Le président Cyril Ramaphosa a décidé de déployer l’armée afin de prêter main-forte à la police dans les provinces du Kwazulu-Natal (Est), dans lesquelles l’ex-président Zuma garde une forte influence et qui sont le théâtre de scènes d’émeutes très violentes depuis plusieurs jours.
219 interpellations avaient eu lieu en début d’après-midi.
Les réseaux sociaux regorgent de vidéos où l’on voit la police, épaulée par des habitants armés, mais aussi beaucoup de commerçants, tirer sur la foule des émeutiers.
Les commerçants, souvent d’origine blanche, métis ou indienne, tentent par tous les moyens de protéger leurs biens devant la furie des émeutiers.
La presse évoque d’ailleurs des émeutes qui ont dépassé le simple stade du soutien à l’ex-président Jacob Zuma pour se transformer en pillages économiques de la part d’une population très pauvre touchée de plein fouet par la crise économique liée au Covid.
Sur les vidéos, on voit nombre de routes bloquées, de centres commerciaux ravagés par des foules ou de voitures incendiées.
Les émeutes touchent pour le moment la province du Kwazulu-Natal, où Jacob Zuma a été incarcéré jeudi et où les premières manifestations ont eu lieu dès le lendemain, mais aussi dans la capitale économique Johannesburg.
Un supermarché à Eshowe, ville située à une trentaine de kilomètres de Nkandla, où Jacob Zuma a une somptueuse résidence rénovée aux frais du contribuable sous sa présidence (2009-2018), a été dévalisé lundi matin avant l’arrivée de la police qui a dispersé la foule en tirant des balles en caoutchouc, comme déjà la veille dans les quartiers pauvres de Johannesbourg. Des camions ont été incendiés le long d’une route nationale près de Durban, un port majeur en Afrique australe, ainsi que de nombreuses voitures dans les deux régions affectées.
Le président Cyril Ramaphosa a prévu de s’adresser ce soir à la télévision pour évoquer ces émeutes.