Dans ses réquisitions, Fabienne Atzori avait expliqué « avec plus d’efficacité » pourquoi, selon elle, l’ancienne patronne des pompiers avait demandé à ce que deux personnes de sa connaissance, sa femme de ménage et un jardinier, soient embauchées au SDIS. « Une banale prise illégale d’intérêts » selon l’avocate générale mais qui a porté atteinte à la liberté d’accès à l’emploi à d’autres candidats. « Je ne sous-estime pas les conséquences de la peine que je requiers », avait conclu la magistrate.
Et pourtant, c’est un dossier bien vide qui s’est retrouvé une nouvelle fois au coeur des débats judiciaires. A écouter certains passages des déclarations de certains représentants du SDIS, tout a été dit et son contraire au cours des investigations, faisant écho à la situation « peu saine » qui régnait au sein du CASDIS (conseil d’administration) à cette époque. Un élément sur lequel tout le monde s’est mis d’accord : le SDIS « ne marchait pas bien » et de vives tensions et de nombreux conflits entachaient les relations de la hiérarchie.
Aux « trois colonels qui se tiraient dans les pattes », il faut ajouter la dimension politique et « un certain machisme » à l’égard de Nassimah Dindar, ainsi que l’a relevé avec objectivité la procureure générale.
Charges « à relativiser »
Quant au fond du dossier qui date d’il y a sept ans, celui-ci s’appuie sur « deux déclarations de personnes qui étaient des opposants à Madame Dindar, des ennemis », avait rappelé le bâtonnier, Me Normane Omarjee, en défense. Selon la robe noire, ces preuves ne seraient confirmées par aucun écrit. Un argument qui fait écho au procès-verbal de synthèse établi par l’enquêtrice missionnée par le parquet de Saint-Denis. Celle-ci concluait son rapport en indiquant que les déclarations à charge contre la prévenue « étaient à relativiser ».
L’enquête avait permis de couper court au fantasme de détournement de fonds publics qui avait largement été étalé dans une certaine presse. Et notamment celui qui consistait à dire que Nassimah Dindar employait sa femme de ménage et son jardinier aux frais du SDIS. Un des trois avocats de l’ancienne présidente du Conseil départemental, Me Djalil Gangate, avait légitimement insisté sur ce point.