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Appel pour une gestion collective et adaptée aux réalités de terrain de la crise sanitaire

  Cela fait maintenant presque un an jour pour jour qu’Emmanuel Macron déclarait la France « en guerre, en guerre sanitaire » et s’engageait à ce que « Le pays accompagnera dans cette période les régions les plus touchées aujourd’hui comme celles qui le seront demain ». Aujourd’hui, le bassin Océan Indien est touché et […]

Ecrit par David Belda, Secrétaire Général Départementale FO Santé – le mercredi 03 mars 2021 à 14H52

 
Cela fait maintenant presque un an jour pour jour qu’Emmanuel Macron déclarait la France « en guerre, en guerre sanitaire » et s’engageait à ce que « Le pays accompagnera dans cette période les régions les plus touchées aujourd’hui comme celles qui le seront demain ». Aujourd’hui, le bassin Océan Indien est touché et on nous propose un pansement onéreux à mettre sur notre jambe de bois ! David Belda, Secrétaire Général Départementale FO Santé s’interroge !

En ces temps complexes de crise sanitaire internationale, les évacuations sanitaires en partance de l’île de La Réunion posent question. Ce soir, mercredi 3 mars 2021, un premier avion va quitter la piste de l’aéroport Roland Garros emmenant quatre patients en cours de réanimation se faire soigner en métropole. La logistique de ce transport qui se répétera quotidiennement à partir d’aujourd’hui est incroyablement complexe. De nombreux aspects primordiaux sont à anticiper pour le matériel :  la pressurisation des bouteilles à oxygène à prendre en quantité largement supérieure qu’à l’accoutumée, la tension électrique des machines de réanimation qui pourrait faire sauter le système électrique de l’avion, le process de cloisonnement des patients infectés…

A cela, il faut ajouter les besoins humains d’un tel vol : il faut en moyenne un médecin et un infirmier par patient dans un vol d’évacuation sanitaire. Si on ose un calcul rapide, cela signifie que pour le transfert de 4 patients vers la métropole. Il faudra donc à minima 4 médecins et 4 infirmiers dépêchés spécifiquement pendant plus de 22 heures, et cela en imaginant que le vol du retour sera assez calme pour qu’ils se reposent et puissent reprendre du service dans la foulée. Car les équipes médicales et para-médicales sont épuisées. Cela fait un an qu’elles se battent au quotidien contre ce virus à La Réunion. Bien entendu, il s’agit de sauver des vies et on ne compte pas lorsqu’il s’agit de sauver une vie ! Mais la logique de cette politique de santé publique semble biaisée ici.
 
Faisons un bref retour en arrière
– 16 mars 2020 : allocution président de la République, Emmanuel Macron où il déclare que « Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire » et qu’il a « décidé pour cela qu’un hôpital de campagne du service de santé des armées serait déployé dans les jours à venir en Alsace. Les armées apporteront aussi leur concours pour déplacer les malades des régions les plus affectées et ainsi réduire la congestion des hôpitaux de certains territoires. » 
– 18 mars 2020 : les équipes de la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (Dapsa), aidées des personnels de l’établissement central des matériels du Service de santé des armées (SSA) et du régiment médical de la Valbonne, ont effectué l’ensemble des tests grandeur nature de la structure spécialement conçue pour le Covid-19 : montage intégral d’une « travée » (ligne de tentes), mise en place d’un « lit témoin », simulation de l’électrification de l’ensemble, installation des climatisations. »
– 23 mars 2020 : l’hôpital de campagne et ses 30 lits de réanimation est opérationnel sous tentes, positionné sur le parking attenant au site principal du groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace.
– 7 avril 2020 : le ministère des Armées communique que cet hôpital de campagne a accueilli 38 patients.

Cet établissement a été installé en 7 jours dans un département de moins de 800.000 habitants. La région Alsace compte aujourd’hui 1,8 million d’habitants. L’île de La Réunion est habitée par 858.450 personnes. Avec les Comores et Mayottes qui rencontrent eux aussi une crise sanitaire sans précédent, le bassin de l’Océan Indien concerne près de 2 millions de citoyennes et de citoyens. 

Nous avons un CHU sur lequel un hôpital de campagne pourrait être adossé, tout comme ce fut le cas en Alsace il y a un an. Alors oui, les établissements de santé basés à La Réunion appartiennent à La France et c’est pourquoi nous demandons à cette même France de nous traiter comme les Alsaciens, comme tous les autres français. 

C’est une question de santé publique !

 

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