuis 19h le soir des faits jusqu’à environ 2h du matin, dans un état tellement grave qu’elle a refusé de le laisser entrer dans la maison pour voir sa fille comme il le souhaitait. Il s’est avéré par la suite qu’en fait, l’accusé avait non seulement consommé une quantité importante d’alcool, mais qu’il avait aussi fumé du zamal et avalé des cachets de médicaments. A tel point qu’il ne tenait pas debout et qu’il est même resté, selon elle, plusieurs heures prostré, allongé dans la même position devant la porte de sa maison.

Un témoignage, un seul, surtout venant de son ex-femme… On pouvait encore douter.

Mais le coup de grâce est venu en fin de débats, hier soir, quand une autre témoin, une jeune femme qui n’avait pas été entendue par les gendarmes est venue témoigner à la barre. Elle a raconté à la cour que, rentrant d’une soirée vers minuit ou 1h du matin, elle avait failli écraser Joël Gardebien qui se trouvait allongé au milieu de la chaussée, devant la maison de son ex-femme. Pensant l’avoir percuté, elle était descendue de son véhicule pour prendre de ses nouvelles. Dans un état second, celui qui est aujourd’hui accusé aurait eu du mal à parler, mais elle avait compris qu’il lui demandait du feu. Alors qu’elle s’apprêtait à lui en donner, il s’est révélé incapable de sortir son paquet de cigarettes de sa poche.

Comment imaginer que ce soit le même homme qui aurait pu se battre au cours de la même nuit avec Grégory Béraux, plus costaud que lui, qui aurait pu lui porter un coup de poing mortel mais qui, surtout, aurait pu transporter le corps sur plusieurs centaines de mètres sur un sentier très difficile d’accès???

Mais alors, si ce n’est pas lui qui a tué Grégory Béraux, qui cela peut-il bien être? C’est là qu’un autre témoignage prend toute son importance. Un autre témoin est venu à la barre raconter qu’il avait vu Grégory partir, vers minuit, en compagnie d’un autre de leurs copains -dont il a cité le nom- et qu’on ne l’a plus revu après.

La tache de Me Jean-Jacques Morel devrait s’en trouver facilitée ce matin lors des plaidoiries et nombre d’observateurs pensaient hier soir qu’un acquittement n’aurait rien de scandaleux.

Reste une interrogation sur la façon dont l’enquête de gendarmerie a été menée. En garde à vue, Joël Gardebien, dont on a relevé la propension à mentir pour tout et rien, qui se trouvait en plus en état de manque, était particulièrement fragilisé. Facile dans ces conditions, de le faire avouer. Mais pourquoi les gendarmes se sont focalisés sur cette unique piste et n’ont pas cherché à creuser l’autre hypothèse, celle de cet ami parti en compagnie de Grégory Béraux et qui est le dernier à l’avoir vu vivant?

 

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