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Agression sexuelle : Après sept années d’horreur, une adolescente dénonce son oncle

Le tribunal judiciaire de Saint-Denis avait à juger ce lundi des faits gravissimes et particulièrement abjectes. Un homme de 33 ans a, pendant plusieurs années, agressé sexuellement la nièce de sa compagne alors âgée de 7 ans. Les faits ont cessé grâce au courage de la jeune victime qui a fini par se confier à une amie entrainant un signalement au parquet.

Ecrit par 1167938 – le mardi 23 mai 2023 à 10H00

Les faits ont débuté en 2014 et ont pris fin en juin 2021 dans la commune de Sainte-Rose. JL. est en couple avec sa compagne, ils ont un enfant. Très proche de la famille de sa compagne, il reste vivre chez sa belle-mère lorsque le couple se sépare. Au même moment, la soeur de sa compagne vient aussi de se séparer et vit également chez sa mère avec sa fille de 7 ans. Tout se passe bien et les deux adultes sont très proches, soudés par leurs malheurs respectifs. La mère de la petite fille a tellement confiance en son beau-frère qu’elle lui laisse la garde de sa fille. Pour bien comprendre cette sordide histoire, il convient de préciser que la mère de la victime n’a appris les faits par la gendarmerie qu’après le dépôt de plainte. 
 
Comme le relate la jeune victime lors de son audition, au début son oncle posait les mains sur ses cuisses et les caressait. Très vite, il a sorti son sexe et se frottait sur sa culotte. « Il sort son sexe à chaque fois et le frotte contre le mien » dira la victime aux enquêteurs. Une autre fois, elle raconte qu’elle a senti du liquide sur elle comme de l’urine, elle a dû ensuite changer sa culotte. Ses actes atteindront leur paroxysme un soir où elle est restée dormir chez son oncle. Il s’est couché au lit avec elle et cette fois, il a tenté de la pénétrer. Fort heureusement, elle lui a dit que ça « faisait mal » et il s’est arrêté. « Ça a glissé« , explique-t-il aux enquêteurs. N’en pouvant plus mais remplie de culpabilité, la jeune fille finira, en 2021, par se confier à une amie. C’est ensuite le collège qui fait un signalement au parquet alors que la maman n’était au courant de rien. 

« Je reconnais les faits, mais que ceux dont j’ai parlé »

Au début, le prévenu niera les faits, sous-entendant que la petite est une menteuse. La persévérance des gendarmes finira par avoir raison de lui obtenant des aveux, à minima. Il ira quand même jusqu’à imposer une confrontation à sa victime avant de finir par avouer, mais encore a minima. Le prévenu, placé sous contrôle judiciaire après sa garde à vue, était présenté ce lundi dans le cadre de la comparution immédiate. « Je reconnais les faits, mais que ceux dont j’ai parlé« , indique le prévenu à la présidente suite à l’énoncé des faits de la présidente, sous le regard éploré de la mère de la victime. Il admet des mains aux fesses et des gestes déplacés. La victime, aujourd’hui âgée de 14 ans, suite à une expertise psychologique, fait état d’un syndrome du stress post-traumatique en lien avec les faits. 

Lors de l’audience, la présidente finit, avec finesse et détermination, par lui faire reconnaitre la totalité des faits relatés par la jeune victime. « Je m’excuse et je regrette ce que j’ai fait« , lâche le prévenu. « C’était comme un frère pour moi. Il nous a détruits. Ma fille m’a dit qu’elle aurait préféré que sa vie soit terminée. C’est ma seule fille, elle est complètement détruite« , répond la mère de la jeune fille à la barre qui indique qu’elles vont partir en métropole pour se reconstruire. « Il sort son sexe tout le temps alors que ce n’est qu’une petite fille. Elle n’avait que 7 ans et elle a subi des agressions sexuelles durant 7 années. Sa seule explication est : ‘J’avais envie de tirer un coup’. Elle avait 7 ans !« , poursuit la partie civile qui demande que les réquisitions du parquet soient suivies. 

« Je ne voulais pas que ça se sache » 

« C’est un parcours du combattant pour une jeune fille pour dénoncer ces faits et ensuite de vivre avec« , tance le parquet. « ‘Je ne voulais pas que ça se sache’ nous dit la petite alors que c’est elle la victime. Elle doit en plus porter toute la culpabilité et la peur de briser sa famille. Il ne s’agit pas d’un acte isolé mais d’un agissement sur plusieurs années alors qu’elle était très jeune et je vais en tenir compte dans la peine que je vais vous demander. Elle ne comprend pas ce qu’il se passe alors que lui, il sait qu’il abuse et ne s’arrête pas. On est à la limite des assises« , fustige le procureur qui requiert une peine de 5 ans de prison dont 2 ans de sursis probatoire ainsi qu’un mandat de dépôt et l’inscription au fichier des délinquants sexuels. 

« Ce sont des dossiers qui ne sont agréables pour personne car ce sont des faits très graves », répond la défense. « Aujourd’hui, je pense que ses regrets sont vraiment sincères malgré sa façon de s’exprimer devant vous et je crois qu’ils trouvent leur origine dans la honte. Il sait qu’il a détruit une partie de la personnalité de cette petite et reconnait les faits en partie. On ne peut pas revenir en arrière mais je vous pose la question : Doit-on détruire une deuxième vie ? Il est inséré et n’a pas de casier. Il a des troubles, il faut absolument l’accompagner« , plaide la robe noire. 

Après délibération, le tribunal condamne le prévenu à la peine de 4 ans de prison dont 2 ans de sursis probatoire. Le prévenu a obligation de se soigner, d’indemniser la victime, et est inscrit au fichier des délinquants sexuels. Il se voit décerner un mandat de dépôt différé. Il sera incarcéré le 22 juin prochain pour 2 ans. 

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