Une vingtaine de jeunes du Port, du Chaudron, de Saint-Louis et de Saint-André ont tenu une conférence de presse ce matin à Saint-André. A la suite des violences urbaines qui ont touché la Réunion, plusieurs d’entre-eux se sont réunis afin de créer un mouvement dont la démarche est « non-violente« . Ces jeunes souhaitent interpeller les pouvoirs publics dès la semaine prochaine. « Notre mouvement est structuré« , préviennent-ils.
Leur plateforme s’appelle l’Union de la jeunesse résistante réunionnaise et a été créée par Frédéric Maillot (porte-parole du mouvement RSKP et qui vit au Chaudron, à Saint-Denis), Fabrice Morby (du Port) ou encore Frédéric Selly (issu du quartier de La Palissade à Saint-Louis).
« C’est pas de la violence ça ? »
Leur constat est simple : « La jeunesse va mal » et les derniers événements au Port, à Saint-Louis ou dans une moindre mesure, au Chaudron, « sont des actes de violences symboliques d’une jeunesse oppressée depuis des années« .
« La violence engendre la violence. Quand on voit que certains de nos frères se battent pour avoir un contrat et que la réponse qu’on leur donne, c’est plusieurs mois de prison… C’est pas de la violence, ça ?« , se demande Fabrice Morby, qui aurait souhaité que la justice ait moins la main lourde contre les émeutiers interpellés. « On subit de plein fouet la crise mais on cherche des solutions« , tempère-t-il.
A la rencontre du Préfet, de la Région et du Département la semaine prochaine
« On est pas que des violents et des illétrés, renchérit Didier Vaïtilingom, l’un des porte-paroles du mouvement. On a des projets et des exigences. On ne veut plus du clientélisme des maires. Aujourd’hui, quand il y a des émeutes, le maire obtient des contrats aidés. Mais finalement, la jeunesse réunionnaise n’obtient rien du tout. », constate-t-il.
« Dans l’urgence, on veut des contrats aidés, même si ce n’est pas la solution miracle« , explique Didier Vaïtilingom, l’un des portes-paroles du mouvement. La semaine prochaine, ce mouvement de jeunes compte rencontrer le préfet, le président de Région ou encore la présidente du Conseil Général.
Une SIAE pour « en finir avec le clientélisme »
Quelles sont leurs exigences ? Ils souhaitent monter une Structure d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE), issue de l’économie sociale et solidaire. Et réclament donc des contrats aidés. « Avec cette structure, le clientélisme, c’est terminé. C’est nous qui prendrons notre destin en main et qui pourrons gérer et distribuer les contrats aidés aux jeunes« , souligne Didier.
Reste à savoir si ces jeunes seront reçus et si un dialogue se mettra en marche… »On veut que ça bouge car derrière nous il y a du monde qui souffre« , affirme Fabrice Morby. Et s’ils ne sont pas reçus ? « On trouvera d’autres stratégies« , conclut-il.