À l’époque, il avait déclaré assumer pleinement son geste, un geste de défense pour protéger son cousin, John Fruteau de Laclos, qui aurait été menacé par Dimitri Saugrin avec un couteau.
Depuis quelques jours, tous deux voulaient en découdre. L’avant veille du drame, les deux hommes avaient eu une altercation verbale. Le lendemain, John Fruteau était venu dans la cité et avait détruit le chapiteau qui abritait le cercle de jeu des Saugrin, bien connu du quartier. En réponse, Dimitri Saugrin avait saisi un couperet devant témoin avec lequel il avait menacé son rival. En réplique, le soir-même, John Fruteau était venu tirer des coups de feu en direction du portail du domicile de la mère de la victime, qui, quelques heures plus tard, avait succombé à quelques mètres.
Tout juste sorti de prison, le premier avait voulu reprendre sa place dans un trafic lucratif de stupéfiants dont le second était à la tête. Pour preuve, son train de vie incompatible avec les minima sociaux qu’il recevait : voyages, cadeaux, véhicule. Mais face à son refus, il avait menacé de tout balancer.
Le jour des faits, Florent Pomeng a assuré avoir agi en légitime défense après que son adversaire l’a menacé avec un couteau qu’il portait dans sa sacoche. Ce que ses acolytes n’avaient pas confirmé dans un premier temps. Mais au fil de l’instruction, comme si elles s’étaient accordées, les versions ont évolué sur cet élément déterminant dans cette affaire.
John Fruteau de Laclos et Florent Pomeng sont jugés à partir d’aujourd’hui et jusqu’à jeudi pour assassinat. Les jurés d’assises ont quatre jours pour déterminer si « Le Parisien » a agi en légitime défense ou bien si, avec son cousin, ils avaient décidé d’en finir avec un individu qui les gênait. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.