Salle comble, atmosphère pesante, ce matin se déroulait la seconde journée d’audience dans l’affaire Coralie Palany aux Assises de Saint-Denis. En mai 2011, la Saint-Louisienne âgée de 26 ans succombait aux sept coups de couteau portés par son concubin, Frédéric Lioni.
La matinée débute avec les expertises psychologiques. Frédéric Lioni a eu une enfance qu’il ne qualifie pas de malheureuse, mais il aurait été marqué par une famille « sévère et très traditionnaliste (…) où l’homme prédomine sur la femme« , indique l’expert psychiatre.
Coralie Palany n’est pas la première victime de l’accusé, sa précédente compagne l’avait quitté pour des faits de violences similaires. L’enquête de personnalité de l’accusé a mis en relief la facette « homme-femme » de ce dernier. Jeune, il s’est identifié à sa mère développant un caractère maniaque. Tout doit être fait à sa façon. Il s’ »occupait aussi bien des tâches ménagères, des enfants que de la cuisine », déclarera la cousine de Coralie Palany, citée à comparaître.
Les proches de la victime en larmes
La psychologie de l’accusé se base sur une logique du « tout ou rien« . C’est d’ailleurs cette logique qui le poussera à passer à l’acte, et à asséner, non pas trois comme le prétend Frédéric Lioni, mais sept coups de couteau à la victime.
Suite aux expertises psychologiques et à l’enquête de personnalité, l’accusé s’est exprimé face à la cour, tête baissée et voix tremblante. Il est d’abord revenu sur des faits d’agression avec un sabre en 2002, puis sur sa relation avec sa première compagne et sur celle avec Coralie Palany : « Aujourd’hui, aux yeux de la société, je suis un monstre, je regrette« , déclare Frédéric Lioni.
L’audience s’est achevée en fin de matinée avec le plaidoyer des avocats de la partie civile. Un moment particulièrement fort dans la salle, l’émotion envahissant les proches de la victime présents.
En début d’après-midi, le parquet a requis 20 ans de réclusion criminelle assortie d’un suivi socio-judiciaire.
Le délibéré est attendu en fin de journée.