La justice n’est pas connue pour sa rapidité. Plusieurs années s’écoulent souvent entre la date des faits et celle du jugement. Mais 12 ans, c’est néanmoins rare. Wilfrid R. est pourtant jugé devant les Assises pour des violences ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente commises en 2009 à Saint-Denis. Il aurait participé à une baston générale qui a failli coûter la vie à un jeune, avant de disparaître pendant 6 ans en métropole malgré les convocations de la justice.
Ces dernières 12 années n’ont pas été faciles pour J.R, 18 ans à l’époque et qui avait, avant les faits, un bel avenir devant lui. Jeune, sportif, en deuxième année de BEP électronique, J.R s’était rendu le 8 novembre à un concert à Champ-Fleuri. Mais une altercation entre lui-même et un autre jeune aurait dégénéré. Quelques coups échangés puis une cinquantaine d’individus auraient encerclé la victime et son petit groupe d’amis. Ces derniers lâchent alors le chien d’un d’entre eux ; la foule se disperse. J.R et ses amis parviennent à fuir mais J.R est rattrapé par la meute au niveau du parking du complexe sportif de Champ Fleuri. C’est là que les coups s’enchainent. Le jeune homme est à terre, en position fœtale. C’est l’intervention d’un homme qui se couche sur lui pour le protéger et celle de deux jeunes femmes qui lui ont certainement sauvé la vie.
Une vie gâchée
Transporté inconscient, dans un état neurologique jugé grave par les secouristes, jusqu’au CHU du Saint-Pierre, il subit une intervention chirurgicale cérébrale, une trachéotomie pour lui permettre de respirer et reste plusieurs jours dans le coma. C’est une déchirure de l’artère carotide qui a provoqué un saignement au niveau du cerveau. Aujourd’hui, J.R est paralysé du côté gauche, peine à s’exprimer, à marcher, à voir et souffre de troubles du comportement. Cet homme qui vient de fêter ses 30 ans est handicapé à 45%. Conscient de sa vie d’avant, il sait ce qu’il a perdu.
Le 4 novembre 2016, les autres accusés avait été condamnés à 5 ans prison. Quant à Wilfrid R., absent et introuvable, il avait été jugé par défaut et un mandat d’arrêt prononcé à son encontre. Libre à lui donc, lors de son interpellation un mois plus tard, de demander à être rejugé.
"Aucun souvenir"
Ce vendredi devant la cour d’assises, Wilfrid R. prétend ne se souvenir de rien malgré les témoignages qui le placent sur les lieux à proximité de la victime. Un des témoins l’aurait vu même vu participer aux violences. "Dis pardon", aurait-il répété à J.R lorsqu’il était au sol. "Je l’ai dit pour que ça se termine, pour que les coups arrêtent", explique-t-il avant de poursuivre : "J’ai aucun souvenir". Sans surprise, le président d’audience relève cette contradiction : "Vous ne vous souvenez de rien mais si vous avouez avoir dit ces mots pour que ça se termine, c’est que vous vous souvenez de violences".
La mémoire effacée après 12 ans, c’est possible, mais les mensonges face aux enquêteurs ainsi que sa disparition au moment de l’enquête et du premier procès ne jouent pas en sa faveur. La défense soutient l’hypothèse de la peur. Au moment des faits, puis lors des auditions. "Qu’est ce qui aurait pu arrêter leur acharnement à ce moment-là ? demande son avocat, Me Jean Christophe Molière. - Rien, l’arrivée de la police ou qu’ils terminent". Impuissant, il aurait été témoin d’une scène qu’il ne contrôlait pas. "Des violences qui ont été arrêtées par un homme et deux femmes, malgré tout", précise l’avocat général.
Place à l’analyse de la personnalité de l’accusé lundi, ainsi que les plaidoiries des avocats, les réquisitions du parquet et enfin, le verdict.
Ces dernières 12 années n’ont pas été faciles pour J.R, 18 ans à l’époque et qui avait, avant les faits, un bel avenir devant lui. Jeune, sportif, en deuxième année de BEP électronique, J.R s’était rendu le 8 novembre à un concert à Champ-Fleuri. Mais une altercation entre lui-même et un autre jeune aurait dégénéré. Quelques coups échangés puis une cinquantaine d’individus auraient encerclé la victime et son petit groupe d’amis. Ces derniers lâchent alors le chien d’un d’entre eux ; la foule se disperse. J.R et ses amis parviennent à fuir mais J.R est rattrapé par la meute au niveau du parking du complexe sportif de Champ Fleuri. C’est là que les coups s’enchainent. Le jeune homme est à terre, en position fœtale. C’est l’intervention d’un homme qui se couche sur lui pour le protéger et celle de deux jeunes femmes qui lui ont certainement sauvé la vie.
Une vie gâchée
Transporté inconscient, dans un état neurologique jugé grave par les secouristes, jusqu’au CHU du Saint-Pierre, il subit une intervention chirurgicale cérébrale, une trachéotomie pour lui permettre de respirer et reste plusieurs jours dans le coma. C’est une déchirure de l’artère carotide qui a provoqué un saignement au niveau du cerveau. Aujourd’hui, J.R est paralysé du côté gauche, peine à s’exprimer, à marcher, à voir et souffre de troubles du comportement. Cet homme qui vient de fêter ses 30 ans est handicapé à 45%. Conscient de sa vie d’avant, il sait ce qu’il a perdu.
Le 4 novembre 2016, les autres accusés avait été condamnés à 5 ans prison. Quant à Wilfrid R., absent et introuvable, il avait été jugé par défaut et un mandat d’arrêt prononcé à son encontre. Libre à lui donc, lors de son interpellation un mois plus tard, de demander à être rejugé.
"Aucun souvenir"
Ce vendredi devant la cour d’assises, Wilfrid R. prétend ne se souvenir de rien malgré les témoignages qui le placent sur les lieux à proximité de la victime. Un des témoins l’aurait vu même vu participer aux violences. "Dis pardon", aurait-il répété à J.R lorsqu’il était au sol. "Je l’ai dit pour que ça se termine, pour que les coups arrêtent", explique-t-il avant de poursuivre : "J’ai aucun souvenir". Sans surprise, le président d’audience relève cette contradiction : "Vous ne vous souvenez de rien mais si vous avouez avoir dit ces mots pour que ça se termine, c’est que vous vous souvenez de violences".
La mémoire effacée après 12 ans, c’est possible, mais les mensonges face aux enquêteurs ainsi que sa disparition au moment de l’enquête et du premier procès ne jouent pas en sa faveur. La défense soutient l’hypothèse de la peur. Au moment des faits, puis lors des auditions. "Qu’est ce qui aurait pu arrêter leur acharnement à ce moment-là ? demande son avocat, Me Jean Christophe Molière. - Rien, l’arrivée de la police ou qu’ils terminent". Impuissant, il aurait été témoin d’une scène qu’il ne contrôlait pas. "Des violences qui ont été arrêtées par un homme et deux femmes, malgré tout", précise l’avocat général.
Place à l’analyse de la personnalité de l’accusé lundi, ainsi que les plaidoiries des avocats, les réquisitions du parquet et enfin, le verdict.