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Air Austral dévoile son plan de gestion de crise

La direction d’Air austral tenait ce mercredi après-midi un point presse qui fait suite au cumul des soucis techniques que rencontre sa flotte. « Il nous est apparu utile et indispensable de nous réunir pour faire un point sur la situation actuelle et voir les pistes que nous sommes en train d’envisager », commente le président-directeur général […]

Ecrit par Samuel Irlepenne - Léa Del Bel Belluz – le mercredi 05 juin 2019 à 16H23

La direction d’Air austral tenait ce mercredi après-midi un point presse qui fait suite au cumul des soucis techniques que rencontre sa flotte.

« Il nous est apparu utile et indispensable de nous réunir pour faire un point sur la situation actuelle et voir les pistes que nous sommes en train d’envisager », commente le président-directeur général de la compagnie Marie-Joseph Malé.

« Nous faisons face à une immobilisation d’un de nos 10 appareils ». Une situation d’autant plus délicate pour toute compagnie « à l’approche de cette pointe du trafic ». L’avion immobilisé était programmé pour effectuer 5 fréquences sur la liaison Dzaoudzi – Roissy, 7 fréquences entre Mayotte et Paris à partir du 15 juin et des fréquences régulières sur le Réunion/Dzaoudzi/Réunion. Techniquement, il s’agit d’une « détérioration précoce et inattendue » observée au niveau des ailettes compresseur IP des moteurs Rolls Royce de l’avion F-OLRC de la compagnie. Ces ailettes avaient été changées par Rolls Royce en 2018.

Très peu d’impact au départ de La Réunion

« Le problème auquel on fait face, ce n’est pas un problème spécifique à Air Austral, mais celui de Rolls-Royce », explique le pdg. « Nous avons immobilisé cet avion non pas de notre fait mais ce sont des consignes de navigabilité ordonnées par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). C’est une décision qui s’impose à nous. Il s’agit d’un plan de  surveillance rapprochée de ces moteurs et en particulier de ces ailettes qui ont commencé à présenter une usure prématurée. Singapore Airlines aussi a connu des soucis sur ses 2 Boeing B787-10 à cause de ces ailettes », précise-t-il.

Dans l’urgence, un affrètement d’un appareil de la compagnie Wamos est la solution trouvée pour pallier à cette immobilisation. Une phase plus pérenne concernant les vols de et vers Mayotte avec l’utilisation partielle du deuxième B787 est envisagée et sera annoncée ce jeudi.

 

« Il existe une solution simple, c’est de revenir en arrière. À savoir faire passer tout le monde par La Réunion. Ce qui impliquerait que notre clientèle mahoraise aurait une amplitude de 16/17h de vol en comptant le transit vers La Réunion », évoque le pdg mais Air Austral n’envisage pas cette piste. Depuis lundi et jusqu’à aujourd’hui, entre 600 et 700 passagers ont été concernés par ces soucis sur la ligne Dzaoudzi/Paris. Air austral confirme par ailleurs qu’il y aura très peu d’impact au départ de La Réunion. 

Au regard de cette situation exceptionnelle, la compagnie procèdera à des mesures commerciales – au-delà des solutions de réacheminement proposées – pour les passagers désireux de reporter leur vol ou d’être remboursés. Ils seront d’ailleurs tenus informés des modifications par SMS et mails.

La mauvaise réputation des Dreamliner n’est pas justifiée selon Air austral

Cette conférence de presse a également été l’occasion pour la compagnie de tenter de mettre un terme à la mauvaise image que laisse planer ses Dreamliner. « La problématique Rolls Royce est une problématique ponctuelle et à part. Le 787-8 est un appareil de dernière génération, fiable et ultra performant. Il est nécessaire de tordre le cou aux rumeurs infondées autour des « terrible teens ». Le Dreamliner répond à une réalité : celle de la complexité de la desserte de Mayotte. Le 787-8 est le seul appareil au monde aujourd’hui capable de décoller à pleine charge depuis la piste courte de Pamandzi », rappelle Marie-Joseph Malé. 

« Ces avions sont arrivés en 2016. Pendant deux ans d’inspections, nous n’avions rien relevé d’anormal. À partir de début 2018, c’est le début des incidents et cette consigne de navigabilité qui a été émise par les autorités nous demandant de ne pas les faire voler. Après un an, un an et demi d’études, les ailettes de nouvelle conception Rolls-Royce devraient équiper tous les moteurs à compter du 1er trimestre 2020, à la charge de Rolls-Royce normalement, les discussions sont toujours en cours. Ce remplacement n’est pas si simple : tout simplement, les ingénieurs ont déjà des moteurs des autres compagnies à gérer et il faudra stocker le nôtre… on est en contact depuis lundi avec Rolls-Royce pour caler ces dates précises, où est-ce que l’avion sera déposé, sa durée d’immobilisation etc…Tout ceci mène à ce calendrier de perturbation de deux à trois mois », complète l’équipe de direction.

Pour rappel, le Boeing 787-8 F-OLRC d’Air Austral est immobilisé depuis ce lundi 3 juin 2019. Il est impossible pour l’appareil d’être à nouveau opérationnel avant au moins deux mois selon le scénario le plus optimiste envisagé.

 

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