Si l'ensemble des élus a rappelé l'importance et le besoin de la compagnie pour la desserte de la destination Réunion, l'attribution de ce prêt a malgré tout soulevé quelques questions dans les rangs de l'opposition qui, à plusieurs reprises lors de cette séance, a regretté ce qu'elle qualifie de manquements concernant la gestion d'Air Austral.
Un avis évidemment pas partagé par le PDG Marie-Joseph Malé pour qui le modèle économique de la société est "éprouvé et rentable" tout en étant sensible aux facteurs exogènes. "En 2016/2017, notre rentabilité était plutôt bonne avant de constater une diminution assez claire causée par l'arrivée d'une nouvelle concurrence", indique-t-il, pour ne pas nommer French Bee. "Un concurrent qui apporte 20% de capacité supplémentaire sur une ligne, il n'y a pas de secret, tout le monde est affecté", insiste Marie-Joseph Malé.
Une arrivée pourtant anticipée dès 2015 avec l'acquisition des Boeing 787 "en anticipation de ce qui pouvait se passer et de notre volonté de ne pas être attaqué sur le Paris/Réunion et l'ouverture du Paris/Mayotte en 2016".
Un modèle "résilient"
Pour Marie-Joseph Malé, la stratégie de différenciation entreprise par sa compagnie dès 2015 avait commencé à porter ses fruits en 2020. "On a effectivement accusé le coup en 2018 et beaucoup plus fort en 2019. En 2020 nous n'étions pas sorti complètement d'affaires, je ne l'ai jamais caché, mais nous étions l'an dernier sur la vraie sortie du choc French Bee", explique-t-il.
Sans crise covid, l'exercice 2020 aurait été bénéficiaire, assure le patron d'Air Austral : "Pour 2021, nous n'aurions pas pu retrouver les niveaux de 2016-2017 mais nous aurions été sur une pente tout à fait croissante".
Mais l'arrêt momentané des vols provoqué par le coronavirus et ses conséquences ont eu raison du regain d'activité de la compagnie. Elle possédait jusque-là un modèle "résilient" qui s'appuyait sur trois axes : le Paris/Réunion ("bénéficiaire malgré la concurrence"), le Paris/Mayotte ("également bénéficiaire"), sans oublier le réseau régional ("à peu près à l'équilibre").
"Jusqu'à la crise Covid, nous n'étions pas en difficulté", martèle Marie-Joseph Malé, "puisque le modèle que nous avions présenté aux banques les avait convaincues à cette époque". Mais dès janvier 2020, la compagnie subissait déjà les effets de la crise sanitaire en raison des restrictions de voyage imposées par les autorités "qui ont affecté l'offre et la demande".
Le premier choc interviendra de mars à juin 2020 avec le premier confinement national et la fermeture des frontières au niveau régional. "On a eu une embellie entre juillet et août avant de connaître un second choc en septembre 2020 avec la persistance de la crise sanitaire et la prolongation des mesures au niveau du régional. Les deux derniers chocs pour le secteur et notre compagnie interviendront en octobre 2020 avec le reconfinement national et le retour des motifs impérieux suivi de celui de janvier 2021 avec la limitation des voyages entre La Réunion, la métropole et Mayotte aux seuls motifs impérieux".
Pour faire face à la crise, un plan d'action avait été mis en place par la compagnie. Cette dernière a réadapté son programme de vols en continu et réajusté ses capacités. Le but : faire face à l'évolution des restrictions de voyage et saisir les opportunités des vols tout cargo.
Des mesures d'économie interne ont également été mises en place comme un accord de rupture conventionnelle collective facilitant le départ de 9% du personnel, des révisions à la baisse des loyers avions, la mise en place du chômage partiel ou encore un accord de performance signé dans le courant du second semestre 2020 avec suppression de la prime de 13ème mois.
Sur le plan financier, la compagnie avait mis en place dès mars 2020 un plan de financement pour sécuriser la poursuite de son activité avec la souscription de PGE d'un montant de 90 millions d'euros ou encore la signature d'une convention de prêt actionnaire de 30 millions d'euros. "Grâce à ces mesures d'économies, nous avions réussi à passer quelques mois mais au vu de l'ampleur de la crise qui ne cesse de perdurer, nous sommes clairement dans une situation où nous avions besoin d'un nouveau financement".
"C'est un business plan qui s'étendra sur plusieurs années"
Sur l'exercice en cours (FY* 21), la compagnie a en effet connu une saignée dans son activité passagers, avec une baisse de capacité de 76%. L'impact est plus limité sur l'activité cargo (-35%) et le chiffre d'affaires d'Air Austral est en recul de 225 millions d'euros, à savoir de 188 millions au lieu des 413 millions d'euros enregistrés avant la crise. Pour les deux prochaines années (FY 22 et FY 23), la compagnie s'attend à une perte de son chiffre d'affaires de l'ordre de 33% et de 19%. Selon ses prévisions, le retour à la normale ne se fera pas avant avril 2023.
"Tout ceci nous amène à un besoin de financement de 60 millions d'euros. Les ressources envisagées sont de l'ordre de 30 millions contractés auprès de la SEMATRA qui est notre actionnaire de référence, et de 30 millions d'euros auprès de l'Etat", poursuit Marie-Joseph Malé, qui assure que sa société travaillera "à moyen terme" sur des solutions de restructuration de sa dette et de renforcement de ses fonds propres.
