Revenir à la rubrique : Faits divers

Alison Rato condamnée: « Je demande pardon à la famille et je n’avais pas l’intention de tuer »

La jeune femme devait répondre de ses actes devant les jurés. Alison Rato était accusée d’avoir tué son amant en 2019. 20 ans de prison ont été requis à son encontre, les jurés ont décidé de la condamner à 18 ans de réclusion criminelle et 3 ans de suivi socio-judiciaire.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 14 septembre 2021 à 11H12

C’était le dernier jour du procès d’Alison Rato. [La femme de 26 ans était jugée pour le meurtre de Jean-Patrice Dosité en 2019 d’un coup de couteau]urlblank:https://www.zinfos974.com/Assises-une-femme-jugee-pour-le-meurtre-de-son-amant_a173240.html .

L’amour l’a transformée en guerrière

Le dernier jour d’audience a démarré par l’intervention de l’enquêtrice de personnalité. Elle explique qu’Alison Rato a vécu dans un quartier difficile et a dû se forger une carapace pour survivre. La professionnelle a décrit les aventures amoureuses de l’accusée qui n’a rencontré que des compagnons violents : “Ceci conjugué à son environnement familial aurait mérité un suivi psychologique”.

C’est ainsi qu’Alison Rato est devenue une guerrière. « Elle a basculé dans la mise en danger régulière dès l’adolescence« , a ajouté Me Julien Barraco, son avocat.

Deux mois d’amour, de drogue et d’alcool 

En 2018, Alison Rato rencontre quelqu’un avec qui elle trouve de la stabilité. Mais l’homme va être incarcéré et l’équilibre ne sera que de courte durée. C’est alors que sa relation avec Jean-Patrice Dosité démarre. Elle le décrit comme « gentil » et assure : « On était inséparables« .

Le couple s’est fréquenté pendant deux mois et se retrouvait essentiellement pour consommer du zamal, du Rivotril, de l’Artane, de l’ecstasy et de l’alcool.

Mais leur idylle s’est arrêtée lors d’une dispute mouvementée le 9 avril 2019. Ce jour-là, des coups sont échangés chez une amie. Alison Rato se saisit d’un couteau et menace son amant. Il quitte alors la maison, mais elle le poursuit. Le couple se retrouve dans la cour, l’amie tente de s’interposer, mais le coup part. Jean-Patrice Dosité est tué d’un seul coup de couteau, porté au thorax.

Prête à se soigner

Juste avant les réquisitions de l’avocate  générale, la présidente a interrogé une dernière fois Alison Rato. [Elle a notamment évoqué ses démêlés judiciaires dans le cadre de ses périodes de détention]urlblank:https://www.zinfos974.com/Sainte-Anne-La-meurtriere-presumee-deja-connue-des-services-de-police-pour-violences_a139297.html . « Une claque pour moi c’est jamais méchant« , résume l’accusée. Aujourd’hui, la vingtenaire assure que les années qu’elle s’apprête à passer en prison vont lui permettre de « retrouver le droit chemin« , en soignant ses addictions et en travaillant sur les relations « qui peuvent aussi s’épanouir sans violence« .

 

Volonté de tuer ?

Me Jean-Jacques Morel, avocat de la partie civile, a déploré que la victime de 31 ans soit « morte comme un chien » dans un contexte de « misère sociale« . Pour la robe noire, les deux amants entretenaient une relation toxique « en concubinage avec l’alcool et les stupéfiants« . 

Rappelant le déroulé des faits telle « une pièce en trois actes« , le conseil a indiqué que l’accusée avait été dans « l’offensive », allant chercher le plus grand couteau de cuisine et poursuivant un homme désarmé avant de le frapper « avec force dans le torse ».

Répondant à son contradicteur ayant souhaité que la question soit débattue par les jurés, Maître Morel a réfuté la thèse de la légitime défense et démontré qu’Alison Rato « avait l’intention de tuer« .

 

20 ans de prison requis

Dans ses réquisitions, l’avocate générale a souligné la sincérité de l’accusée avant de décrire « le cul de sac » dans lequel Jean-Patrice Dosité avait été pris, atteint mortellement dans sa chair, et fait un parallèle avec la vie des deux protagonistes.

