

Très remonté face à l'attitude solitaire de Joël Mongin qui avait bloqué la SRPP la veille, Ary Caro s'était juré de remettre sur les rails le syndicat des professionnels de la route comme il y a trois ans.
Mais cette fois-ci, pas question de s'arrêter au microcosme du monde de la route. Le taxiteur raconte : "En 2008, lors des événements ayant suivi l'envolée du prix du carburant, alors qu'on était à deux jours de la fin de la mobilisation, je voyais venir vers nous de plus en plus de particuliers. Malheureusement, il n 'y a pas eu de réelle continuité. Mais cette mobilisation naissante des particuliers m'avait donné une idée" , raconte-t-il toujours aussi motivé.
Son idée tient en quatre lettres : CAER. Le Collectif des acteurs économiques de La Réunion réunirait plus d'une dizaine de secteurs socio-économiques. Ary Caro s'explique : "J'y verrai bien un collège de taxiteurs, de transporteurs, d'infirmiers, de chômeurs, de personnes âgées, de la jeunesse…". Et la liste est non-exhaustive. Bref, tout le monde serait concerné.
En finir avec les problèmes d'ego
Autre souhait du futur président de cette (future ?) association : y appliquer le principe de présidence tournante. Une présidence occupée par les présidents des collèges ainsi constitués serait la bonne formule selon son initiateur. "Je ne suis pas là pour accaparer le pouvoir", affirme-t-il
Ary Caro se donne trois mois pour identifier les futurs interlocuteurs de son association. "Certaines associations existent déjà bien sûr mais il s'agira de bien identifier d'une part leurs revendications, d'autre part les interlocuteurs institutionnels avec lesquels ils doivent traiter". Le travail commence aujourd'hui selon lui.
Sans nommer l'épisode de blocage mené par Joël Mongin, il y a deux semaines, Ary Caro ne mâche pas ses mots. "Il y a l'un qui tire à droite, l'autre à gauche. Un qui passe par les hauts, l'autre par les bas", ironise-t-il, "Il faut en finir".
Une envie de rassembler qu'il attribue d'emblée à sa quotidienneté. "De par mon métier de taxiteur je constate beaucoup de problèmes qui remontent. Je suis d'un naturel communicatif, j'aime parler avec les gens et ceux-là me confient facilement leurs soucis. J'ai envie de faire avancer les choses". Mais promis, ce super collectif ne servira pas que les intérêts économiques. "La vie chère et les injustices sont mes combats".