Des enfants et une ex-épouse qui habitent désormais en Martinique et Philippe Apruzzesse ne sait plus à quel saint se vouer. Après trois ans de séparation avec ses trois enfants, confirmée par une décision de divorce en 2010, l’homme ne se laisse pourtant pas abattre. Au lieu de se laisser emporter par deux dépressions successives, dont l’une le contraindra au repos forcé en clinique pendant près de quatre mois, c’est auprès de l’association "Paire 2 coeurs" qu’il jette désormais, et depuis un mois, toutes ses forces.
Tout commence en 2008 lorsque la petite famille, également accompagnée par les beaux-parents de son ex-épouse, va s’installer en République dominicaine, laissant la Réunion derrière elle.
La complicité dans le couple s’effiloche après quelques signes annonciateurs avant même le départ. La rupture est consommée. Femme et enfants déménagent vers la Martinique toute proche. Philippe Apruzzesse, lui, est contraint de regagner la Réunion, avec perte et fracas et un nouveau job à trouver.
Des décisions non respectées
S’en suivront des années de tentatives pour approcher, simplement approcher ses enfants. "J’ai pu les voir pour la dernière fois au Noël 2008. C’était surréaliste, on était encadré par une médiatrice sociale. J’ai pu les voir une heure cette fois-là. En tout, j’ai vu mes enfants cinq heures à tout casser alors que je m’étais calé une vingtaine de jours de voyage sur place en Martinique, exprès pour eux", raconte-t-il aigri.
Alors que les conditions de la décision de divorce ordonne à la mère de participer pour moitié au déplacement de son ex-conjoint, les choses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît, dans les faits.
"J’avais prévu un voyage vers la Martinique ce 17 août mais elle n’a pas respecté cet accord en ne participant pas financièrement de son côté. Aux dernières nouvelles, elle ne souhaitait que prendre en charge la moitié de mon billet pour le trajet Paris-Martinique uniquement".
Tout aussi grave, reste le manque de communication directe avec ses enfants. "Actuellement, je n’ai plus de contact avec les enfants. Pourtant je ne leur ai rien fait, mais je ne leur en veux pas car ils n’y sont pour rien. Même si j’ai les numéros des enfants, ça n’aboutit pas, je sens qu’il y a quelqu’un qui leur dit ce qu’il faut qu’ils disent ou qu’ils ne décrochent pas. (…) Je me souviens lors de mes visites qu’ils commençaient à rire avec moi et à se détendre puis comme si on leur avait donné des consignes, ils restaient figés brusquement, comme étonnés de se sentir finalement bien avec moi". Entre ses mains, Philippe Apruzzesse lit un extrait d’un courrier électronique dont l’auteur officiel serait son plus grand fils même si le père a des doutes. Un courrier difficile à encaisser pour un père où son enfant lui demande de ne pas venir "car ma présence serait inutile et qu’il ne souhaite pas me voir". "Ce ne sont pas les mots d’un enfant de 12 ans", juge Philippe Apruzzesse.
Aux côtés de l’association "Paire 2 coeurs"
Le père est tout aussi sévère vis-à-vis de l’avocate sensée le défendre lors de la prononciation du divorce. "Tous les mois je lui donnais tant…", pour un résultat qu’il estime très décevant. Même s’il ne peut s’immiscer dans le choix de son ex-compagne de choisir un territoire si éloigné, "surtout qu’elle n’avait aucune attache familiale là-bas", il reconnaît que tout a été fait pour l’écarter de la présence de ses trois enfants. Mais "si la maman a fait en sorte de m’éloigner le plus possible, il n’en reste pas moins que les droits du père doivent être appliqués".
"Les décisions sont là. Il ne manque plus qu’à les faire appliquer", exhorte-t-il. "On laisse un peu faire parce que c’est la maman", avoue-t-il sévèrement. Son combat se conjugue désormais au présent, aux côtés de l'[association ]urlblank:http://www.facebook.com/DEFENSE.PERES.PAIRE.2.COEURS ["Paire 2 coeurs]urlblank:http://www.facebook.com/DEFENSE.PERES.PAIRE.2.COEURS " et de son président Bernard Barsamian. "J’ai procédé à une requête auprès du juge des affaires familiales pour que je puisse les voir en métropole la prochaine fois". Une manière de couper la poire en deux, en attendant mieux.
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Retrouvez l’ouvrage "Pour l’amour de mes filles"(réédition) de Bernard Barsamian aux éditions Azalées.