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Alerte rouge sur les comptes de la CCIR

Assemblée générale mouvementée à la CCIR. Au coeur de la problématique, la sincérité du compte 2013 présenté à l'ensemble des membres titulaires de la Chambre. Dans l'opposition, on dénonce un budget insincère. La majorité rejette cette vision et attaque la politique d'austérité du gouvernement.

Ecrit par JD – le lundi 30 juin 2014 à 17H12

Pour la première fois de son histoire, la CCIR (Chambre de commerce et d’industrie de la Réunion) a présenté un compte 2013 déficitaire. Si la majorité avance la politique d’austérité engagée par le gouvernement pour justifier des comptes dans le rouge, l’opposition dénonce des comptes insincères et le manque de stratégie de la CCIR. La sortie médiatique de Pascal Plante, élu CGPME de l’opposition, dans la presse de ce matin (le Journal de l’île) a jeté un froid lors de l’assemblée générale de cet après-midi.

C’est d’ailleurs dans une ambiance digne d’une cours de récréation, chacun cherchant à crier plus fort que l’autre, que la CCIR a présenté le budget 2013. « Le budget est insincère. La situation aujourd’hui est critique. Nous sommes à la tête d’une CCIR qui doit servir les ressortissants. Il faut vérifier qu’aujourd’hui et demain, nous ayons la capacité à honorer nos missions« , explique Pascal Plante. Pour appuyer ses dires, il n’hésite pas à parler de « jeu d’écriture » pour masquer la réalité. La CCIR présente un résultat net déficitaire de 419.000 euros, là où il était positif de 3,2 millions l’année dernière.

Plusieurs faits sont avancés pour justifier les comptes déficitaires de la CCIR, comme le transfert du port et de l’aéroport. Pour le port, la CCIR a réclamé plusieurs millions d’euros à l’Etat, mais ce dernier n’a toujours pas rendu son avis. « Pour le port vous avez agi avec beaucoup de légèreté. Vous avez remis les clés sans compensation arrêtée. Alors, il reste la voie juridique, mais le seul soucis est qu’il y en a pour des années« , fait remarquer un élu de l’opposition.

En face, la président, Ibrahim Patel, ne décolère pas. « On a vu les gens qu’il fallait. Mais avec le changement de gouvernement, il y a eu changement de stratégie. Ce n’est pas une question de légèreté, tout a été fait. On attend et prendra la décision qui s’impose. Un cabinet étudie le dossier« , explique-t-il.

 

Avis réservé de la commission des finances

Résultat, sur les comptes 2013, l’avis émis par la commission des finances est « réservé« . « La commission attire votre attention sur le caractère très préoccupant de nos finances et les nuages sombres qui planent sur les missions futures (…). Nous alertons l’assemblée, la commission finance après analyse et celle du commissaire aux comptes émet un avis réservé pour l’ensemble des comptes de la CCIR« , assure Sandor Rahim Khan, élu de l’opposition et membre de la commission des finances.

Autre avis, celui du commissaire aux comptes. « Pour moi, les comptes 2013 sont réguliers et sincères. Nous les validons sans réserves. Concernant la perspective d’avenir, nous avons demandé la communication prévisionnelle de trésorerie au-delà de 12 mois. S’il y avait eu risque dans les paiements, nous aurions lancé une alerte sur les comptes. Mais à la date d’aujourd’hui, nous ne sommes pas en mesure de lancer cette procédure alerte« , précise-t-il.

La question posée par Arzou Mahamadaly, élu de l’opposition de la CCIR, quant au placement, ou non, de la CCIR en procédure d’alerte n’a pas été retenue… pour le moment. Mais tous les membres de la chambre consulaire se disent inquiets unanimement du sort réservé par l’Etat, dans le cadre de sa future loi de Finance. « Aujourd’hui, la majorité des CCIR sont en déficit, certaines dans des situations encore plus critiques que nous. Le gouvernement a une stratégie, redresser les finances. La ligne c’est ça, pour le reste débrouillez-vous« , conclut le président de la CCIR, Ibrahim Patel.

 

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