« Panem e circences » nous rappelaient les anciens latins.
Un travailleur dans une entreprise (même « pour briller » devant ses camarades) sur son budget ne s’achètera pas une limousine, pour ne pas endetter sa famille et ses enfants jusqu’à la fin de sa vie, car il est responsable et qu’il aime sa famille.
La route des Tamarins était au départ budgétisé à 600 d’euros avec les fonds européens. Elle était plus que nécessaire, c’était jusqu’alors un acte de bonne gestion publique et nous avons été les premiers à encourager publiquement ce choix…
Hélas, hélas, hélas, la folie des grandeurs du Président Vergès fut qu’un dépassement de 650 millions, avec les sociétés qui font les factures en Métropole, fut budgétisé sur les fonds propres de la Région Réunion.
Rien n’était trop grand pour que cette route soit glorifiée, les plus beaux matériaux dont on n’est même pas sûr de leur fiabilité à l’usage du temps en pays tropical. Bientôt, nous découvrirons le goulet d’étranglement de la « route en Corniche ».
Après cet endettement supplémentaire, qui n’était pas utile, qui va maintenant payer, non seulement le surcoût, mais l’entretien de la limousine ? C’est nous, les contribuables de La Réunion, ce seront nos enfants qui le feront.
Avec 650 millions d’euros, ce sont près de 30.000 emplois réunionnais durables qui auraient pu être créés, dans l’éco tourisme, la culture, pour les entreprises, les artisans, les PME, qui créent de la richesse, celle du développement durable, le vrai.
Cette mandature régionale a été la plus calamiteuse de l’histoire réunionnaise de la Région Réunion. Certains proches du Président Vergès me vantaient « son intelligence » et j’ai été, comme tous ceux qui veulent y croire, totalement dépossédé d’un espoir qui, au final, était bien chimérique.
Oui, le travail des ouvriers du chantier sur cette route a été, semble-t-il, remarquable. Mais, cette route plus que nécessaire aurait pu être modeste tout en étant totalement opérationnelle (ce sont des ingénieurs qui, sous le sceau du secret, m’ont confié leur désarroi).
Si nous avions évité le clinquant, nous aurions eu une économie plus saine, des dizaines de milliers d’emplois, plus d’harmonie sociale à La Réunion, plus de dignité, et aurions roulé sur une bonne route… celle de l’ouest, celle du développement pour tous.
Nous avons désormais pour notre avenir, après le plaisir de rouler sur une route ultra luxueuse avant de subir les bouchons de la Corniche, des frais d’entretien qui plomberont à nouveau notre développement (le vrai, celui de l’économie sociale) que, de toute évidence, certains ne veulent pas.
Pourquoi les élus de la Région et d’ailleurs n’ont-ils pas dénoncé cette nouvelle gabegie ?… Un jour le peuple se réveillera, espérons-le pour notre Réunion que tous… nous aimons.
Christian Vittori
Editeur
