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« Allez fé b… à ou, madame la présidente! »

Correctionnelle Sud – Mardi 29/09/2015 :

Ecrit par Jules Bénard – le mercredi 30 septembre 2015 à 05H35

Nous avons pu admirer le flegme, l’impassibilité, la parfaite maîtrise de soi de la présidente Tomasini ce matin. Le flot d’insultes, d’injures, déversé sur elle-même, sur la substitut Fabienne Coupry, sur la greffière Karine Govin, a laissé comme deux ronds-de-flan le public, le barreau et les gendarmes escortant le prévenu, violent, agité, ordurier.

En vertu de son pouvoir de police de l’audience, la présidente aurait été en droit de lui coller quelques mois supplémentaires pour outrages à magistrat.

Nous avons demandé à un jeune gendarme se tenant à notre hauteur s’il n’était pas possible de délivrer quelques bons coups de matraque. Sourire navré : « On n’a pas le droit « .

Le souk chez « Emmaüs »

Dhinourani Aboudou, né en 1994 à Mamoutzou (Mayotte) est un vieux cheval de retour malgré ses 21 ans : pas moins de 16 condamnations à son CV. Vols divers et nombreux, aggravés ou pas, usage et cession de stupéfiants, violences, en réunion ou pas, dégradations, port d’armes prohibées, rébellion, menaces de mort… Grand, costaud, bien mis, il se fiche apparemment du tiers comme du quart.

Très agité sur son banc, il refuse de se tenir tranquille malgré les ordres des gendarmes. Il a tout d’un drogué en manque ou d’un personnage sous effet. Ce qui, lorsqu’on connaît l’état de passoire de la Maison d’arrêt de Cayenne, rend la chose très possible.

Aboudou comparaissait ce matin pour avoir tenté, le 9 avril dernier à Saint-Joseph, semé un souk pas possible à la Maison d’Emmaüs, organisme humanitaire bien connu. En complet état d’ébriété, il tente d’arracher une barquette des mains d’un responsable, brise un pot de fleurs, lance des coups de poing à tous ceux qui tentent de le calmer, plus des insultes et menaces de mort, ce qui semble être sa façon favorite de communiquer. S’enfuyant peu avant l’arrivée des gendarmes, il est vite rattrapé et regagne Cayenne d’où il sortait à peine.

 » Mi paye pas. Mi sa fé appel « 

Refusant d’être jugé sous le prétexte qu’il n’a pas d’avocat (il a eu 4 mois pour faire appel à l’un d’eux), il assistera de son banc à son jugement. De son banc d’où il lance à la Cour, au Parquet, au Greffe, les insultes évoquées ci-dessus. Tour à tour ricanant, insultant, narquois, il reste néanmoins très attentif à ce qui se dit comme en témoignent certaines de ses réflexions.

Ainsi lorsque la substitut parle des réparations obligatoires des dégâts :« Mi en fout. Allez bourre out’ momon ! Mi paye pas toute ça ! »

La substitut Coupry a durement insisté sur le côté agressif, violent de ce multirécidiviste qui a déjà subi plusieurs années de prison malgré son jeune âge, et réclamé à son intention un supplément de 4 mois ferme, plus 200 euros de dommages-intérêts. Suivie en tout point par la juge Tomasini.

Dernière saillie du prévenu, repartant menotté :« Mi sa fé appel, moin « .

« Ouais ! C’est ça », a sobrement commenté la présidente. Qui n’a pas réagi à une ultime insulte.

 

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