Cette découverte lève le voile sur les origines des premiers Amérindiens. Une équipe de scientifiques est parvenue à analyser un ADN extrait de la dent d’un squelette datant de 12.000 à 13.000 ans, et qui confirme que les Amérindiens descendent bien des premiers habitants du continent américain et qu’ils ont bien une origine asiatique. Cette découverte à été publiée dans la revue Science.
Baptisé Naia, le squelette a été découvert en 2007 dans une cavité de 30m de profondeur appelée Hoyo Negro, dans la péninsule du Yucatan (Est du Mexique), et est le sixième plus vieux fossile humain découvert sur le sol américain.
Jusqu’à présent, pour expliquer l’origine des Amérindiens, la théorie la plus communément acceptée est celle de migrants venus d’Asie passé par le détroit de Béring il y a 18.000 à 26.000 ans.
Comme l’explique James Chatters, patron d’une société américaine de consultants spécialisés en paléontologie et archéologie, « les Amérindiens d’aujourd’hui ressemblent beaucoup aux populations chinoise, coréenne et japonaise ce qui n’est pas le cas pour les vieux squelettes excavés en Amérique ».
Or la morphologie de ces anciens squelettes ne correspondait pas à celle des Amérindiens contemporains. Ils sont plus longs et plus étroits que ceux des Amérindiens et leurs visages sont aussi plus petits. Ils ressemblent davantage aux Africains et aux aborigènes d’Australie et des îles du Pacifique-Sud.
Mais les études du crâne de Naia montre que cette dernière possède des caractéristiques semblables aux Amérindiens actuels. Pour expliquer ce mystère autour des peuplades originelles des Amériques, José Concepçión Jiménez, chercheur en anthropologie physique, avance une hypothèse. Selon lui, « leurs différences morphologiques sont liées à l’évolution génétique qu’ont connue les Amérindiens au cours des milliers d’années passés sur le continent, pour s’adapter aux conditions climatiques de la région ».