

Sous la tente, la chaleur règne et les conditions d'hygiène ne sont pas bonnes après plus de 40 de jours de "camping" sous les fenêtres du Conseil général. Un camping qui s'est transformé en "chemin de croix" pour certains qui ont entamé une grève de la faim.
Paul Junot et Carmen Allié ont entamé leur 22ème jour sans manger et beaucoup sont dubitatifs devant leur détermination, mais surtout leur faculté à tenir sans avoir de problèmes de santé. "Nous recevons la visite du Samu tous les trois jours. Une visite où les médecins prennent notre tension et notre taux de glucose", explique Carmen Allié. Mais surtout les grévistes de la faim ont une "technique" pour ne pas subir les complications médicales graves qui pourraient découler de cette grève de la faim.
Un breuvage "infâme"
"On boit beaucoup d'eau, environ trois litres, à laquelle nous ajoutons trois citrons pressés, du sel et du sucre", explique-t-elle. Un breuvage "infâme", à ingurgiter depuis 20 jours mais nécessaire pour ressourcer le corps en sels minéraux et sucre et ainsi éviter un problème de santé grave.
"Si notre taux de glucose tombe en dessous de 0,5 g/ litre de sang, c'est le coma. Actuellement je suis à 0,8 g, un taux stable depuis quelques jours", souligne Carmen Allié, rappelant au passage que, depuis le 21ème jour de grève de la faim, sa vie est en danger.
En plus de cette mixture, les grévistes avalent un cachet de Supradine pour garder des vitamines. Mais ils le répètent tous en choeur : "Nous ne mangeons aucun aliment solide". Une grève de la faim qui a tout de même des conséquences sur leur état physique et mental, perte de poids (plus de 9 kilos pour Paul Junot), trous de mémoires, malaises…
Jusqu'à quand les grévistes de la faim vont-ils tenir ? C'est la grande question que tout le monde se pose. Leur santé est de plus en plus fragile au même titre que leur moral. Même s'ils se disent soutenus par la population, ils n'attendent qu'une seule chose: que la situation de l'Arast trouve une issue rapide.
NB : Les ex-Arast qui ne sont pas en grève de la faim, et se relaient devant les grilles du Département demandent à la population des dons de première nécessité comme de l'eau, de l'huile, du riz et boîte de conserve pour pouvoir continuer à tenir.