Les deux compagnies n’en finissent plus de se déchirer sur le cas de deux appareils dont la location-vente a pourtant eu lieu il y a 8 ans.
En août dernier, Air Madagascar a assigné Air France devant le tribunal de commerce de Paris le 12 décembre pour lui avoir vendu deux Airbus A340 en 2011.
A l’époque de la transaction, les deux avions sont mis de côté par la compagnie française, en raison de l’explosion du cours du baril. Les deux Airbus à quadri-réacteurs ne sont pas viables économiquement sur du long-courrier notamment.
Air Madagascar, qui cherche désespérément à sortir de la liste noire des compagnies au regard de l’Union européenne, acquiert les deux appareils pour une valeur unitaire de 50 millions de dollars, soit quatre fois plus cher que les prix pratiqués à l’époque sur le marché de l’occasion.
Mais les frais ne s’arrêtent pas là pour la compagnie malgache qui signera le contrat de vente comportant une clause de réserve de propriété, Air France conservant ainsi le titre de propriété des appareils jusqu’à la dernière mensualité de la part d’Air Madagascar.
En avril 2018, Air Madagascar a souhaité acquérir ces titres par anticipation, le contrat avec Air France devant s’achever qu’en 2020. Mais la riposte d’Air France n’a pas tardé, la compagnie faisant valoir cette fois une clause de restitution des appareils à mi-potentiel qui équivaudrait à alourdir la note de 15 millions de dollars pour la compagnie Air Madagascar, comme l’écrit ce samedi le Journal de l’Ile.
L’audience du 13 février devant le tribunal de commerce de Paris est donc très attendue par les deux compagnies. Soit Air France est confortée dans la transaction passée avec la compagnie concurrente, soit Air Madagascar verra l’ardoise inéluctablement s’alourdir. Au final, elle pourrait payer les deux A340 115 millions d’euros au lieu des 20 millions de leur valeur initiale réelle.