Armand Hoareau, le syndicaliste connu pour sa légendaire « force tranquille » a bien du mal à cacher sa colère. Contacté aujourd’hui après que Zinfos ait eu écho d’une élection pour le moins mouvementée, il résume : « Je me sens volé« . Il proteste contre la validité des opérations électorales du scrutin du 18 février relatif à l’élection du président du CCEE (Conseil de la Culture, de l’Education, et de l’Environnement de la Réunion).
Deux candidats : Armand Hoareau et Roger Ramchetty, le président sortant. Les élections débutent normalement, en la présence du représentant de l’État, le secrétaire général de la Préfecture, Xavier Brunetière. Au premier tour, il y a 30 votants. Armand Hoareau obtient 15 voix, Roger Ramchetty 13 voix et deux bulletins blancs. La majorité absolue est atteinte.
« On doit vérifier la légalité de cette élection«
Mais surprise, on passe à un deuxième tour. « Je n’ai pas eu le temps de réagir, je suis resté sans voix, et le temps de refaire mes calculs, on passait déjà au 2ème tour. Mickaël Maillot, directeur de la CCEE qui doit veiller au bon déroulement de ces élections a juste affirmé : il n’y a rien concernant la validité des votes blancs en matière électorale dans le règlement intérieur« . Le représentant du Préfet soutient le directeur de la CCEE.
Armand Hoarau rappelle aujourd’hui que selon la législation française et le code électoral et selon les articles 66 et 69 du règlement intérieur du CCEE, les votes blancs et nuls ne sont pas comptabilisés pour le calcul de la majorité absolue des suffrages exprimés. Ce qui aurait donc dû le faire gagner dès le premier tour. Sceptique, Jean-Odel Oumana, membre du CCEE et président de la FCPE, interpelle le Préfet : « J’ai envoyé un courrier au Préfet car je ne peux pas, en tant que citoyen et en tant de représentant de la CCEE, rester sur un tel doute. Peu importe le candidat, on doit vérifier la légalité de cette élection« .
Une interruption de séance
Deuxième tour. Toujours 30 votants. Armand Hoareau obtient 15 voix, Roger Ramchetty 14 et une abstention. Là encore, selon les textes législatifs, Armand Hoarau est élu président à la majorité absolue. Pas pour la CCEE et un troisième tour est organisé. Branle-bas de combat dans la salle, Armand Hoareau se défend mais rien n’y fait.
Une interruption de séance est décidée. « Une interruption de séance comme celle que l’on vient de connaître au beau milieu de l’élection du président, c’est totalement illégal. Pendant près de 20 minutes, les tractations sont allées bon train en dehors de la salle« , dénonce Armand Hoareau qui va finalement perdre de 14 voix à 15 voix pour Roger Ramchetty alors élu, dans le plus grand désordre, président du comité de la culture.
Le candidat malheureux a déposé un recours devant le tribunal administratif.