
Le 4 décembre 2021, Emmanuel E., en colère contre le gérant du centre d’hébergement où il se trouvait après quelques jours d’errance, décide d'agresser gratuitement quelqu’un.
Il jette son dévolu sur un bus Citalis, rue Maréchal-Leclerc. Il pénètre dans le véhicule et frappe directement une jeune fille de 16 ans au visage, sous l’œil, avec une paire de ciseaux. Il s’en prend ensuite au chauffeur de bus qu’il atteint au cou et à la clavicule.
Vers 18 heures, il tente de fuir mais est rattrapé par des témoins qui l’immobilisent en attendant l’arrivée des forces de l’ordre. Les policiers découvriront la paire de ciseaux jetée à quelques mètres.
Le 8 décembre, le sans domicile fixe schizophrène devait être jugé dans le cadre de la procédure accélérée. Mais le tribunal avait estimé qu’une expertise psychiatrique du prévenu s’avérait nécessaire.
Ce mercredi, l’agresseur était de nouveau à la barre au palais de justice de Champ Fleuri pour répondre de ses actes. L’expert l’ayant examiné a conclu à une pathologie psychiatrique nécessitant des soins et à un discernement altéré au moment des faits. Emmanuel E. ne prenait alors plus son traitement.
À la barre, le quadragénaire a reconnu avoir frappé pour apaiser sa colère. "Pour blesser quelqu'un, un bus c'est pratique", a-t-il encore déclaré. "Avec ou sans traitement, je suis le même", a-t-il encore expliqué aux juges plutôt inquiets de cette déclaration spontanée.
"Ces faits marquants et d’une très grande violence ont un retentissement fort pour les victimes, mais aussi pour tous les passagers du bus", retient le parquet qui se dit préoccupé "quant à la propension de cet individu, qui ne trouve pas sa place dans la société, à passer de nouveau à l’acte".
18 mois de prison, dont 6 assortis d’un sursis probatoire renforcé, ont été requis ainsi qu’un maintien en détention.
Malgré l’insistance de la défense à décrire un individu "rejeté par la vie", le tribunal a décidé d’une peine de 18 mois d’emprisonnement immédiat dont 9 avec sursis probatoire. Trois mois d’un précédent sursis s’ajoutent à la peine initiale.
Emmanuel E. dort désormais en prison.