Le 3 mai 2018, dans l'appartement de son bourreau à Sainte-Marie, Vanina Galais, âgée de 19 ans, était sauvagement assassinée. Victime de 17 coups de couteau puis découpée et éviscérée, la jeune fille a succombé à la folie de son meurtrier qui avait vu en elle "le diable".
Les jeunes gens s'étaient rencontrés par hasard quelques mois plus tôt dans le centre-ville de Saint-Denis où l'accusé, Ridai Mdallah Mari, vendait des tee-shirts à la sauvette. Elle l'appelait "le Mahorais", le trouvait "gentil" et avait mentionné cette rencontre à sa mère et à sa sœur.
Trahison puis prophétie
Pour expliquer son geste, Ridai Mari avait d'abord invoqué une trahison dans le cadre d'une relation amoureuse qu'ils auraient entamée. Alors qu'il était parti à Mayotte avant les faits, la jeune femme lui aurait alors signifié la fin de leur relation : "Elle ne voulait pas d'un Mahorais". Une version que les éléments de l'enquête n'ont pas confirmée. Plus tard, Ridai Mari a évoqué une prophétie selon laquelle "il fallait tuer la jeune fille afin de sauver l'humanité". À la barre de la cour d'assises devant laquelle il est jugé depuis lundi dernier - le procès a été interrompu par le cyclone Batsirai -, le trentenaire s'est expliqué de façon quasi-chirurgicale sur la façon dont il avait agi.
Des aveux insoutenables pour la famille de la victime qui est restée digne tout au long de l'audience. Appelée en premier à la barre, Noéline Férard a décrit sa fille comme une jeune étudiante en médecine "studieuse, empathique et à qui l'avenir tendait les bras".
Cette mère meurtrie à jamais n'a eu aucun regard pour l'assassin de sa fille. Solide comme un roc, la sœur de Vanina a vaillamment tenu son rôle, même lors de la déposition du médecin légiste. Celui-ci a commencé son rapport en présentant au préalable des excuses à la famille avant de décrire "des faits dignes d'un boucher".
Les jeunes gens s'étaient rencontrés par hasard quelques mois plus tôt dans le centre-ville de Saint-Denis où l'accusé, Ridai Mdallah Mari, vendait des tee-shirts à la sauvette. Elle l'appelait "le Mahorais", le trouvait "gentil" et avait mentionné cette rencontre à sa mère et à sa sœur.
Trahison puis prophétie
Pour expliquer son geste, Ridai Mari avait d'abord invoqué une trahison dans le cadre d'une relation amoureuse qu'ils auraient entamée. Alors qu'il était parti à Mayotte avant les faits, la jeune femme lui aurait alors signifié la fin de leur relation : "Elle ne voulait pas d'un Mahorais". Une version que les éléments de l'enquête n'ont pas confirmée. Plus tard, Ridai Mari a évoqué une prophétie selon laquelle "il fallait tuer la jeune fille afin de sauver l'humanité". À la barre de la cour d'assises devant laquelle il est jugé depuis lundi dernier - le procès a été interrompu par le cyclone Batsirai -, le trentenaire s'est expliqué de façon quasi-chirurgicale sur la façon dont il avait agi.
Des aveux insoutenables pour la famille de la victime qui est restée digne tout au long de l'audience. Appelée en premier à la barre, Noéline Férard a décrit sa fille comme une jeune étudiante en médecine "studieuse, empathique et à qui l'avenir tendait les bras".
Cette mère meurtrie à jamais n'a eu aucun regard pour l'assassin de sa fille. Solide comme un roc, la sœur de Vanina a vaillamment tenu son rôle, même lors de la déposition du médecin légiste. Celui-ci a commencé son rapport en présentant au préalable des excuses à la famille avant de décrire "des faits dignes d'un boucher".

La famille de Vanina a fait preuve d'exemplarité pendant toute la durée du procès.
Abolition, altération : les experts ne sont pas d'accord
Restait donc à savoir si le discernement de Ridai Mdallah Mari, condamné 13 fois pour des faits de graves violences et un viol, était altéré voire aboli au moment des faits. Plusieurs experts l'ayant examiné ont présenté des conclusions différentes : bipolarité, schizophrénie, mosaïque psychiatrique ont été diagnostiquées, certains déclarant le discernement aboli et d'autres l'altération.
Ridai Mari souffre vraisemblablement d'une maladie mentale doublée de troubles de la personnalité depuis son jeune âge. Sa mère, avec neuf enfants à charge, avait préféré l'exiler chez une grand-mère, témoignant en visioconférence de Mayotte d'un enfant particulièrement difficile. Le soir des faits, le fils ingérable avait appelé sa mère. Face à ses délires, cette dernière avait conseillé à Vanina de quitter immédiatement les lieux. "On a voulu l'interner plusieurs fois. En mai, quand il a quitté Mayotte, on n'a pas réussi à le convaincre. Il voulait à tout prix partir pour aller se marier".
