Revenir à la rubrique : Société

Agriculture bio: Des plantes « pièges » pour lutter contre les espèces destructrices

"Agriculture biologique Vs espèces invasives : 1-0". La lutte contre l'invasion d'insectes et de pathogènes sur les cultures d'agriculture biologique se mène dans les laboratoires. En la matière, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) est particulièrement rôdé. La dernière trouvaille fait ses preuves : la plante piège. Explications...

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 03 février 2012 à 14H31

 

Des fruits piqués par des insectes. Des troncs ou des feuilles mangés, pillés par des agents pathogènes, c’est le lot de nombreuses cultures de fruits et légumes sous nos tropiques. Mener à terme une culture de fruits ou de légumes est un combat permanent. D’autant plus lorsqu’il doit se faire dans le cadre d’une agriculture respectant l’environnement. Dans cette lutte, les agriculteurs peuvent compter sur les avancées des chercheurs du CIRAD.

Récemment, le panel des moyens de lutte s’est vu étoffer d’une arme ultime et totalement biologique s’il-vous-plaît. J’ai nommé la plante « attractive » ou la « plante piège ». « Le principe consiste à placer en bordure de champs cultivés d’autres plantes qui auront pour rôle d’attirer ses nuisibles », explique Jean-Philippe Deguine, chercheur agroécologue au CIRAD. « C’est même une innovation au niveau européen », affirme-t-il.

Un exemple parmi tant d’autres : disposer des plants de maïs (plante piège) en bordure d’une culture de courgettes jusque-là la proie des insectes indésirables, c’est-à-dire « les mouches de légumes ». Aucun pesticide n’est alors nécessaire.

C’est de toute façon la seule façon de s’inscrire dans un programme d’agriculture biologique. En matière d’engrais cette fois, le marché est inondé d’engrais de synthèse. « A 99% », estime le chercheur, reléguant l’agri-bio à la marginalité. Pourtant, localement, quelques signes sont encourageants. Entre 2010 et 2011, le nombre d’agriculteurs bio a doublé pour passer à 90. La surface va quant à elle être multipliée par 4 en 2012.

L’agriculture bio plus difficile sur une île

Le rôle du CIRAD se limite notamment à celui d’appui scientifique pour la lutte contre les maladies de plantes. « L’essentiel de mon travail est de résoudre les problèmes phyto-sanitaires », reconnaît le chercheur. Il faut dire que le contexte géographique local est particulièrement rude pour qui veut cultiver des fruits et légumes sans pesticides.

« On a une contrainte agronomique forte à la Réunion où il y a une sensibilité aux ravageurs et maladies (à ne pas confondre avec les parasites qui eux sont utiles) », explique Jean-Philippe Deguine. Dans un espace comme une île, les attaques sur les espèces se trouvent être « plus virulentes que dans un milieu tempéré », assure-t-il.

Au bout du compte, un constat s’impose dans le profil-type de l’agriculteur qui ose se lancer dans le bio: « Ce ne sont plus des petits agriculteurs ». Bref, des personnes qui ont décidé de changer de paradigme, passant de l’agriculture conventionnelle au bio ou débutant directement au bio. Les scandales sanitaires ou encore les doutes sur les conséquences sur la santé d’ingestions répétées, même infimes, de pesticides sur les légumes et les fruits ont sans doute contribué à cette prise de conscience.

Le seul moyen d’être sûr de l’origine biologique des produits du commerce est la mention « AB » sur l’emballage, ajoute enfin Jean-Philippe Deguine.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

APEBA : Une marche conviviale ce dimanche en faveur de la protection animale

L’association APEBA organise une randonnée familiale dans la forêt de l’Etang-Salé ce dimanche à partir de 9h, en présence de bénévoles, de partenaires, mais aussi de chiens à l’adoption. Un événement qui vise à « soutenir le combat contre la maltraitance et l’errance animales à la Réunion ».

« L’octroi de mer : c’est n’importe quoi ! » selon l’UCOR

L’Union des Consommateurs de La Réunion (UCOR) publie une lettre ouverte critiquant l’octroi de mer pour son impact sur le coût de la vie et exige sa suppression immédiate, ainsi que le financement des communes et de la région par l’État, pour protéger le pouvoir d’achat des Réunionnais.

L’explication derrière les boules de feu dans le ciel

Aux alentours de 5h30 ce matin, de nombreux Réunionnais scrutant le ciel ont pu apercevoir des points lumineux, décrites comme “des boules de feu” par les internautes qui ont diffusé les images de ces “OVNI”. Explications.