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Agression d’une gendarme aux Avirons: « Le bébête le commandait »

L’homme ayant gravement blessé une gendarme en novembre dernier aux Avirons a été mis en examen pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique. Atteint de lourds troubles mentaux qu’il refusait d’admettre, il était en pleine crise lors de son passage à l’acte. Pour éviter tout risque, il a été placé en détention jusqu’au procès.

Ecrit par 1776023 – le jeudi 17 mars 2022 à 19H58

Entre les larmes et les tremblements compulsifs, Steevy semble être une cocotte minute prête à exploser en attendant la juge des libertés et de la détention (JLD). Seuls les mots de sa mère parviennent à le calmer. À tout juste 20 ans, il vient d’être mis en examen pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique. Restait donc la question de son placement en détention ou non.

« Je m’excuse d’avoir fait ça. Je ne voulais pas la tuer. Je ne mérite pas la détention. J’ai pas vu ce qui s’est passé. Mes idées sont là, ça ne va pas se reproduire. Je vais prendre mes médicaments. Je suis malade. Elle était pas dans mon champ de vision », lance-t-il timidement à la JLD pour essayer de la convaincre de ne pas l’envoyer en détention provisoire.

12 novembre 2021 : Une gendarme blessée au tesson de bouteille, l’agresseur immobilisé au taser

Un discours qui ne convainc pas la procureure. « Aujourd’hui, il apparaît sous un jour cohérent, à minima, mais ce n’était pas le cas le jour J. Il dit qu’il ne recommencera pas avec ses médicaments mais il niait pendant longtemps sa maladie et refusait le traitement. C’est bien le cas aujourd’hui, mais on ne peut pas le garantir pour la suite. La forte consommation de cannabis annule les effets du traitement contre la schizophrénie. De plus, on a appris un autre épisode de violences qui n’a pas fait l’objet de poursuites. Cela justifie la détention », plaide la parquetière.

« Il était à l’église pour demander à Dieu de lui sortir ces voix de la tête »

Me Farid Isse qui assure la défense du prévenu plaide pour un placement en hôpital psychiatrique plutôt qu’en prison. Il s’appuie sur les deux expertises dont l’une évoque une altération du discernement au moment des faits, tandis que l’autre parle d’une abolition totale.

« Malheureusement, l’hôpital ne veut plus de lui mais ce n’est pas la prison qui va le soigner. Sans son traitement, le risque de récidive est avéré. Mais quand il est soigné par une injection mensuelle, c’est un jeune homme inséré ». Le conseil estime que le centre de l’affaire va se jouer sur ce point. 

Pour appuyer son propos, il revient sur la situation mentale du prévenu au moment des faits. « Il était en décompensation psychique totale. Il entendait des voix. Le bébête le commandait comme dit créole. Il était à l’église pour demander à Dieu de lui sortir ces voix de la tête. En sortant, il voyait tout noir. Ses yeux étaient noirs. Il a pris deux bouteilles et a frappé dans le vide pour écarter les monstres qui le harcelaient », explique-t-il avant d’ajouter que son client a déjà fait deux tentatives de suicide et menace de recommencer.

La JLD préfère tout de même le placer en détention en raison « du risque de pression sur les témoins et les victimes, le risque de troubles à l’ordre public et la réitération des faits. La dangerosité est avérée par les experts psychiatriques ». De plus, elle craint qu’il ne cesse son traitement et se remette à fumer du cannabis. « Ce sera à l’instruction de mesurer s’il a besoin d’être placé en hôpital psychiatrique », conclut-elle.

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