Putain 20 ans ! C’est un peu le sentiment d’Armand Guezello, qui s’apprête à participer à sa 20ème édition du Grand Raid… du côté des bénévoles. Au départ pourtant, il n’y est pas allé par passion mais plutôt par conscience professionnelle. En 1992, il avait 33 ans à l’époque, il était responsable adjoint au service des sports de la mairie de Saint-Joseph… C’est donc dans le cadre de son travail qu’il découvre le premier Grand Raid. Depuis, il n’en n’a pas loupé un.
Depuis 20 ans, il est chef de poste du site du départ. Chaque année, il prend des congés une semaine avant le début de la compétition pour que tout soit en ordre. « Toute la semaine, je suis sur place et je coordonne une centaine de bénévoles« , explique-t-il. Et il y en a, des tâches à effectuer. « Il faut préparer les petits déjeuners, assurer la sécurité, préparer les barrières, mettre en place les bénévoles sur leurs postes« , détaille Armand Guezello. Cet habitant de Vincendo est tombé sous le charme du Grand Raid : « Je ne suis pas un grand sportif. J’aime la marche pour mon plaisir. Mais c’est un honneur de participer au Grand Raid. Cela m’a permis de rencontrer beaucoup de gens ».
Une grande famille
Il s’est fait de nombreux amis, de Mafate à Saint-Joseph. « Les bénévoles, on est une grande famille« , aime-t-il rappeler. Et il est connu Armand Guezello, dans le petit monde du Grand Raid. « C’est un personnage, Armand ! Il est là chaque année. Malgré son handicap, il n’a qu’une seule main, il s’active énormément. Et il utilise bien ses deux bras ! », s’amuse Eric Domitien, responsable des bénévoles et ami d’Armand.
Armand Guezello a ses petites habitudes. Avant le départ, il retrouve ses amis bénévoles de Saint-Joseph et de Vincendo, une cinquantaine de personnes au total, et tout ce petit monde mange ensemble. Mais aujourd’hui, Armand est quand même un peu inquiet. Comme le lieu du départ de la course a changé, il doit rencontrer cette semaine les riverains habitant à proximité du site pour voir avec eux comment s’organiser pour sécuriser au maximum l’aire de départ. « Avant, c’était dans un stade, c’était plus facile. J’ai un peu d’appréhension, mais je crois que ça va bien se passer« , observe-t-il, optimiste.
En tant que responsable de poste, il participe aux réunions de préparation de l’évènement. « Par rapport aux autres années, il y a beaucoup plus d’inscrits au niveau des concurrents. La course risque d’être plus difficile« , note-t-il. Armand a également noué des liens avec les sportifs qui participent chaque année et qui n’arrivent pas à finir la course. Il les encourage, leur dit qu’ils vont y arriver cette fois-ci. Au sein des bénévoles, chacun a son favori mais le chouchou d’Armand Guezello, c’est Didier Mussard, le Réunionnais.
« Si ça continue comme ça, il faudra faire un tirage au sort, comme pour les sportifs »
Une fois le départ de la course lancé, le boulot des bénévoles sur le poste de départ n’est pas terminé pour autant. Ils nettoient, ramassent les poubelles, récupèrent les marmites, afin de laisser le site propre. « Parfois, à 2h du matin, on est encore là ! », explique Armand Guezello. Il note ce qui a marché et ce qui a moins bien fonctionné. « On essaie de s’améliorer chaque année« , assure-t-il.
Après l’épreuve, le Grand Raid organise un « dîner-dansant spécialement pour les bénévoles« , déclare Eric Domitien, afin de remercier les plus de 1.300 participants qui se sont investis. Car le succès du Grand Raid est aussi celui des bénévoles. D’ailleurs, le responsable des bénévoles confie avoir toujours plus de demandes, d’année en année. A chaque édition, il est obligé de refuser des personnes. « Si ça continue comme ça, il faudra faire un tirage au sort, comme pour les sportifs« , explique-t-il. « Sans nous, les bénévoles, il ne pourrait pas y avoir de Grand Raid« , pense pour sa part Armand Guezello. Le 18 octobre prochain, le Grand Raid fêtera ses 20 ans et Armand aussi. D’ailleurs, il l’assure : « ça va être grandiose ! ».