Vieux galets i bouge encor ! Ils pourraient dire, à l’instar de Madoré : « Faut pas croire moin lé mort ».
Il y a si longtemps qu’ils sévissent, ces deux-là… Faudra les abattre pour les empêcher de nuire !
Ce samedi 5 mai à partir de 15 heures, Alain Bled et Jules Bénard dédicaceront leur dernier ouvrage à la Librairie Gérard, rue de la Compagnie, Saint-Denis.
Alain Bled est un Créole qui s’ignore, comme Vaxelaire, Lavergne, Lasselve, Pinpin. Il y a si longtemps qu’il est chez nous, aussi… Il aime bouger, cet homme. Dame ! Il a bossé toute sa vie au sein d’une compagnie d’agence de voyage ; ceci explique cela. Il a été pigiste au sein de la toute première équipe du Quotidien en 1976. Et comme si cela ne lui suffisait pas, il s’est décarcassé pour faire vivre la littérature créole renaissante ; notamment au sein de l’ADER avec Alain Férrère, Gili, and so on.
Quand on est atteint par le virus de l’écriture, c’est irrépressible, faut qu’ça sorte !
Alain Bled nous offre un roman très particulier, en-dehors des sentiers battus, des modes, des conventions. Il s’agit avec « Les royaumes de Mô », de « Fantasy », genre très peu pratiqué sous nos cieux tropicaux, qui devrait réjouir les nombreux amateurs du genre. Pas seulement pour son originalité mais aussi parce que l’ami Bled « sait » écrire. Vraiment écrire. Il jongle avec les mots, les expressions, voire les néologismes, avec un bonheur sans égal.
« Les royaumes de Mô », c’est sûr, ne vous laissera pas indifférents. Éthique médicale, opposition science/religion, racisme, un brin de philo ici ou là, ce n’est pas un simple roman d’action. Il est rare en effet de voir se heurter des chevaliers gays et des héroïnes lesbiennes, dans une sorte de folie joyeuse qui nous tient en haleine de la première à la dernière page.
Ce gars-là, quand il vous attrape, il ne vous lâche plus. Le pire est qu’on en redemande.
Pour ce qui est de notre ami et collaborateur Jules Bénard, faut-il encore vous le présenter ?
Jules a écrit près d’une quarantaine d’ouvrages. Et on gage que ce n’est pas fini.
Son « Diable au bord du chemin » est une réédition qui s’imposait et les jeunes éditeurs de « L’Éclipse du Temps », une bande d’étudiants n’ayant pas froid aux yeux, ne s’y sont pas trompés. En attendant le second tome de « Souvenirs d’une enfance créole », ils nous proposent ce « Diable… » qui n’est pas toujours effrayant.
S’il y a bien quelques histoires qui font génialement frémir, il y en a d’autres tordantes, par exemple les histoires de Tatave ou Théophile son comparse.
« Les royaumes de Mô », Alain Bled, éditions « La planète et le parchemin », illustration de Yohan Merca.
« Le diable au bord du chemin », Jules Bénard, éditions « L’éclipse du temps ».
Dédicaces à la Librairie Gérard, samedi 5 mai, 15 heures.