2022 sonne ainsi le retour des Megaptera novaeangliae au large de nos côtes. Les baleines à bosse font partie des espèces qui effectuent de grandes migrations dont le but et les routes empruntées demeurent encore un mystère.
Le programme MIROMEN (MIgration ROutes of MEgaptera Novaeangliae), porté par l’association GLOBICE, a permis en 2013 de mettre en lumière un très haut niveau de connexion entre La Réunion et Madagascar mais aussi la relation entre l’archipel mauricien de Saint Brandon et notre île.
Restaient encore des questions sans réponse que MIROMEN II devait élucider mais la faible présence des baleines en 2019 puis la crise Covid les en a empêché. La campagne devrait donc reprendre cette année avec le retour des baleines à bosse. Une baleine ayant pu être balisée il y a 5 ans, 14 doivent encore l’être sur leur trajet retour entre l’océan Indien et l’Antarctique où se trouvent les sites de nourrissage.
Pour lancer la campagne, Globice attend l’arrivée d’une biologiste américaine spécialisée dans la pose des balises satellites Argos sur les baleines à bosse de la National Oceanic and Atmospheric administration (NOAA). L’opération est en effet technique tout autant qu’elle est délicate. « Le système d’attache pénètre dans le lard épais d’une quarantaine de centimètres de l’animal juste en-dessous de la nageoire dorsale là où il n’y a ni nerf ni muscle », rassure Julie Martin, responsable de la coordination et de l’administration de Globice. Le signal émet dès lors que la baleine est en surface puis le système d’attache et « rejeté » au bout de quelques semaines ou mois. Des prélèvements génétiques sont également réalisés.
Pour mener à bien la campagne, les équipes scientifiques de Globice sont accompagnées en mer par la Brigade Nature de l’océan Indien (BNOI) et dispose d’une dérogation du Ministère de la transition écologique, les baleines à bosse étant des espèces protégées. Le tout est financé par l’Europe, la Région Réunion et la DEAL dans le cadre du FEDER. « Tout est fait pour causer le moins de stress possible aux animaux », insiste Julie Martin qui rappelle que l’ensemble des programmes de recherche déployés par l’ONG ont pour but de préserver les cétacés dont la majestueuse baleine à bosse également appelée « baleine acrobate ».