Johny Imara a la désagréable impression d’être l’acteur principal d’un vaudeville. Le délégué syndical de la SAFPTR (Syndicat autonome de la Fonction publique territoriale de La Réunion) y joue d’ailleurs beaucoup plus qu’un rôle, il y joue son avenir professionnel.
Suspendu quatre mois pour propos injurieux à l’encontre de Nassimah Dindar à l’issue d’un conseil d’administration qui restera dans les annales, Johny Imara ne veut pas porter le chapeau pour quelque chose “qu’il n’a pas déclenché et pour une phrase qui a été mal interprétée”.
Cette fameuse phrase rapportée par la presse : “moin mi regarde pas film porno”, a d’ailleurs été l’argument retenu dimanche par le juge de référés pour rejeter le recours en annulation de la suspension, une action en justice effectuée par la SAFPTR.
“Le juge a choisi de retenir des propos relatés par la presse plutôt que les neuf témoignages écrits qu’il y avait dans mon dossier. Mon adversaire n’a pu avoir que celui du directeur. Il faut croire que la parole d’un directeur pèse plus que celle de neuf employés”.
Johny Imara est d’autant plus déçu que ses propos n’ont pas été compris, selon lui. “A aucun moment, je n’ai visé la présidente du Conseil général. C’est vrai, j’ai dit que : moin mi regarde pas film porno, mais je ne faisais pas allusion à Mme Dindar”.
“Même si c’est vrai que j’étais en colère. Quand elle est descendue dans l’hémicycle, après avoir clos le conseil d’Administration de l’ADI, elle a commencé par vociférer mon nom. Mme Dindar a arraché notre banderole, elle a brandi le bâton sous mon nez”.
“Nassimah Dindar a dit qu’elle ne me reconnaissait pas comme délégué syndical, qu’elle ne reconnaissait pas notre syndicat. Puis elle s’en est pris à moi personnellement”.
“Elle m’a dit que j’étais un paresseux, un gratèr d’ki, que je n’y avais pas ma place. Elle m’a insulté et elle nous a humiliés, moi et notre syndicat. Et à l’arrivée, c’est moi qui suis suspendu. Il y a là une grande injustice. Je n’ai fait que répondre à ses propos et à la provocation. Le public doit savoir que Nassimah Dindar m’a provoqué”.
Le Syndicat autonome de la Fonction publique territoriale a fait appel devant le Conseil d’Etat du rejet du tribunal administratif. La réponse dans quelques jours…
De son côté, Johny Imara a commencé à rédiger la plainte qu’il va porter contre Nassimah Dindar, il a un délai de deux mois pour la faire. Le délégué syndical de la SAFPTR a reçu la proposition de plusieurs avocats qui veulent plaider sa cause.
Au moins une association a pris contact avec lui, pour étudier son dossier. Le conflit pourrait également se déplacer sur le terrain syndical, surtout à un mois des élections professionnelles du 6 novembre.
Johny Imara va continuer de se battre pour représenter son syndicat à l’ADI.