En avril 2020, le quinquagénaire qui longeait la maison de Bernadette* pour se rendre dans le champ qu’il cultivait est soupçonné d’avoir pénétré sur la terrasse où se trouvait la malheureuse et de l’avoir contrainte à un rapport sexuel, par deux fois. Atteinte de trisomie 21, Bernadette vivait depuis deux décennies chez sa sœur et son beau-frère. Ce dernier avait surpris un individu qui s’enfuyait en courant par le champ qui jouxtait la maison. Il avait trouvé Bernadette en train de saigner et avait alerté l’infirmière à domicile qui s’occupait d’elle.
Identifié par une enquête de voisinage et reconnu par le beau-frère, Jean-Luc V. avait été interpellé alors qu’il travaillait sur le champ voisin. Au fil de ses interrogatoires il n’avait jamais nié avoir eu deux rapports sexuels avec cette voisine. Bien que sa description des faits ait varié, il avait expliqué que c’était elle qui lui avait fait signe de venir « pour faire le vice ». L’accusé qui encourt 20 ans de réclusion criminelle pour viol aggravé savait que Bernadette était « malade de la tête ».
Convaincu de l’innocence de son client, le bâtonnier Georges-André Hoarau compte bien faire valoir auprès du jury populaire le droit aux personnes handicapés physiques et trisomiques d’être excitées sexuellement et d’avoir une relation sexuelle sans que cela impose de présumer qu’il y ait eu violences, menaces et viols.
* Prénom d’emprunt