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Appel au calme : Interventions de Lalande, Dindar, Robert, Annette et Picardo

Michel Lalande, préfet de La Réunion, Didier Robert, président du conseil régional de La Réunion, Nassimah Dindar, présidente du conseil général de La Réunion, Gilbert Annette, maire de la ville de Saint-Denis et Bernard Picardo, président de la chambre de métiers ont tenu un point presse en cette fin de journée...

Ecrit par . – le jeudi 23 février 2012 à 19H02

Michel Lalande, Préfet de la Réunion :

« Plusieurs villes de La Réunion connaissent depuis ces dernières 48 heures des troubles graves à l’ordre public. Depuis mardi soir, des groupes de casseurs s’en sont pris violemment à des commerces, à des entreprises, à des bâtiments publics et à des biens appartenant à des particuliers. Ces exactions sont totalement inacceptables et doivent être condamnées avec la plus grande sévérité.

Les forces de l’ordre, renforcées, sont mobilisées pour faire face à ces exactions. Je tiens dans ce contexte difficile à saluer leur professionnalisme et leur sang-froid.

Jusqu’ici aucun drame humain n’est à déplorer mais dans ces moments de confusion et de grande violence, tout peut basculer.

C’est un appel au calme que je tiens à lancer solennellement à chacun des Réunionnaises et des Réunionnais. Je demande à la population, à tous les adultes, à tous les parents de rester à l’écart des lieux de ces exactions. Je demande aux parents de faire preuve de responsabilité. Un enfant n’a rien à faire au milieu des émeutes à minuit.

Je remercie les maires de leur engagement aux côtés de l’Etat pour que cesse cette situation inacceptable. Je remercie les responsables économiques et les responsables associatifs qui oeuvrent pour le retour à la paix publique.

Je ne fais aucun amalgame entre ces violences urbaines qui ternissent l’image de La Réunion au plan national et les revendications sociales qui s’expriment par ailleurs. Je sais en effet la fierté des Réunionnais pour leur île.

L’Etat est ouvert à rechercher avec les acteurs légitimes de la vie politique, économique et sociale de La Réunion, des réponses concrètes aux revendications exprimées à propos de la vie chère. Ces réponses auxquelles nous travaillons sans relâche ne peuvent être trouvées que dans le dialogue, le respect de chacun et des institutions. »

Didier Robert, Président de la Région Réunion

« Je lance un appel au calme, à la raison, à la responsabilité. La violence n’a jamais permis d’apporter des solutions aux difficultés. La situation est difficile pour beaucoup de Réunionnais, c’est une réalité et l’un des raisons pour laquelle nous essayons de mieux accompagner les familles depuis 2010.

Sur la question des hydrocarbures, j’ai pris l’initiative d’une baisse du prix de la bouteille de gaz, à partir du 1er mars, à hauteur de 15 euros pour tous les Réunionnais. Cela concourt à soutenir les Réunionnais et les accompagner sur la question du pouvoir d’achat.

Sur la question du carburant pour tous, je le répète, concernant la revendication portée par les transporteurs, il n’est pas question de toucher au fonds d’investissement routier. Une première avancée a été formulée pour le gasoil professionnel, dès demain en réunion, je ferai deux autres propositions.

A- D’élargir cette baisse à l’ensemble des Réunionnais avec la mobilisation des recettes de l’octroi de mer régional et communal pour permettre une baisse de 5 centimes à la pompe dès le 1er Mars. A ce titre mardi 28 février, je proposerai à la Commission permanente d’adopter cette mesure pour une baisse effective dès le 1er mars. Je demande solennellement aux 24 communes bénéficiaires de l’octroi de mer de participer à cet effort de solidarité collective et permettre ainsi une application jusqu’au 31 décembre.

Il est bien entendu que l’enveloppe consacrée au FIRT ne sera pas affectée car il s’agit de 125 millions d’euros dévolus aux chantiers routiers sur toute l’île.

Par ailleurs, j’appelle à la mobilisation des autres partenaires. Cette proposition devant impérativement être assortie d’une participation forte des importateurs et de la SRPP.

B-     de créer avec l’Etat et les collectivités locales une unité de stockage en concurrence à la SRPP. La question du monopole se pose dans se secteur, comme elle s’est posée par le passé, dans l’aérien par exemple. Je suis ainsi prêt à affecter une part des investissements publics à ce projet.

Enfin, il faut une table ronde avec l’ensemble des importateurs et distributeurs du secteur de l’alimentaire. »

Nassimah Dindar, présidente du Conseil Général :

« J’appelle au calme, il faut continuer à dialoguer. Au delà de l’engagement que nous avons pris, aux côtés de la Région, pour la baisse du prix de la bouteille de gaz, nous souhaitons continuer nos efforts dans les domaines qui sont les nôtres.

Nous consacrons 70% du budget à l’aide sociale, pourtant, l’urgence sociale est généralisée aujourd’hui. Nous allons formuler des propositions dès la semaine prochaine pour la mise en place, par exemple, d’un fonds de concours exceptionnel pour la baisse des produits de première nécessité, labellisés produits péi.

Je le répète, on ne peut ajouter à l’urgence sociale, l’insécurité sociale. Et l’on ne voudrait pas surtout qu’elle gagne du terrain.

Logement, eau, électricité, téléphonie… Nous sommes pour une généralisation des tarifs sociaux pour les publics les plus précaires. Des réunions doivent être mises en oeuvre pour cela.

On ne change pas du jour au lendemain des mécanismes mis en place depuis des décennies. Le dialogue doit se faire dans la durée pour trouver, en toute responsabilité, des solutions pérennes. »

Gilbert Annette, maire de Saint-Denis

« J’appelle au calme. A tous ceux qui se livrent à des scènes de violence doivent savoir qu’ils tournent le dos à des solutions pour la Réunion. L’aggravation de la situation sociale est responsable de ce qu’il se passe aujourd’hui.

Je lance un appel au gouvernement pour qu’il prenne la mesure de la gravité de la situation, incomparable aux régions métropolitaines. Il faut un plan d’urgence exceptionnelle notamment pour le prix des denrées indispensables.

Pour les jeunes, il faut des mesures urgentes car on ne peut pas se développer économiquement avec un tel taux de chômage chez les jeunes (…). »

Bernard Picardo, président de la Chambre des Métiers :

« Nos entreprises ont été victimes de ces violences. Sur le terrain, c’est choquant. Un chef d’entreprise qui a investi, créé de l’emploi, perd en une nuit tout ce qu’il possède. C’est dur. Nos entreprises ont peur pour ce soir, l’inquiétude est palpable »

 

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