Face à une nouvelle organisation de la distribution de colis alimentaires sur l’île et devant une convention cadre à signer, 16 associations ont refusé d’adhérer au nouveau Réseau réunionnais d’aide alimentaire (2R2A) de l’État hier. Selon elles, c’est un système mis en place pour des raisons politiques qui ne fonctionnera pas aussi bien que l’organisation actuelle.
Afin de combattre ce changement, ils ont formé le CAAAR (Collectif des associations d’aide alimentaire à La Réunion) et compte montrer à l’État qu’il n’a pas sa place dans ce système. « L’organisation en place marche parfaitement bien« , affirme Joël Malet, président du CAAAR et de sa propre association, la FAM (Fondation André Malet) au Tampon, « pourquoi la changer? »
Il explique que c’est la Banque alimentaire des Mascareignes (BAM), avec les fonds européens qu’elle reçoit, qui fournit actuellement les associations de distribution. Chose qui risque de changer depuis que deux rapports de l’État en 2008 et 2010 ont dévoilé des dysfonctionnements au sein de la banque et qu’il a imaginé ce nouveau 2R2A avec la DJSCS (Direction de la jeunesse et sport et de la cohésion sociale). « L’État veut maintenant accompagner la BAM en l’autorisant à approvisionner seulement trois entités sur l’île qui nous distribueraient les produits à leur tour ». Il s’agirait de la Croix Rouge dans le Nord et l’Ouest, l’Arep dans le Sud et l’Espace solidarité dans l’Est. « Elles décideront de la gestion des fonds européens et comment distribuer les colis », précise Joel Malet, révolté.
400 tonnes de vivres sont livrées à 30.000 familles par an
Il relève ainsi deux problèmes : la première serait le manque d’équipements au sein de ces associations « qui n’ont même pas de chambres froides et des colis incomplets par rapport aux nôtres ». « Elles reçoivent de l’argent pour s’équiper mais ne s’équipent pas », ajoute-t-il. Autre souci : le manque de transparence, car selon lui, les données des familles devront être remontées aux trois associations qui elles-mêmes les donneront à la BAM. « Mais nous autres associations n’auront les données de personne », explique-t-il.
« Nous ne sommes pas des enfants« , affirme le président. « On pense automatiquement à la Croix Rouge quand on pense à l’aide alimentaire mais ceux qui sont sur le terrain, c’est nous« . Il rappelle que 400 tonnes de vivres sont livrées à 30.000 familles par an.