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Assises : Il étrangle sa fille d’un an et frappe sa compagne enceinte qui perd leur bébé

Aristide M., 32 ans, comparait ce lundi et jusqu'à mercredi pour avoir involontairement provoqué la mort de son bébé en frappant sa compagne enceinte. Il est également poursuivi pour avoir le même jour étranglé leur petite fille d'un an. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Ecrit par 2181159 – le lundi 24 octobre 2022 à 16H13

L’audience criminelle de la cour d’assises s’ouvre ce lundi après-midi après l’installation des jurés. Trois affaires, dont deux tentatives d’assassinat, seront examinées jusqu’au vendredi 4 novembre, sous la houlette de la nouvelle présidente, Doriane Trombi.

Le premier accusé à s’installer dans le le box est Aristide M., 32 ans, poursuivi pour avoir involontairement causé la mort du bébé que sa compagne portait. Ce 18 mars 2019, le couple qui s’était formé deux ans auparavant se trouvait dans leur logement à St-André en compagnie de leur petite fille âgée d’un an. Assis au salon, le trentenaire se roulait un joint que sa concubine, Élodie*, avait jeté au sol. Furieux, celui-ci s’était mis à la frapper, lui portant des coups de poing à l’épaule, des coups de tête au visage et au niveau des fesses. En la bousculant, il l’avait faite tomber sur un fauteuil. La jeune maman âgée de 21 ans avait chuté sur le ventre.

Il menace de jeter la fillette âgée d’un an par la fenêtre

Il avait également menacé de tuer leur petite fille d’un an, Jessica*, et avait commencé à lui serrer le cou jusqu’à ce quelle devienne « toute rouge » avant que la mère ne s’interpose recevant à nouveau une pluie de coups. L’accusé s’était ensuite dirigé vers la cuisine afin de s’emparer d’un couteau avec lequel il avait menacé sa fillette et sa mère. Toutes deux avaient trouvé refuge sur le balcon puis accepté de se rendre en ville afin d’aller lui acheter des cigarettes pour échapper aux nouvelles menaces qu’il proférait, indiquant qu’il allait « jeter la petite par la fenêtre« . À leur retour, Aristide M. s’était calmé et tout semblait être rentré dans l’ordre. 

Mais dans la nuit, les premières contractions s’étaient faites sentir. À l’aube, Élodie avait donné naissance à une petite fille dans les toilettes. Elle l’avait enveloppée dans une serviette pendant qu’Aristide cherchait du secours. Vivant à l’arrivée des pompiers, le nourrisson né prématurément succombait quelques instants plus tard à un arrêt cardio-respiratoire et le médecin du SMUR avait constaté son décès.

Née dans les toilettes

Placé en garde à vue, Aristide avait reconnu son addiction au zamal et indiqué avoir bu quelques bières ce funeste dimanche. Confronté aux déclarations et aux constatations médicales qui établissaient clairement les violences qu’elles avaient subies, il expliquait « avoir perdu ses nerfs » et indiqué que ce n’était pas la première fois qu’il se montrait violent à l’encontre d’Elodie et Jessica.

Plusieurs experts s’étaient penchés sur le cas du nourrisson décédé à six mois de grossesse « du fait de l’immaturité de son système respiratoire » selon les résultats de leurs différentes analyses. Une expertise complémentaire avait été sollicitée par l’avocate d’Élodie, Me Catherine Moissonnier, afin de déterminer si les coups reçus par sa cliente étaient en lien avec la naissance prématurée du bébé.

Les investigations médicales supplémentaires avaient permis de découvrir que la mère et l’enfant souffraient d’un syndrome inflammatoire qui était, jusque là passé, inaperçu. La grossesse qui se déroulait normalement avant les faits se serait probablement terminée par un accouchement prématuré, la petite Élodie était d’ailleurs, elle aussi, née avec de l’avance.

Les violences subies ont elles provoqué l’accouchement et le décès du bébé ?

Ainsi, la question centrale de ce procès va tourner autour du lien de causalité entre les violences subies ayant vraisemblablement entrainé la rupture de la poche des eaux puis, l’accouchement à l’issue de quelques heures de contractions et le décès après quelques minutes de vie.

La défense de l’accusé assurée par Me Alex Vardin, pourrait, quant à elle, tenter de mettre en exergue l’infection asymptomatique dont souffrait la victime afin de lui imputer la responsabilité de la mort du bébé.

Celui-ci a-t-il quitté ce monde par la faute d’un père violent avec ses proches, qui ne supportait pas les cris de son aînée et lui donnait régulièrement des claques, des coups ainsi qu’à sa mère qui s’interposait ? Ce sera au jury populaire d’en décider après avoir écouté attentivement tous les témoignages ainsi que les comptes-rendus des expertises médicales qui se sont succédés dans cette affaire. 

Le verdict sera connu dans la journée de mercredi. Aristide M. encourt 30 ans de réclusion criminelle.

* Prénoms d’emprunt

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