La plupart des sociétés de ce qui constituait le groupe Apavou ont été liquidées, suite à une décision de la cour d'appel cet après-midi.
Ainsi disparait l'un des plus gros groupes de la Réunion.
Les esprits chagrins, les jaloux, se réjouiront des déboires de celui que la presse spécialisée présentait encore il y a peu comme une des plus grosses fortunes de France. Ce n'est pas notre cas.
Une gestion totalement border line
Par contre, nous persistons à penser que la famille Apavou paye aujourd'hui les erreurs du patriarche, Armand, qui n'a pas compris que les temps avaient changé et que les recettes qui avaient fait sa fortune hier n'avaient plus cours aujourd'hui. A force de trop tirer sur l'élastique, il finit par casser.
Armand Apavou a bâti son empire en étant sans cesse "border line", en s'asseyant allégrement sur les lois. Que ce soit sur le code de l'urbanisme ou sur les lois sociales.
Une de ses anciennes employées me disait récemment que pour Armand Apavou, il y avait à la Réunion deux lois: la loi française et la loi Apavou.
Ses appartements étaient réputés dans toute la Réunion pour être de véritables passoires en temps de pluie? Peu lui importait et il effectuait les travaux au compte-gouttes. Jamais l'expression avoir un oursin dans la poche n'a connu meilleur exemple !
Il ne déposait pas de permis de construire ou débordait allègrement ceux dont il disposait lors de la construction de ses immeubles? Pas grave, il faisait ce qu'il voulait et savait se montrer généreux avec un maire si nécessaire.
Et je ne vous parle pas des conditions de travail de ses employés. Une de ses anciennes commerciales me disait qu'il fallait être obligée pour travailler chez Apavou.
Un chantage permanent. Jusqu'à ce que...
Mais surtout, le patriarche qui, comme on l'a vu, détestait sortir un sou de sa poche, prenait un malin plaisir à ne pas payer ses créanciers. Au premier rang desquels figuraient la Sécurité sociale et le fisc. Et quand l'un d'eux finissait par s'énerver à force de se faire rouler dans la farine et menaçait de le trainer au tribunal, il courait chez le préfet et menaçait de mettre tous employés au chômage si on continuait à lui chercher des noises, lui qui, selon lui, avait tant fait pour la Réunion et y avait créé tant d'emplois.
Et ça marchait. Tous les préfets ont cédé au chantage. C'est ainsi qu'année après année, la dette a grossi au même rythme que la fortune d'Armand Apavou atteignait des sommets stratosphériques.
Une dette qui grossit, qui grossit...
Au point que la dette est devenue monstrueuse, d'un montant de 160 millions d'euros. Tellement monstrueuse qu'un jour, le directeur de la Sécu a dû dire "stop".
Et on en est arrivé à la situation actuelle d'un groupe parfaitement viable, dont les dettes ne représentaient qu'un peu plus du tiers d'un patrimoine estimé à 400 millions d'euros, et qui va être liquidé.
Il aurait suffi qu'Armand Apavou vende de sa propre initiative, il y a quelques années, une partie de son patrimoine et paye ses dettes et il serait encore aujourd'hui l'un des hommes les plus riches de France.
Au lieu de cela, il a cru qu'il était encore intouchable. Il n'a pas vu le monde changer autour de lui et n'a pas compris que les recettes qui avaient fait sa fortune hier étaient aujourd'hui périmées.
Ce n'est pas faute pour certains, y compris parmi ses propres enfants, de lui avoir conseillé de vendre une partie de ses appartements. Il a toujours refusé.
Quand il a accepté de vendre, il était trop tard
Ce n'est qu'une fois la liquidation prononcée en première instance qu'il a réalisé le danger et essayé de vendre à la va-vite, quitte à se faire escroquer, 2.500 logements à une filiale de la Caisse des Dépôts, la CDC Habitat, pour 130 millions d'euros, histoire de solder ses dettes. C'était trop tard et la cour d'appel a tranché dans le vif.
Armand Apavou paye aujourd'hui ses erreurs au prix fort et voit le travail de toute sa vie en grande partie anéanti.
Rassurez-vous, il n'en est pas pour autant ruiné. Une fois les sociétés liquidées et les logements qui composaient leur patrimoine cédées aux plus offrants, il lui restera encore plusieurs dizaines de millions d'euros. De quoi assurer ses vieux jours et l'avenir de ses enfants.
Reste la menace de la justice...
A moins que la justice ne s'en mêle et ne se décide à lui chercher des poux dans la tête.
Qu'elle s'interroge par exemple sur les transferts d'argent entre les sociétés réunionnaises et mauriciennes du groupe. Ou encore sur le fait qu'Alia, une de ses sociétés, ait pu continuer à encaisser des loyers de l'immeuble Futura alors que le véritable propriétaire en était devenue entretemps Fortis, une banque suisse...
