Voilà des jours que les ex-salariés de l’Arast espéraient rencontrer Nassimah Dindar, la présidente du Conseil Général. Les éléments apportés suite à la réunion d’hier à la préfecture n’ont pas calmé les esprits et une partie d’entre eux a passé sa troisième nuit au sein du Palais de la Source.
Alors, quand la présidente arrive au Département aux alentours de 11 heures, les ex-salariés lui demandent des comptes, à peine sortie de sa voiture. Nassimah Dindar commence à saluer les uns et les autres sous le hall, au milieu des matelas, et les discussions s’entament à bâtons rompus. Mais au milieu d’une cacophonie, il est décidé que les échanges doivent se poursuivre dans l’hémicycle.
Premiers échanges difficiles lorsque la présidente décide de limiter l’accès uniquement aux aides à domicile… Finalement, celle-ci accepte que l’ensemble des ex-salariés entrent, ainsi que les journalistes.
« Chacun de vous avez reçu une lettre de licenciement. Vous devez recevoir tout ce qui va avec. Nous, élus du Conseil général, nous disons que nous voulons continuer à assurer le soutien auprès des personnes âgées et nous sommes également préoccupés par l’emploi des personnes de l’Arast. J’ai fait un point ce matin avec les élus. Si on vous reprend en totalité, on serait accusés de reprise d’activité, c’est illégal », entame en préambule Nassimah Dindar.
« Le GIP sera habilité à reprendre tous ceux qu’il voudra bien reprendre »
Les échanges sont vifs, chacun campe sur ses positions et les ex-salariés font partager leur détresse à la présidente et aux élus qui sont à ses côtés : Monica Govindin, Bachil Valy ainsi que Daniel Alamélou.
Nassimah Dindar rappelle: « le GIP sera habilité à reprendre tous ceux qu’il voudra bien reprendre. Moi et les élus n’avons pas l’intention de vous mentir… ». Rires et cris se mêlent dans l’assemblée. Valérie Bénard tente de recentrer le débat : « Reste le problème des indemnités légales de licenciement et des congés payés. Qu’en est-il? »
A midi, les discussions continuent… Nassimah Dindar poursuit : « Dans la vie, le temps sait donner les réponses aux vraies vérités. Ne demandez pas en deux mois ce qui prend du temps à être monté juridiquement« .
Un ex-salarié prend la parole et demande des explications sur la découverte de personnes en train d’être formées au GIP. « Si vous le dites, je vais vérifier », a répondu Nassimah Dindar, reçue sous une pluie de huées.
« Il y aura bientôt des drames »
« Hier, on a appris, en présence de M. le Préfet, que pour ceux qui ont signé le CAP, c’est le pôle emploi qui va payer leur indemnisation et ils ne vont rien toucher jusqu’au mois d’avril, vous trouvez ça normal ? », interroge-t-elle avant qu’une ex-salariée se lève et rétorque : « c’est la loi Mme Dindar, c’est pareil pour tout Français, là n’est pas le problème ».
Un autre demande : « Êtes-vous prête à rédiger une lettre aux AGS pour qu’ils nous payent. On a besoin des indemnités qui nous sont dues. Les gens sont à bout, il y aura bientôt des drames. » Les applaudissements envahissent l’hémicycle. « Vous avez entièrement raison, les AGS doivent vous payer », a lancé la présidente, affirmation suivie par les propos de la conseillère générale, Monica Govindin: « On ne peut pas nous, conseillers généraux, nous engager à la place des AGS ».
Quelques minutes plus tard, sous les huées, la présidente et ses élus ont décider de quitter la salle mais les échanges se sont finalement poursuivis jusqu’à 13 heures dans le parking. Nassimah Dindar a assuré qu’une réponse serait donnée à 16 heures concernant notamment une éventuelle aide d’urgence.