Phénomène de mode, produit miracle ? La spiruline sort du bois pour conquérir le marché réunionnais. Un importateur fait déjà venir 45.000 pots de cette algue chaque année à la Réunion, mais Antoine Franco, plus connu pour son combat contre les tarifs aériens, est déjà en mesure de produire de la spiruline made in Réunion.
« Seuls 3% des Réunionnais connaissent la spiruline, parmi eux, seul 1% en consomme », explique-t-il. Voici résumé l’immense défi que constitue la commercialisation à grande échelle de la spiruline dans notre département.
Micro-algue comestible aux multiples propriétés bénéfiques (dit-on) pour l’organisme, la spiruline n’en est pour autant que marginale dans les usages. La faute, selon Antoine Franco, à des laboratoires pharmaceutiques privés de tout espoir de dividendes face à une algue non protégée.
De nombreuses tentatives ont été relatées ci et là depuis quelques mois à la Réunion, toutes ont buté sur l’obstacle financier. « Nous avions déjà le matériel nécessaire à son exploitation immédiate », raconte Antoine Franco, gérant de la société « Innov Agri Bourbon ». Au Maïdo, sa société familiale donnait jusque-là dans la culture de la pleurote et de tomates sous serres anti-cycloniques. Fin octobre 2012, la société agricole change de cap et se lance dans la spiruline.
« Les premiers ensemencements sont intervenus à la mi-décembre pour une première récolte d’algues en janvier », assure-t-il. Trois semaines sont nécessaires entre la phase zéro et le séchage des algues, avant l’empaquetage sous sachet.
La SAS Innov Agri Bourbon veut occuper le créneau de la qualité. Antoine Franco explique la démarche de sa jeune entreprise face à la concurrence. « La spiruline est déjà présente en parapharmacie, qu’elle soit sous forme de pots ou en gelule. Mais cette spiruline vient de Chine, d’Inde, de Madagascar. Concernant la teneur en éléments bénéfiques pour l’organisme, les gens ne peuvent que s’en remettre aux vendeurs. La SAS Innov Agri propose pour sa part de la spiruline sèche. Elle sera beaucoup plus active », mentionne Antoine Franco.
Agrandissement en vue pour les bassins de culture
Cette garantie de fraîcheur est couplée, selon son initiateur, à un protocole scrupuleux qui, de la récolte au séchage, laisse peu de place aux couacs sanitaires. Le tout sous l’oeil d’un laboratoire certifié qu’utilise également l’ARDA, organisme qui soutien les initiatives en matière d’aquaculture à la Réunion.
La société familiale a de l’appétit. « Nous produirons 5% de la production française d’ici juin », assure son gérant. Si la spiruline doit se faire connaître, et c’est tout l’objet de cette campagne médiatique, Innov Agri Bourbon cale son sachet de 50g à 14 euros. Le « coût de la qualité », dixit Antoine Franco. Le prix d’une meilleure santé aussi ? « Elle n’est pas curative mais elle apporte tellement à l’organisme que celui-ci est mieux conditionné pour se défendre », argue le producteur VRP.
L’aventure n’en est qu’à ses prémices. Avec 400 m2 de bassins de culture au Maïdo, la société attend de s’agrandir dans les prochains mois, plus au Sud. A côté de la spiruline séchée, la SAS espère également se perfectionner dans la production d’algues fraîches qui ont la particularité de garder encore plus leurs propriétés. Plus délicate, cette production nécessite un strict respect de la chaîne du froid. « Nous avons d’autres projets mais je ne préfère pas en dire plus », conclut malicieusement Antoine Franco.
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Pour aller à la rencontre de ce produit, Innov Agri Bourbon tient régulièrement un stand sur les marchés. Voir leur [site]urlblank:http://www.spirulinebourbon.re/ .