Ainsi disparait l'un des plus gros groupes de la Réunion.
Les esprits chagrins, les jaloux, se réjouiront des déboires de celui que la presse spécialisée présentait encore il y a peu comme une des plus grosses fortunes de France. Ce n'est pas notre cas.
Une gestion totalement border line
Par contre, nous persistons à penser que la famille Apavou paye aujourd'hui les erreurs du patriarche, Armand, qui n'a pas compris que les temps avaient changé et que les recettes qui avaient fait sa fortune hier n'avaient plus cours aujourd'hui. A force de trop tirer sur l'élastique, il finit par casser.
Armand Apavou a bâti son empire en étant sans cesse "border line", en s'asseyant allégrement sur les lois. Que ce soit sur le code de l'urbanisme ou sur les lois sociales.
Une de ses anciennes employées me disait récemment que pour Armand Apavou, il y avait à la Réunion deux lois: la loi française et la loi Apavou.
Ses appartements étaient réputés dans toute la Réunion pour être de véritables passoires en temps de pluie? Peu lui importait et il effectuait les travaux au compte-gouttes. Jamais l'expression avoir un oursin dans la poche n'a connu meilleur exemple !
Il ne déposait pas de permis de construire ou débordait allègrement ceux dont il disposait lors de la construction de ses immeubles? Pas grave, il faisait ce qu'il voulait et savait se montrer généreux avec un maire si nécessaire.
Et je ne vous parle pas des conditions de travail de ses employés. Une de ses anciennes commerciales me disait qu'il fallait être obligée pour travailler chez Apavou.
Un chantage permanent. Jusqu'à ce que...
Mais surtout, le patriarche qui, comme on l'a vu, détestait sortir un sou de sa poche, prenait un malin plaisir à ne pas payer ses créanciers. Au premier rang desquels figuraient la Sécurité sociale et le fisc. Et quand l'un d'eux finissait par s'énerver à force de se faire rouler dans la farine et menaçait de le trainer au tribunal, il courait chez le préfet et menaçait de mettre tous employés au chômage si on continuait à lui chercher des noises, lui qui, selon lui, avait tant fait pour la Réunion et y avait créé tant d'emplois.
Et ça marchait. Tous les préfets ont cédé au chantage. C'est ainsi qu'année après année, la dette a grossi au même rythme que la fortune d'Armand Apavou atteignait des sommets stratosphériques.
Une dette qui grossit, qui grossit...
Au point que la dette est devenue monstrueuse, d'un montant de 160 millions d'euros. Tellement monstrueuse qu'un jour, le directeur de la Sécu a dû dire "stop".
Et on en est arrivé à la situation actuelle d'un groupe parfaitement viable, dont les dettes ne représentaient qu'un peu plus du tiers d'un patrimoine estimé à 400 millions d'euros, et qui va être liquidé.
Il aurait suffi qu'Armand Apavou vende de sa propre initiative, il y a quelques années, une partie de son patrimoine et paye ses dettes et il serait encore aujourd'hui l'un des hommes les plus riches de France.
Au lieu de cela, il a cru qu'il était encore intouchable. Il n'a pas vu le monde changer autour de lui et n'a pas compris que les recettes qui avaient fait sa fortune hier étaient aujourd'hui périmées.
Ce n'est pas faute pour certains, y compris parmi ses propres enfants, de lui avoir conseillé de vendre une partie de ses appartements. Il a toujours refusé.
Quand il a accepté de vendre, il était trop tard
Ce n'est qu'une fois la liquidation prononcée en première instance qu'il a réalisé le danger et essayé de vendre à la va-vite, quitte à se faire escroquer, 2.500 logements à une filiale de la Caisse des Dépôts, la CDC Habitat, pour 130 millions d'euros, histoire de solder ses dettes. C'était trop tard et la cour d'appel a tranché dans le vif.
Armand Apavou paye aujourd'hui ses erreurs au prix fort et voit le travail de toute sa vie en grande partie anéanti.
Rassurez-vous, il n'en est pas pour autant ruiné. Une fois les sociétés liquidées et les logements qui composaient leur patrimoine cédées aux plus offrants, il lui restera encore plusieurs dizaines de millions d'euros. De quoi assurer ses vieux jours et l'avenir de ses enfants.
Reste la menace de la justice...
A moins que la justice ne s'en mêle et ne se décide à lui chercher des poux dans la tête.
Qu'elle s'interroge par exemple sur les transferts d'argent entre les sociétés réunionnaises et mauriciennes du groupe. Ou encore sur le fait qu'Alia, une de ses sociétés, ait pu continuer à encaisser des loyers de l'immeuble Futura alors que le véritable propriétaire en était devenue entretemps Fortis, une banque suisse...