A mi chemin entre le super motard et le roadster encanaillé, la Dorsoduro affiche une identité propre. La prise en main est facile tant la machine est légère et bien équilibrée. L’angle de braquage permet de circuler facilement en ville à condition de régler la gestion de l’injection électronique (au guidon) car en mode S (comprenez Sport) la Dorsoduro accepte très mal les bas régimes.
Ce n’est pas en ville et encore moins sur les grandes routes où vous en prendrez plein les naseaux que la bête vous comblera. Non, c’est sur les petites routes ou en montagne que la Dorsoduro s’exprimera pleinement. Doté d’un moteur rageur, la puissance arrive brutalement dés le décollage de la zone de ralenti. Et vous envoyez ainsi les 6 rapports avec un entrain que le bruit rauque de l’échappement vous confirme à chaque instant.
La boite de vitesse s’avère certes un peu rugueuse avec quelques faux points morts pour peu que procédures de changement de rapports soient trop timides. Mais la motricité de cette machine est fabuleuse et les sorties de virages sur le 3ème rapport vous catapultera vers le virage suivant à une vitesse qui vous obligera bien souvent à rendre la main à moins d’être très motivé ou très bon (ou les deux peut être…).
L’équipement est correcte avec clignotants et timer, témoin de réserve, compteur analogique, voyant de béquille latérale, bref un ensemble bien conçu et plutôt de bonne qualité. Les plastiques sont nombreux, de coloris et d’aspects variés avec des assemblages soignés, à voir si ceux ci dureront dans le temps. Les rétroviseurs, en plus d’être beaux, sont fonctionnels ce qui est quand même bien pratique!
Fourche inversée, disques flottants, étriers à fixation radiale, amortisseur arrière réglable dans tous les sens, bref la tenue de route est idéale et le côté supermotard transparait vite dans le positionnement sur l’angle. Par contre la selle est en chêne massif et le confort reste relatif. Nous sommes là sur une machine joueuse, certes, mais à déconseiller pour de grands trajets quotidiens.
La particularité de cette machine reste sa tonicité et sa facilité à distiller des sensations sans avoir besoin d’atteindre des vitesses supersoniques. Vive et ludique, pratique et accrocheuse, la Dorsoduro est une machine presque parfaite pour celui qui aime les motos joueuses, pour les autres, ceux qui préférent le confort et les moteurs linéaires… Autant aller voir ailleurs…
Aprilia Dorsoduro, bicylindre en V longitudinal, 750cm3, 92cv à 8 750 euros, système intégré de gestion moteur, 6 rapports, fourche inversée, disques flottants, étriers radiaux, amortisseur arrière hydraulique réglable en détente de précharge. Tarif: 11 900 euros.