À la reprise de l'audience ce lundi matin, Me Fabrice Saubert, conseil des parties civiles, a rappellé les détails d’un crime "horrible et insoutenable" tout en rendant hommage à la famille qui endure le procès. La robe noire a indiqué qu’une cellule psychologique était présente à l’audience pour assister la famille. "Au moment des faits, Ridai Mari avait-il conscience de ses actes ou a-t-il eu une abolition de ses fonctions psychiques ?", questionnait Me Fabrice Saubert. Pour le conseil, "on ne saura jamais ce qui s’est passé dans ce huis clos.". Il faut donc que la justice donne sa vérité en fonction des éléments du dossier, de l’enquête, des expertises.
C'est un féminicide
"Vanina n’a pas été tuée par un fou !", a estimé le conseil, pour qui l’accusé avait un mobile. Il avait compris que Vanina ne serait pas jamais en couple avec lui. "Elle le lui avait dit ce jour-là. C’est un féminicide. Toutes ses premières déclarations ainsi que ses lettres écrites au juge d’instruction le prouvent", explique l’avocat. "Il n’y a ni manie délirante, ni folie. C’est un mégalomaniaque qui a des troubles de la persécution, une intolérance à la frustration. C’est quelqu’un d’agressif et de toujours borderline. Quand il a tué Vanina, il était conscient. Au moins en partie".
Restait donc à savoir si le discernement de Ridai Mdallah Mari, condamné 13 fois pour des faits de graves violences et un viol, était altéré voire aboli au moment des faits. Plusieurs experts l'ayant examiné ont présenté des conclusions différentes : bipolarité, schizophrénie, mosaïque psychiatrique ont été diagnostiquées, certains déclarant le discernement aboli et d'autres l'altération.
Ridai Mari souffre vraisemblablement d'une maladie mentale doublée de troubles de la personnalité depuis son jeune âge. Sa mère, avec neuf enfants à charge, avait préféré l'exiler chez une grand-mère, témoignant en visioconférence de Mayotte d'un enfant particulièrement difficile. Le soir des faits, le fils ingérable avait appelé sa mère. Face à ses délires, cette dernière avait conseillé à Vanina de quitter immédiatement les lieux. "On a voulu l'interner plusieurs fois. En mai, quand il a quitté Mayotte, on n'a pas réussi à le convaincre. Il voulait à tout prix partir pour aller se marier".
À la reprise de l'audience ce lundi matin, Me Fabrice Saubert, conseil des parties civiles, a rappellé les détails d’un crime "horrible et insoutenable" tout en rendant hommage à la famille qui endure le procès. La robe noire a indiqué qu’une cellule psychologique était présente à l’audience pour assister la famille. "Au moment des faits, Ridai Mari avait-il conscience de ses actes ou a-t-il eu une abolition de ses fonctions psychiques ?", questionnait Me Fabrice Saubert. Pour le conseil, "on ne saura jamais ce qui s’est passé dans ce huis clos.". Il faut donc que la justice donne sa vérité en fonction des éléments du dossier, de l’enquête, des expertises.
C'est un féminicide
"Vanina n’a pas été tuée par un fou !", a estimé le conseil, pour qui l’accusé avait un mobile. Il avait compris que Vanina ne serait pas jamais en couple avec lui. "Elle le lui avait dit ce jour-là. C’est un féminicide. Toutes ses premières déclarations ainsi que ses lettres écrites au juge d’instruction le prouvent", explique l’avocat. "Il n’y a ni manie délirante, ni folie. C’est un mégalomaniaque qui a des troubles de la persécution, une intolérance à la frustration. C’est quelqu’un d’agressif et de toujours borderline. Quand il a tué Vanina, il était conscient. Au moins en partie".

Vanina avait 19 ans. Elle était étudiante en médecine et révait de devenir pédiatre
"Son meurtre cruel est-il l’œuvre d’un fou?"
"Je n’ai aucun regret. Que de la nostalgie". C’est par cette déclaration de Ridai Mari juste après les faits que l’avocate générale a commencé ses réquisitions."Qui est cet homme capable d’éviscérer méthodiquement une jeune fille sans défense ? Son meurtre cruel est-il l’œuvre d’un fou?", a posé Emmanuelle Barre qui a évoqué un personnage "qui surjoue la folie.".