Représentant les intérêts de la société, la parquetière a qualifié Alison Rato « d’alter égo féminin » de la victime et confirmé que cette histoire n’avait rien à voir avec des violences conjugales. « Ce serait trop simple« , a fustigé l’avocate générale, rappelant que [l’attaque mortelle n’était pas légitime]urlblank:https://www.zinfos974.com/La-meurtriere-presumee-de-Ste-Anne-reste-en-prison_a168134.html puisque justement « il s’agissait d’une attaque« .

Enfin pour la magistrate, le coup unique porté dans une région vitale entraînant un décès quasi immédiat montre « qu’il y avait intention de tuer« .

Pour « un désastre humain » et « une rencontre fatale entre deux semi-marginaux« , 20 ans de réclusion criminelle ont été requis.

 

Alison Rato a été condamnée à 18 ans de réclusion criminelle et à 3 ans de suivi socio-judiciaire.

 

Un coup de couteau suite à des violences

La tâche n’était pas aisée pour l’avocat de la défense. Ce dernier a invité les trois magistrats professionnels et les sept jurés à ne pas réfléchir à ce qu’il s’est passé ce 9 avril comme si c’était aujourd’hui. « C’est jean-Patrice Dosité qui avait des raisons de s’énerver. Il a été humilié par le coup de fil passé au compagnon en prison alors qu’il venait de passer la nuit ensemble« . Ensuite pour la robe noire tout s’est enchaîné. « Elle a reçu des coups et elle voulait qu’il quitte les lieux parce qu’il était violent et avait volé les bijoux de Muriel« .

La robe noire a rappelé les violences subies par sa cliente de la part des hommes au cours de ses relations passées. « Il aurait dû quitter les lieux. Même s’il est mort, il faut revenir à l’état d’esprit d’Alison Rato à ce moment-là. Elle se trouve dos au mur et il se montre agressif. Personne ne pouvait dire à ce moment-là si Jean-Patrice Dosité, déjà condamné pour des violences sur son ex-compagne et sur un enfant, n’allait pas passer à l’acte« .

Maître Julien Baracco a indiqué que la victime s’était montrée menaçante et avait avancé vers sa cliente en bombant le torse : « Essayons de faire un peu de psychologie face à ce genre de scène avec un sentiment de peur. Alison Rato a réagi face à cette peur qu’elle a éprouvée avec son passé, sa personnalité de guerrière. »

Le conseil a insisté sur le fait que sa cliente avait des raisons légitimes de se sentir en danger sans penser aux conséquences : « elle n’avait pas d’autres choix« .

 

Avant que ne se clôturent les débats de l’audience criminelle, Alison Rato, 26 ans, a été invitée à prendre la parole en dernier : « Je demande pardon à la famille et je n’avais pas l’intention de tuer Patrice que j’aimais« .

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « La fin ne saurait justifier les moyens »

La procureure de la République Véronique Denizot a demandé la condamnation des 11 prévenus de l’affaire des emplois présumés illégaux de la Région, ce jeudi lors de la quatrième journée du procès, une peine de 5 ans d’inéligibilité étant notamment requise pour l’ancien président Didier Robert, visé pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds . L’actuelle mandature de la Région, partie civile du procès, a demandé un préjudice à hauteur de 1,5 million correspondant à la somme des salaires versés aux huit conseillers techniques poursuivis pour recel.

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « Nous étions des facilitateurs »

Au troisième jour du procès sur les emplois présumés fictifs à la Région sous les mandats de Didier Robert, six prévenus ont témoigné, affirmant leur engagement et leur innocence. Yves Ferrières, Sabrina Ramin, Yannick Gironcel, Jean-Charles Maroudé, Ravy Vellayoudom, et Yoland Velleyen ont décrit leurs rôles sans pour certains fournir cependant des détails concrets sur leurs missions. Le procès continue aujourd’hui avec les dépositions attendues de Vincent Bègue et Didier Robert et les réquisitions du parquet qui permettront sans doute d’en savoir plus sur ce qu’a révélé l’enquête menée par les policiers parisiens.

Un incendie se déclare dans un immeuble SIDR à Saint-Denis

Ce mercredi peu avant 19 heures, un appartement situé au 1er étage de la résidence SIDR Camp Jacquot situé à l’angle de la rue Camp Jacquot et général de Gaulle à Saint-Denis a pris feu. Les sapeurs pompiers ont déployé la grande échelle pour accéder à l’appartement en proie aux flammes. Fort heureusement, il n’y a pas de blessés à déplorer. Par mesure de précaution, l’ensemble de l’immeuble a été évacué.