« La situation de tension observée dans le milieu de la distribution des carburants à La Réunion est révélatrice d’un questionnement récurrent sur notre modèle économique et d’une nécessaire transparence de la part des acteurs économiques envers le territoire réunionnais.
Selon le dernier indice des prix à la consommation des ménages de l’Insee, le taux d’inflation à La Réunion était de 3,3% en 2021 quand les tarifs des carburants ont augmenté de 31%. Ces augmentations ne sont pas sans conséquence sur le pouvoir d’achat des Réunionnais et interrogent sur les solutions de mobilité alternatives au tout voiture.
Dans une période préélectorale, si je salue toute initiative de baisse de prix sans aide publique, dans notre contexte ultramarin avec des prix régulés par l’État, je partage la proposition du vice-président de l’OPMR (Observatoire des prix, des marges et des revenus de La Réunion) de continuer le travail pour une plus grande transparence dans le milieu pétrolier à La Réunion.
D’une part, nous pouvons nous interroger sur la nature des relations commerciales qui lient Total France et Total Réunion. D’autre part, est-ce que cette intervention de la direction nationale pour agir sur les prix à La Réunion est légale. J’attire d’ailleurs l’attention de la future mission de l’IGS sur ces deux points.
Enfin cette pseudo-volonté d’intervenir sur les prix de la part d’une multinationale semble cacher un véritable dumping socio-économique puisque cette aide de Total pour tout le territoire national ne représente que 0,31% de leur résultat de 2021. Personne ne peut croire que le pouvoir d’achat des Réunionnaises et des Réunionnais est aujourd’hui la préoccupation de Total France.
Je tiens enfin à rappeler que je défends un modèle réunionnais équilibré dans lequel la meilleure façon de participer à l’amélioration du pouvoir d’achat des Réunionnaises et des Réunionnais reste la création d’emplois sur notre territoire. »