Samedi dernier, le leader du mouvement politique Nasyon Rénioné a cru revivre son interpellation musclée de décembre 2014.
Vers 21h30, un cordon impressionnant de gendarmes avec gilets pare-balles encercle la zone de la rivière Saint-Etienne à hauteur du Ouaki. D’autres gendarmes se postent plus bas à hauteur du jardin Exotica. Le secteur est bouclé.
« Des hommes étaient postés en haut avec des jumelles pour avoir une vue sur le lit de la rivière. D’autres éclairaient mon terrain », raconte Aniel Boyer.
En contre-bas justement, des forces de l’ordre tentent une percée plus que délicate dans l’eau de la rivière. Accompagnant les forces de l’ordre, un camion dépanneur est mobilisé. Mais dans quel but ? Une équipe cynophile lance quant à elle ses chiens. « C’était impressionnant !« , concède Aniel Boyer qui se remet déjà difficilement de son interpellation du 17 décembre dernier.
Personnage public, Aniel Boyer est également chef d’une entreprise de concassage implantée au Ouaki. C’est là que ses proches et lui avaient été interpellés et menottés dans le cadre d’une enquête pour travail dissimulé. Un procédé d’interpellation et une accusation que le leader indépendantiste de Nasyon Rénioné conteste par ailleurs. « Ma femme est depuis suivie sur le plan psychologique », détaille-t-il par ailleurs, accusant ce « coup de pression » des autorités.
Mais samedi soir dernier, que s’est-il passé ? « Je suis sous contrôle judiciaire, peut-être qu’ils sont venus vérifier autre chose ? Chercher des plants de zamal ? Un trafic de voitures ? ». L’intéressé a assisté à ce déploiement de force en spectateur interloqué. Les berges empruntées par les forces de l’ordre font partie de sa concession.
Contactée, la compagnie de gendarmerie de Saint-Pierre lève l’ambiguïté immédiatement. « Il n’y a pas eu d’intervention concernant M. Aniel Boyer », même si cette proximité a tout de suite interpellé des habitants du secteur.
La gendarmerie a tout simplement essuyé le refus d’obtempérer d’un deux-roues. L’homme qui s’est soustrait au contrôle a pris le maquis en direction du lit de la rivière.
Le pistage des chiens n’y a rien fait, après avoir laissé en plan son moyen de locomotion, l’homme s’est évaporé dans la nuit. Il est toujours recherché à ce jour.