Le « gourou » prend-il peur ? Devant la cour d’Assises pour son deuxième et dernier jour de procès, Philippe Bernard Beldan, le « gourou de l’Étang-Salé » nie la plupart des faits. Non, le « sorcier malgache » n’a pas violé son adepte mineure pendant des années. Pareil pour une autre adepte, mère de famille. « Les rapports étaient consentis », affirme-t-il. Elles prenaient même « du plaisir ». Mais elle maintiennent avoir été sous l’emprise d’un homme qui se disait en contact avec les ancêtres et suivant leurs ordres. La plus âgée avoue avoir accepté les relations afin de protéger ses propres enfants.
Et en garde à vue, Philippe Beldan avait avoué. La manipulation, les viols et les violences. Les sodomies, les coups de bâton, les privations de nourriture… Niveau violences, c’est l’un des adeptes qui servait principalement de « souffre-douleur » et d’ « esclave » de Philippe Beldan, voire même de la « communauté ».
Ce serait une femme, un jour, qui l’aurait initié à tout ça. Il disait ne pas pouvoir travailler car il n’aimait pas transpirer. Aujourd’hui il explique que c’est elle qui lui aurait dit qu’il n’était pas fait pour travailler. « Je travaille avec les ancêtres, c’est comme ça ». D’où les salaires de ses adeptes versés sur son compte…
Sa concubine, Claudie Domitin, accusée également de violences à son égard, est présentée comme une victime, selon son avocat, « la plus ancienne des victimes ». Élevée par un père violent et une mère soumise, elle explique avoir reproduit le schéma. Selon les victimes, elle profitait plutôt de la situation. « Aujourd’hui, je me dis qu’est ce que j’étais conne ».
En début d’après-midi, les réquisitions sont tombées : 15 ans de réclusion criminelle sont requis à l’encontre de Philippe Beldan. L’avocat général a par ailleurs estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour les supposés faits de violence commis par la femme de l’accusé.