La magistrate est revenue sur la chronologie des faits. "C’est lui qui alerte les gendarmes, parlant d’emblée d’un crime passionnel. Puis il a décrit le déroulement précis de son crime, donné son adresse. Il avait toute sa tête et a fait monter la pression volontairement lors de l’intervention des gendarmes". Même constat pendant sa garde à vue où Ridai Mari raconte sa rencontre avec Vanina avec force et détails. "Ce ne sont pas les propos d’un dément".
Ridai Mari a maintenu ses déclarations jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il faut changer de stratégie afin d’éviter un procès et se faire interner "pour sortir plus vite ou pour s’échapper", explique la magistrate. Il invoque alors "avoir été missionné par Dieu pour tuer le diable" et "simule la folie en multipliant les déclarations délirantes".
Il a compris que son rêve ne se réaliserait pas
Quant aux expertises, selon le ministère public : le premier professionnel intervenu en garde à vue n’avait pas connaissance de tous les faits lorsqu’il a décrété l’abolition. Le second a examiné le criminel seulement vingt minutes. "Il a eu l’honnêteté de dire à la barre que s’il avait eu connaissance de tous les éléments de cette histoire, ses conclusions d’abolition du discernement auraient été différentes", a rappelé Emmanuelle Barre, pour qui la barbarie de l’assassinat n’est en aucun cas la signature d’un malade mental. Pour la parquetière générale, il s'agit plutôt de quelqu’un souffrant d’une psychose paranoïde doublée de troubles de la personnalité, ainsi que l’a diagnostiqué le docteur Coutanceau. "Il a ressenti une blessure d’amour propre lorsqu’il a compris que son rêve avec Vanina ne se réaliserait pas", lance l'accusation.
"Il avait le fantasme de tuer. Il l’a assouvi sans regret et en évoquant Dieu pour qu’on s’intéresse à lui. Toute sa narration est de la provocation et de la perversité. Son inhumanité n’a rien à voir avec de la folie", conclut la représentante de la société qui, à l'issue d'une démonstration d'une logique imparable, a requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie de 20 ans de sûreté et d'une rétention de 7 années avec surveillance électronique à sa sortie éventuelle de prison .
"Je n’ai aucun regret. Que de la nostalgie". C’est par cette déclaration de Ridai Mari juste après les faits que l’avocate générale a commencé ses réquisitions."Qui est cet homme capable d’éviscérer méthodiquement une jeune fille sans défense ? Son meurtre cruel est-il l’œuvre d’un fou?", a posé Emmanuelle Barre qui a évoqué un personnage "qui surjoue la folie.".
La magistrate est revenue sur la chronologie des faits. "C’est lui qui alerte les gendarmes, parlant d’emblée d’un crime passionnel. Puis il a décrit le déroulement précis de son crime, donné son adresse. Il avait toute sa tête et a fait monter la pression volontairement lors de l’intervention des gendarmes". Même constat pendant sa garde à vue où Ridai Mari raconte sa rencontre avec Vanina avec force et détails. "Ce ne sont pas les propos d’un dément".
Ridai Mari a maintenu ses déclarations jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il faut changer de stratégie afin d’éviter un procès et se faire interner "pour sortir plus vite ou pour s’échapper", explique la magistrate. Il invoque alors "avoir été missionné par Dieu pour tuer le diable" et "simule la folie en multipliant les déclarations délirantes".
Il a compris que son rêve ne se réaliserait pas
Quant aux expertises, selon le ministère public : le premier professionnel intervenu en garde à vue n’avait pas connaissance de tous les faits lorsqu’il a décrété l’abolition. Le second a examiné le criminel seulement vingt minutes. "Il a eu l’honnêteté de dire à la barre que s’il avait eu connaissance de tous les éléments de cette histoire, ses conclusions d’abolition du discernement auraient été différentes", a rappelé Emmanuelle Barre, pour qui la barbarie de l’assassinat n’est en aucun cas la signature d’un malade mental. Pour la parquetière générale, il s'agit plutôt de quelqu’un souffrant d’une psychose paranoïde doublée de troubles de la personnalité, ainsi que l’a diagnostiqué le docteur Coutanceau. "Il a ressenti une blessure d’amour propre lorsqu’il a compris que son rêve avec Vanina ne se réaliserait pas", lance l'accusation.
"Il avait le fantasme de tuer. Il l’a assouvi sans regret et en évoquant Dieu pour qu’on s’intéresse à lui. Toute sa narration est de la provocation et de la perversité. Son inhumanité n’a rien à voir avec de la folie", conclut la représentante de la société qui, à l'issue d'une démonstration d'une logique imparable, a requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle, assortie de 20 ans de sûreté et d'une rétention de 7 années avec surveillance électronique à sa sortie éventuelle de prison .