Ces 60 millions d'euros permettront ainsi à Air Austral de passer son business plan "entre 2021 et 2028", tient-il à préciser. "C'est toute cette période que couvre ce besoin-là, ce n'est pas un besoin temporaire durant six mois, mais un business plan qui s'étendra sur plusieurs années", termine le PDG d'Air Austral.
Un avis évidemment pas partagé par le PDG Marie-Joseph Malé pour qui le modèle économique de la société est "éprouvé et rentable" tout en étant sensible aux facteurs exogènes. "En 2016/2017, notre rentabilité était plutôt bonne avant de constater une diminution assez claire causée par l'arrivée d'une nouvelle concurrence", indique-t-il, pour ne pas nommer French Bee. "Un concurrent qui apporte 20% de capacité supplémentaire sur une ligne, il n'y a pas de secret, tout le monde est affecté", insiste Marie-Joseph Malé.
Une arrivée pourtant anticipée dès 2015 avec l'acquisition des Boeing 787 "en anticipation de ce qui pouvait se passer et de notre volonté de ne pas être attaqué sur le Paris/Réunion et l'ouverture du Paris/Mayotte en 2016".
Un modèle "résilient"
Pour Marie-Joseph Malé, la stratégie de différenciation entreprise par sa compagnie dès 2015 avait commencé à porter ses fruits en 2020. "On a effectivement accusé le coup en 2018 et beaucoup plus fort en 2019. En 2020 nous n'étions pas sorti complètement d'affaires, je ne l'ai jamais caché, mais nous étions l'an dernier sur la vraie sortie du choc French Bee", explique-t-il.
Sans crise covid, l'exercice 2020 aurait été bénéficiaire, assure le patron d'Air Austral : "Pour 2021, nous n'aurions pas pu retrouver les niveaux de 2016-2017 mais nous aurions été sur une pente tout à fait croissante".
Mais l'arrêt momentané des vols provoqué par le coronavirus et ses conséquences ont eu raison du regain d'activité de la compagnie. Elle possédait jusque-là un modèle "résilient" qui s'appuyait sur trois axes : le Paris/Réunion ("bénéficiaire malgré la concurrence"), le Paris/Mayotte ("également bénéficiaire"), sans oublier le réseau régional ("à peu près à l'équilibre").
"Jusqu'à la crise Covid, nous n'étions pas en difficulté", martèle Marie-Joseph Malé, "puisque le modèle que nous avions présenté aux banques les avait convaincues à cette époque". Mais dès janvier 2020, la compagnie subissait déjà les effets de la crise sanitaire en raison des restrictions de voyage imposées par les autorités "qui ont affecté l'offre et la demande".
Le premier choc interviendra de mars à juin 2020 avec le premier confinement national et la fermeture des frontières au niveau régional. "On a eu une embellie entre juillet et août avant de connaître un second choc en septembre 2020 avec la persistance de la crise sanitaire et la prolongation des mesures au niveau du régional. Les deux derniers chocs pour le secteur et notre compagnie interviendront en octobre 2020 avec le reconfinement national et le retour des motifs impérieux suivi de celui de janvier 2021 avec la limitation des voyages entre La Réunion, la métropole et Mayotte aux seuls motifs impérieux".
Pour faire face à la crise, un plan d'action avait été mis en place par la compagnie. Cette dernière a réadapté son programme de vols en continu et réajusté ses capacités. Le but : faire face à l'évolution des restrictions de voyage et saisir les opportunités des vols tout cargo.
Des mesures d'économie interne ont également été mises en place comme un accord de rupture conventionnelle collective facilitant le départ de 9% du personnel, des révisions à la baisse des loyers avions, la mise en place du chômage partiel ou encore un accord de performance signé dans le courant du second semestre 2020 avec suppression de la prime de 13ème mois.
Sur le plan financier, la compagnie avait mis en place dès mars 2020 un plan de financement pour sécuriser la poursuite de son activité avec la souscription de PGE d'un montant de 90 millions d'euros ou encore la signature d'une convention de prêt actionnaire de 30 millions d'euros. "Grâce à ces mesures d'économies, nous avions réussi à passer quelques mois mais au vu de l'ampleur de la crise qui ne cesse de perdurer, nous sommes clairement dans une situation où nous avions besoin d'un nouveau financement".
"C'est un business plan qui s'étendra sur plusieurs années"
Sur l'exercice en cours (FY* 21), la compagnie a en effet connu une saignée dans son activité passagers, avec une baisse de capacité de 76%. L'impact est plus limité sur l'activité cargo (-35%) et le chiffre d'affaires d'Air Austral est en recul de 225 millions d'euros, à savoir de 188 millions au lieu des 413 millions d'euros enregistrés avant la crise. Pour les deux prochaines années (FY 22 et FY 23), la compagnie s'attend à une perte de son chiffre d'affaires de l'ordre de 33% et de 19%. Selon ses prévisions, le retour à la normale ne se fera pas avant avril 2023.
"Tout ceci nous amène à un besoin de financement de 60 millions d'euros. Les ressources envisagées sont de l'ordre de 30 millions contractés auprès de la SEMATRA qui est notre actionnaire de référence, et de 30 millions d'euros auprès de l'Etat", poursuit Marie-Joseph Malé, qui assure que sa société travaillera "à moyen terme" sur des solutions de restructuration de sa dette et de renforcement de ses fonds propres.
Ces 60 millions d'euros permettront ainsi à Air Austral de passer son business plan "entre 2021 et 2028", tient-il à préciser. "C'est toute cette période que couvre ce besoin-là, ce n'est pas un besoin temporaire durant six mois, mais un business plan qui s'étendra sur plusieurs années", termine le PDG d'Air Austral.