Un peu plus tôt dans la journée, les larmes de l’accusée à l’évocation de son enfance difficile avaient déjà sans doute commencé à préparer l’assistance à un retournement de situation. Tout le long de sa défense, l’accusée avait réitéré des dénégations farouches. « Ce sont des mensonges ! Il y a des histoires avec tous les gens qui ont témoigné » s’exclamait Florinne Dorimont vendredi matin.
« Je lui faisais passer des moments extraordinaires »
Le 17 juin 2014, les pompiers sont appelés chemin Irfa à Saint-Pierre et découvrent alors Soamina, inconsciente. Couchée sur un matelas dans un état pitoyable, elle est en état de famine et pèse 39 kg. Elle décèdera quelques semaines après.
Accusée de « délaissement de personne incapable de se protéger suivi de mort », Florinne Dorimont n’aura cessé de maintenir sa version des faits. « Soamina est arrivée chez moi sans rien. Elle mangeait ce qu’elle voulait ».
La sœur de l’accusée, elle aussi mêlée aux faits, a déposé à la barre. C’est par son intermédiaire que Soamina a rencontré son bourreau présumé. Mais la femme n’est pas non plus étrangère, c’est elle la première qui a manipulé la jeune victime, lui faisant débourser de l’argent qu’elle n’avait pas. « Je lui vendais du rêve, je lui faisais passer des moments extraordinaires » , déclare la sœur de l’accusée. Un rêve que Soamina aura payé de sa vie.
« Soamina était la chose de Florinne »
Sous influence, Soamina se laisse exploiter par Florinne Dorimont, qui la traite en esclave. « Elle ne bougeait pas le petit doigt, elle commandait les gens, les exploitait. Soamina était la chose de Florinne » déclare le frère de l’accusée, resté à distance.
Le manque de compassion de la marâtre va jusqu’à faire manger les animaux avant les êtres humains. Les expertises ont soulevé la notion d’un suicide à petit feu jeudi lors de l’audience. Les jurés ont donc confirmé que Soamina n’a pas été capable de se protéger de son bourreau.