C’est une formidable solidarité qui opère dans le quartier. À l’Hermitage, dans le secteur du mail de Rodrigues, riverains et commerçants prennent soin de René-Paul, un sans domicile fixe de 36 ans. Il y a une dizaine de jours, [le sans-abri s’est fait violemment agresser]urlblank:http://www.zinfos974.com/Le-SDF-agresse-a-l-Hermitage-en-phase-de-retablissement_a120386.html , en pleine nuit, par au moins deux individus. « J’étais en sang », raconte-t-il en articulant avec difficulté, conséquence de ses blessures à la mâchoire. Son œil gauche, qui nécessite encore des soins, le brûle encore.
Sorti de l’hôpital ce mercredi, [après une semaine de séjour]urlblank:http://www.zinfos974.com/Le-SDF-agresse-a-l-Hermitage-en-phase-de-retablissement_a120386.html , René-Paul est de nouveau à la rue. « Ils (le SAMU social ndlr) ont voulu me placer une nuit à Saint-Denis. Juste une nuit, ça ne sert à rien. J’ai préféré revenir ici », fait-il savoir. C’est donc de nouveau dehors, dans la rue, qu’il a dormi. « Mais je suis encore sous le choc. J’ai très peur », confie-t-il.
Pour que cette situation d’insécurité et de précarité cesse, René-Paul et les habitants qui prennent soin de lui sont à la recherche d’un hébergement durable. « Il souhaiterait trouver une famille d’accueil à proximité du mail Rodrigues », indique Christiane, une riveraine.
Insécurité du quartier la nuit
« Il pense que ça lui permettrait d’être moins seul et de moins boire ». Car le trentenaire à un problème avec l’alcool et a du mal à se sentir enfermé, raison pour laquelle il n’a pas supporté sa précédente cure de désintoxication, qu’il a préféré quitter. « J’aime ma liberté », souligne-t-il.
« L’assistante sociale nous a dit qu’elle lui cherchait un tuteur et qu’elle enverrait un signalement au procureur », précise Christiane, son dossier dans les mains. Presque une « maman » pour René-Paul, qui lui est très reconnaissant et ne cesse de la remercier, lui qui n’a jamais eu de véritable mère.
« J’ai été abandonné par mes parents à ma naissance », raconte-t-il en effet, se remémorant son enfance difficile. « Après j’ai été placé dans des familles d’accueil, à droite à gauche ». Jusqu’à ses 18 ans, quand l’adolescent qu’il était s’est retrouvé livré à lui même.
« Ce n’est pas facile pour moi »
René-Paul a tout de même entamé la construction d’une vie. « J’ai eu un CAP espaces verts. J’ai eu une femme, avec qui je n’étais pas marié, et un enfant », poursuit-il. Mais c’est aujourd’hui le désespoir qui semble l’envahir. « Je suis dans la galère. C’est pas facile pour moi. Je suis un bon marmaille, j’ai pas demandé ça ». Et c’est malheureusement dans l’alcool qu’il se réfugie.
Un alcoolisme qui le rend d’autant plus vulnérable. « Il se fait agresser presque tous les six mois », déplore Christiane. « C’est pourtant quelqu’un de très gentil, il n’est pas agressif et ne fait de mal à personne ». Selon cette riveraine, ce quartier si paisible de jour se transforme la nuit.
« Je n’ose plus sortir le soir », souligne-t-elle, rapportant des bagarres à répétition. Idem pour une de ses amies, également très inquiète, faisant part de voitures cassées. « Il faudrait des caméras de surveillance. Ça pourrait dissuader ». Une mesure qu’aimerait également voir émerger Arnaud, un commerçant du quartier. « Avec la boîte de nuit à côté, les problèmes sont inévitables », déplore-t-il.
Si la commune de Saint-Paul a voté la mise en place d’un dispositif de vidéo-surveillance, la municipalité indique que « des caméras seront placées en amont et en aval du Score, qui dispose de caméras », mais pas sur la portion de l’avenue de Bourbon située à proximité du mail de Rodrigues, comme souhaité par ces riverains.